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Les « bi » en manque de « visi-bi-lité »

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La cause bisexuelle est en mal de reconnaissance. Ce samedi 23 septembre s’est tenue la 18e Journée Internationale des Bisexualités. Sous-représentée par les médias traditionnels, la communauté bi tente, depuis presque 20 ans, de faire reconnaître sa prévalence universelle et de briser les poncifs qui règnent en matière de sexualité « non-conventionnelle ».

L’association Bi’cause (existant depuis 1995, sous forme d’un groupe de femmes ne se reconnaisant ni hétéro, ni homosexuelles, puis officialisée en 1997) aspire à faire accepter l’idée d’une sexualité non-sectaire, libre de tout jugement par l’information, la prévention et les manifestations militantes telles que la « grande Marche interassociative de tous les bisexuel(le)‌s, pansexuel(le)s, hétérosensibles et homoflexibles » à l’occasion de laquelle l’association fêtera ses 20 ans.

Les revendications des militant(e)s bisexuel(le)s sont doubles : d’une part, elles concernent l’acceptation par la société « hétérosexuelle traditionnelle » de leur orientation, en ce qu’elle n’est pas synonyme de « dévergondage » ou de « légèreté de mœurs ». D’autre part, l’association se bat contre les clichés, entretenus par les autres sous-communautés du mouvement LGBT+, prompts à exprimer une sorte de dégoût s’apparentant à un « racisme anti-bi ». Les homosexuel(le)‌s auraient, selon l’association, tendance à considérer qu’être bisexuel(le) revient à ne pas vouloir choisir son « camp ». Les lieux communs ont la dent dure. De part et d’autre, les orientations strictement hétérosexuelles ou homosexuelles adoptent une position défiante vis-à-vis d’une bisexualité taxée d’avoir « le cul entre deux chaises ».

Légende : Miley Cyrus affirme sa bisexualité. On la voit ici en compagnie du mannequin Stella Maxwell avec qui elle a entretenu un relation torride.

Peu à peu, la bisexualité est devenue synonyme de lâcheté, de polygamie, voire d’opportunisme. Les pratiques « transgressives » et frivoles, telles que le libertinage, ne sont pourtant pas l’apanage exclusif des bisexuel(le)s, les personnes s’y livrant étant tout autant hétéro, bi ou homo. Que nenni ! C’est avec force conviction que l’« hétérocratie » se réserve le droit de juger une énième fois à mal une sexualité qu’elle ne connaît pas, sous couvert d’en cibler les penchants que la société moderne considère comme immoraux.

La bisexualité semble par ailleurs être à la fois un poids et un soutien pour la communauté LGBT+ au sens large. Elle s’ajoute au nombre des adhérents gay, lesbiens et trans. Dans le même temps, les quelques bi engagés leur donnent l’impression de polluer l’image déjà ternie des homosexualités. La cause bisexuelle est ainsi phagocytée par les causes gay et lesbiennes et injustement condamnée de « lèse-communauté » par la maison-mère. Elle y fait pourtant, agréablement, office de caution straight.

Légende : La youtubeuse Chelxie (301 101 abonnés) n’a pas hésité à mettre une vidéo en ligne pour affirmer sa bisexualité

Une condition d’autant plus difficile à vivre que le climat actuel tend à renouveler les termes qui définissent la bisexualité aux yeux de la société, mais pas dans le bon sens. Les détracteurs d’une bisexualité mésestimée la décrivent au mieux comme une attitude cool et « à la mode », une sorte de « fashion sex », comme si elle était choisie. Elle est alors victime de l’homophobie des hétéros et de la bi-phobie des homos.

Ce combat qui reste à mener, s’inscrit dans l’Histoire des communauté sexuelles, sinon oppressées, du moins mal perçues.

Légende : Les couleurs du Bi Flag sont le magenta, le bleu royal, et la couleur lavande dérivée des deux premières qui représentent hétéros, homos et bisexuel(le)s.

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