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Insex : entre sexe et forceps
Il aura marqué l’histoire du porno et marqué, au fer rouge, une empreinte indélébile sur la toile. Mythique pour les adeptes SM, le site aura définitivement changé les codes du BDSM et influencé l’Internet moderne.
2005. Après huit années d’existence, la référence du sadomasochisme sur la toile, plie les gaules, paix à son âme. En 1997, Brent Scott [aussi connu sous le surnom de « Pd »], ancien professeur de l’université privée Carnagie Mellon [Pittsburgh, Pennsylvanie], déclare : « Si vous ne me permettez pas d’enseigner à vos enfants, alors je vais les corrompre. » Dans la foulée, il créé la société Intersec Interactive Inc. qui développera le site qui restera encore longtemps la référence du bondage, de la domination et de la soumission : Insex.
Légende, précurseur, le nombre de qualificatifs que l’on pourrait lui adjoindre sont légion. Sans doute le plus extrême des sites américains dédiés au sadomasochisme. Bien l’avant l’arrivée du haut débit, Insex assurait sa renommée, par le développement de la technologie streaming. Bien sûr, ce n’était pas avec le format Real Video d’époque [rappelez-vous Real Player] que la qualité pouvait être au rendez-vous et les faibles débits [225 puis 450 Kbit/s] n’arrivaient à rendre que des images d’une taille maximum de 640×480 pixels [Il faudra attendre 2003 et l’arrivée du 16:9 pour que le site propose des vidéos de qualité supérieure]. Nonobstant, il fut ce fer de lance qui allait ouvrir la voie au développement de la vidéo pornographique sur la toile.
Entre les sessions réalisées par la prod et les « Tests », sorte de castings qui mettaient en scène des « actrices » qui avaient voulu s’essayer au BDSM mais qui avaient décidé de ne pas renouveler l’expérience, c’est tout un arsenal de shootings photos et de vidéos téléchargeables [d’une durée variant de 30 à 90 minutes] qui était offert aux abonnés. Mais ce que les « voyeurs » venaient aussi y chercher c’était les Live feed. Car dans ces sessions « extraordinaires » qui pouvaient durer jusqu’à 48 heures, ils pouvaient [via un chat simultané en IRC] influencer le déroulement du tournage en y incorporant leurs désirs et leurs fantasmes [sous contrôle de la production, bien entendu]. Lors des pauses, les actrices venaient discuter en direct avec leurs fans sur le même chat ou via le forum.
Un reality Saw
Des actrices qui sont passées par Insex et qui ont depuis assuré leur carrière chez Kink, il y en a eu quelques-unes. Il faut dire aussi que pour un site SM, réputé pour ses pratiques extrêmes [bondages, canings, flagellations, aiguilles, stimulations électriques, interrogations, lavements, uro et crucifixions], Kink a dû leur paraître un camp de vacances. Ainsi, des actrices telles que Sarah Jane Ceylon, Lorelei Lee, Adrianna Nicole, Liz Tyler, Gina Rae Michaels, Sharon Engert, Wenona, Claire Adams, Cyd Black, Princesse Donna mais aussi les acteurs Matt Williams et Damon Pierce, y firent leurs classes.
Scéniquement, Insex a dû énormément influencer les scénaristes de la série Saw. Filmées sur fond noir, les actrices étaient toujours soumises à des machineries délirantes, tout en subissant, au-delà des sévices, des pénétrations de sex-toys vibrants ou non. Si quelquefois, il y eut des scènes de pénétration et de fellations filmées, elles furent particulièrement rares.
Un thème qui revenait souvent dans les scénarios était que les actrices filmées n’avaient pas le droit d’atteindre l’orgasme sans en demander la permission au « Maître ». Toutes possédaient un mot de sécurité pour mettre fin au tournage, si le seuil de douleur était franchi ou si elles souhaitaient simplement arrêter, et au vu des images disponibles sur le Net, on comprend pourquoi. Certaines on conservé des marques, après une séance intense, pendant plusieurs semaines, mais aucune n’a reçue de blessure qui aurait pu être permanente.
Round zéro
Bien sûr, il était très difficile, pour le site, de pouvoir recruter des actrices traditionnelles travaillant pour les autres productions du X. Elles ne pouvaient se permettre de porter des marques visibles et il y avait plusieurs semaines de « récupération » entre chaque tournage. Aussi, pour la plupart, c’étaient des « locales » qui répondaient à une annonce anonyme dans un quotidien du coin. Si certaines avaient déjà une petite expérience dans le SM, d’autres venaient simplement pour s’imposer une sorte de défi, pour tenter d’atteindre et de repousser leurs limites.
N’étant pas professionnelles, elles ne portaient pas comme une Zara White ou une Angel Dark de pseudo. La plupart du temps, elles étaient identifiées par un numéro qui correspondait à la date de leur première vidéo, ainsi, Gina Rae Michaels, surnommée 1 020 pour le 20 octobre [les dates sont inversées aux USA], mais d’autres portaient une sorte de nom de code comme Liz « Cowgirl » Tyler ou Adrianna « Seven » Nicole.
En 2005, sonne le glas. Insex annonce sa mise en vente à hauteur de quatre millions de dollars. Brent Scott ne peut « continuer à produire Insex à partir des États-Unis ». Car en cette année, le site se retrouve confronté à tout un arsenal juridique de l’administration américaine. D’un côté il doit affronter les conservateurs du ministère de la Justice, de l’autre le FBI qui, au mois d’août de la même année, met en place une « Initiative anti-obscénité » destinée à lutter contre les productions dont les contenus « incluent urination, défécation et comportement sadomasochiste. »
Grandeur et décadence
C’est le homeland security [la sécurité territoriale] qui lui donnera le coup de grâce, d’abord en le classant parmi les références les plus subversives du Net, puis par le recours au Patriot Act [créé après les attentats du World Trade Center, le 11 septembre 2001] arguant que « la pornographie violente, où est enseignée la torture, est utilisée pour financer le terrorisme. » Cette nouvelle agence influera alors, auprès des organismes bancaires, afin qu’il ne soit plus possible de payer son abonnement sur le site par carte de crédit. Privé de ressources, Insex doit plier. Un dernier message sur sa page d’accueil informera ses 35 000 abonnés de l’abandon : « Si Intersec est persuadée que de potentielles poursuites n’auraient aucune chance de succès… la production se refuse à s’engager dans une longue et coûteuse bataille judiciaire, dont elle sortirait sans doute victorieuse mais financièrement ruinée. »
Racheté pour une somme inconnue par une entreprise hollandaise, il est toujours possible d’avoir accès aux 500 vidéos et shootings réalisés, incluant les Live Feeds, sur le site officiel. Les autres contenus disponibles sont issus des autres sites créés par Brent Scott, avant la chute d’Insex : Infernal restraints, Sexually broken, Hardtied, Real time bondage, Paintoy et Sensual pain.
On peut encore trouver, dans certains sex-shops européens, des DVD bootlegged de mauvaise qualité. Un documentaire, Graphic Sexual Horror, qui compilait séances de tournages, live feeds, Tests, interview d’actrices et de la prod, réalisé en 2010 par les scénaristes Anna Lorentzon et Barbara Bell, a déchaîné les foudres de la presse. Et, malgré tout cela, Insex aura clairement influencé la majorité des sites actuels consacrés au BDSM et Kink s’en sera, sans doute, largement inspiré.
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