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Libertinage

Le face-sitting est-il dangereux ?

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Une question de point de vue

Si France Télévisions vous a abreuvés de reportages en tous genres sur le jeu du foulard et les dangers de la strangulation, ceux qui découlent du face-sitting, en revanche, sont plus largement méconnus. Pourtant, cette pratique, classée BDSM par l’Association Américaine de Psychologie, appartient bien aux pratiques dites de contrôle de la respiration (ou breathcontrol, en anglais). Si la strangulation par des liens, des attaches (et donc le jeu du foulard) est beaucoup plus dangereuse, car elle appuie sur la veine carotide, le face-sitting, en privant l’heureuse victime d’une entrée d’air, comporte tout de même des risques évidents. La perte de connaissance peut être rapide et dépend de la quantité d’air emmagasinée par les poumons avant de perdre sa dignité. Il convient pour les partenaires de convenir de codes lorsque la situation devient dangereuse, et ces choses sont monnaie courante parmi les pratiquants. Pourtant, il arrive que la personne soumise ressente le besoin de flirter avec le danger de la perte de connaissance, selon qu’elle souhaite repousser ses limites ou qu’elle soit dans une démarche toute autre. Et contrairement aux codes oraux en général utilisés dans les rapports sado-masochistes, il vaut mieux lui préférer un signe de la main ou de la jambe, visible immédiatement par l’autre, et interrompre ainsi la séance en toute sécurité.

L’ABC du face-sitting

Finalement, décrire le « comment » du face-sitting est chose facile : il s’agit simplement de s’asseoir sur la tête d’une personne. Pour le partenaire dominant, les dangers semblent assez réduits, hormis la mauvaise chute qui serait assez ridicule. Les bénéfices sont plus nombreux : forcer l’autre à bouffer son cul dans une position équivoque, le plus souvent accroupi, relève d’une jouissance à la fois mentale et physique et on ne démontre plus les bienfaits de l’anulingus sur le plaisir à deux. Pour le dominé, les dangers sont de deux ordres, la privation d’oxygène et l’hépatite C. Il ne faut en effet pas oublier que l’hépatite C guette là où la langue passe et la « feuille de rose » est un des exemples fréquents de contamination par ce redoutable virus. Si on peut désormais se soigner, le traitement coûte extrêmement cher, autour de 40 000 euros les douze semaines, et peut être dur à supporter, vu le nombre important de ses effets secondaires. Il est donc difficile de quantifier les éventuelles victimes du face-sitting, selon que l’on prend en compte ou non cette infection, et en l’éliminant, on ne trouve pas de cas documenté de mort par face-sitting, ce qui ne doit pas faire oublier qu’il y a un début à tout.

Et pour le cerveau ?

Le face-sitting a été retiré de la liste des troubles mentaux par l’Association Américaine de Psychologie, dans la cinquième édition de son Manuel Diagnostique et Statistique des Troubles Mentaux, le manuel de référence pour tous les psychiatres. Il reste catégorisé malgré tout comme une pratique sexuelle sortant de la norme, comme le reste des comportements sado-masochistes, qui ont tous en commun des éléments de domination, de soumission et d’humiliation. Ici, l’humiliation et la dimension d’inconfort respiratoire semblent jouer un rôle majeur dans le plaisir ressenti par la personne dominée, et le rapport de force est très prégnant. Pour le docteur William A. Henkin, psychiatre américain qui a consacré la majeure partie de sa vie à l’étude du sado-masochisme, le face-sitting  appartient bien aux pratiques extrêmes, car il comporte une part de risque pour la santé, et peut effectivement être fatal. Il convient donc d’en apprendre les finesses avec un partenaire qui « puisse être, dans son entourage sexuel, reconnu en tant qu’expert » et on aurait tort de « s’appuyer uniquement sur un article ou un livre traitant du sujet ». « Je suggère aussi de procéder par mouvements lents », ajoute le praticien, « particulièrement lorsque les partenaires sont novices » ou « lorsqu’ils se connaissent depuis peu : le plus lentement vous bougez, le plus facilement vous appréhenderez les dangers qui vous guettent ». Enfin, comme nombre de pratiques BDSM, il apparaît difficile d’en résumer tous les aspects psychologiques et les dangers afférents sans occulter la dimension individuelle de chacun, car il en est des fantasmes comme des goûts et des couleurs : ils sont infinis, mais il n’y a pas à juger, il y a peut-être même à explorer.

 

Étudiante en lettres modernes et libertine assumée. Mes deux passions: la littérature et le sexe. Que je peux enfin concilier sur ce blog, où je vous raconterai mes aventures sexuelles et autres coups de cœur et coups de gueule en rapport avec la sexualité. Bisous à tous (et à toutes, j'aime bien les filles aussi !).

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