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Les hommes ont-ils plus de besoins sexuels que les femmes ?

Voici une idée solidement ancrée dans nos esprits, qui revient fréquemment dans les conversations entre filles : mon mec a plus souvent envie que moi, les hommes trompent davantage parce qu’ils ont plus de besoins, ils sont « toujours prêts », etc. Même s’ils sont faux, ces vieux clichés en disent long sur nos représentations de la sexualité. Explications.
Les besoins sexuels des hommes, plus importants que ceux des femmes ? Pour répondre à cette question, il faut se pencher sur cette expression : le besoin sexuel. Et là, déjà, ça coince ! Dans son étude Les Hommes, le sexe et l’amour (2011), le sexologue Philippe Brenot tranche : « il n’y a pas de besoin sexuel ». Cette donnée est fondamentale. La sexualité ne relève pas d’un besoin, mais au contraire d’une succession d’apprentissages. Philippe Brenot se réfère aux expériences menées sur des animaux très proches de nous : les chimpanzés (génétiquement semblables à l’humain à 99,4% !). Si l’on isole un jeune singe depuis sa naissance, et qu’on ne le fait sortir de sa cage qu’à la puberté, il sera incapable de s’accoupler, même si on lui présente la plus excitante et la plus cochonne des guenons ! Chez les humains, en l’absence de modèles, le résultat sera le même. Quant aux autres singes, ils auront appris, en vivant en société, les codes de la rencontre, le schéma corporel de l’autre, qui rendent possible l’expression de la compétence sexuelle.
La sexualité est donc culturelle. L’idée de besoin sexuel ne résiste pas à l’épreuve de la neurobiologie. Rien ne pousse inéluctablement un humain à s’accoupler et à se reproduire. Il n’existe que des représentations, des codes culturels. Néanmoins, les comportements sont très différents chez les garçons et les filles. Et c’est sans doute de ces différences qu’est née l’idée d’un besoin sexuel supérieur chez l’homme…
Le sexe pour les hommes, l’amour pour les femmes
L’étude « Contexte de la sexualité en France », menée en 2006 par Nathalie Bajos (Inserm) et Michel Bozon (Ined), montre que les divergences entre hommes et femmes dans les représentations liées à la sexualité se sont atténuées dans certains cas, se sont affirmées dans d’autres. C’est chez les jeunes que les points de vue divergent le plus : entre 18 et 24 ans, les hommes sont deux fois plus nombreux que les femmes à considérer que l’on peut avoir des rapports sexuels avec une personne sans l’aimer (respectivement 57 % contre 28 %).
Derrière les réponses données, c’est toute une vision du monde qui se dessine. Les femmes, mais aussi les hommes, adhèrent majoritairement, à tous les âges, à l’idée selon laquelle les hommes auraient par nature « plus de besoins sexuels que les femmes » (75 % des femmes et 62 % des hommes). Les représentations de la sexualité révèlent la permanence d’un clivage entre la sexualité féminine, pensée dans le registre de l’affectivité et de la conjugalité, et la sexualité masculine, pensée dans le registre des besoins naturels et du plaisir. Ce point est sans doute le plus étonnant de cette enquête, quand on sait qu’en même temps, les comportements sexuels des hommes et des femmes se rapprochent de plus en plus. Depuis les dernières décennies, le désir des femmes s’exprime librement, et son intensité n’a apparemment rien à envier à celui des hommes. Elles n’hésitent pas à revendiquer, parfois, leur envie de « baiser » sans aucun investissement affectif. La société évolue donc, alors comment expliquer la persistance de ces représentations ?
Hommes et femmes, quelles différences ?
Cette idée vient sans doute du fait que la sexualité masculine est relativement simple. Les sexologues admettent que la dimension émotionnelle s’organise, chez l’homme, autour de l’attirance physique. La sexualité féminine, elle, est sensible aux variations de l’environnement, et au climat conjugal. Selon l’autre grande enquête de Philippe Brenot, Les femmes, le sexe et l’amour (2012), même si les femmes admettent, dans leur grande majorité, qu’amour et sexe ne sont pas forcément liés, elles déclarent ne se trouver dans un climat sexuel intéressant que quand la dimension amoureuse est présente. Chez les hommes, on constate une facilité apparente à vivre une sexualité indépendamment du sentiment amoureux. Chez une femme, la montée du désir n’est pas aisée si elle est déconnectée de l’affect. La raison principale est la suivante : le désir féminin va s’établir au niveau du cortex, région du cerveau dominée par les liens affectifs. La plupart des femmes qui se disent épanouies sexuellement le savent : la satisfaction sexuelle passe par leur capacité à se connaître et à s’abandonner. Ce qui reviendrait à accréditer cette vieille idée : les hommes veulent du sexe, les femmes veulent de l’amour…
Du côté des hommes, la facilité à dissocier sexe et sentiments, le côté très « visible » de l’excitation masculine, la volonté de performance, le fait de supporter moins longtemps les périodes d’abstinence, ont sans doute donné naissance à l’idée d’un besoin sexuel supérieur chez l’homme. Et puis, il faut prendre en compte un facteur important : la peur du désir féminin, très présent dans notre culture jusqu’à une époque récente. Les hommes ont longtemps souffert du syndrome de « la maman et la putain », et le désir féminin exacerbé leur est souvent apparu comme suspect.
Il est toujours problématique d’effectuer des généralisations dans le domaine de la sexualité, et nous sommes tous influencés, ce qui est normal, par notre propre expérience. Mais objectivement, il est impossible d’affirmer que la libido masculine est plus forte, et que l’homme a davantage « envie » que les femmes. Les humains sont des êtres de culture. Ce que nous prenons pour des réalités biologiques ne relèvent, bien souvent, que du fort ancrage de nos représentations, et parfois, de nos préjugés !
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