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Pourquoi l’amateur est-il devenu le genre souverain du X ?

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Si les scénarios peuvent être tout à la fois cocasses et terreaux de fantasmes, comme le suggèrent les attributs finement choisis des acteurs du porno soft traditionnel – les professions jouées et les situations posent un cadre subversif -, le déroulement du porno est typique et suit une règle à caractère presque obligatoire qui s’est, au fur et à mesure de l’histoire de la pornographie, mué en une « logique ».

Ainsi le porno respecte-t-il le canevas selon lequel, globalement :

1/ L’actrice est le centre de l’attention.

2/ Celle-ci répond à des critères physiques conformes aux exigences classiques, taille, poids, tour de seins, etc.

3/ Son attitude se doit d’être vicieuse ou, tout à l’inverse, prude et naïve.

4/ L’action suit un ordre presque imposé, comme une succession d’actes dont les étapes sont la fellation avec ou sans cunnilingus, suivi d’un coït vaginal puis d’une scène de sodomie pour les films les plus hard du porno. On a, là, établi le cadre.

5/ La simulation, propre aux actes professionnels, sonne le glas de l’excitation du spectateur exigeant.

6/ Enfin, le rapport financier entre en jeu du fait que les acteurs soient rémunérés, ce qui déshabille l’acte de sa sensualité.

Dans certains cas les couples se mettent en scène et publient leurs œuvres sur le web.

Passés ces critères, la mise en scène relève du réalisateur qui adaptera les scènes selon les situations, voire les alternera ou en fera la répétition. Le porno-type est établi, et là se trouve le problème : on ne peut donner de cadre général qu’à un genre qui ne permet alors plus l’imagination, le porno aurait-il perdu de son intérêt ? Son principe de base étant l’exhibitionnisme et sa véracité.

Le porno amateur, par l’indigence de sa réalisation, répond paradoxalement aux problèmes que soulève son cousin traditionnel : il laisse davantage de place à l’excitation en ce qu’il permet au spectateur de se mettre « dans la peau » de l’acteur :

Effectivement, dans l’amateur on trouve à boire et à manger…

D’une part, les acteurs amateurs ne sont soumis à aucun canon, ceux-ci peuvent être petits et gros, mal pourvus, tandis que les femmes peuvent être âgées et pas forcément dotées de seins hors normes, a contrario des actrices siliconées que la grande industrie repère « au berceau » et sélectionne selon ces mêmes archétypes.

Les situations sont nettement moins fantasques et ne se heurtent pas à l’entendement.

Aucune autorité n’entrave le bon vouloir des participants qui, s’ils le désirent, font varier les plaisirs selon les positions, les pratiques – même si elles sont limitées -, les professionnels étant davantage aptes que les amateurs à pratiquer les effets hard tels que le fist-fucking… mais le bareback est plus présent chez l’amateur.

L’amateur a du bon : « Elle est sympa ta copine chérie, quoique un peu jeune »

Par cette liberté désorganisée, il apparaît que l’amateur s’est fait roi du X. Il ne nécessite la plupart du temps pas de gros investissements financiers et ne laisse aucune place au préconçu. Si l’extravagance est fréquente dans le porno traditionnel, il est possible de l’imaginer dans l’amateur du fait que ce genre ne soit balisé par aucune convention. On évite ainsi l’écueil du X régi par des poncifs plats et ennuyeux, esclave d’un schéma que l’on connaît tous, et dont l’on supporte plus les codes.

Ancienne actrice de X des années 80, reconvertie dans le journalisme et éditrice de sites Internet X. Sous pseudonyme dans un souci de discrétion, mais toujours bien informée des dessous du milieu.

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