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[Vidéo #36] Caroline Tosca, « la femme du député » chez Jacquie et Michel

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N’en déplaise à nos lecteurs helvètes, la politique suisse est à La Voix du X ce que la thermodynamique est à l’huître perlière, un domaine qui la passionnerait sans doute si elle avait la moindre idée de comment ça marche. Il est toutefois des affaires diplomatiques qui ont su retenir notre attention au pays des coucous. Souvenez-vous ; novembre 2012, la presse locale est en émoi. Il faut dire que le pays n’est pas mondialement connu pour son sens de la gaudriole, alors quand un député « d’extrême droite » est pris en flagrant délit de libertinage, avec en prime une compagne particulièrement cochonne qui fait commerce de ses charmes sur le web, il y a quand même moyen de tirer quelques gros titres en mesure de promouvoir la politique intérieur au reste du monde. Si nous exhumons cette vieille histoire, ma foi, plutôt croustillante, c’est que le fameux député, Olivier Sauty, et surtout sa femme, la somptueuse Caroline Tosca, sont venus montrés leurs fesses au Cap d’Agde, pour la caméra de Jacquie et Michel ; l’opportunité s’il en est de revenir, à tête reposé, sur un scandale qui mêla pornographie, préjugés moraux et réputation politique…

Reconstitution des faits

Le 15 novembre 2012, Le Matin, un quotidien romand, sort du bois avec un titre pour le moins racoleur : « [Emoi] Le député MCG offre sa copine sur le web ». Olivier Sauty, député au Grand Conseil de Genève sous les couleurs d’un parti de droite souverainiste, a en effet vu sa page Facebook relayer un lien direct vers le site pornographique de son épouse, la cam-girl Caroline Tosca, site qu’il paie en son nom propre, de ses propres deniers. Le canard s’en donne alors à cœur joie, pensant sans doute tenir son Watergate. On y parle de pornographie « dure » (c’est toujours mieux que « molle », ceci dit), questionne sa « morale à géométrie variable », interrogent alliés et adversaires politiques à la recherche d’une condamnation qui se voudra finalement timide. Du 15 au 19, le tabloïd suisse publie pas moins de 4 articles sur ce sujet hautement politique ; si bien que la presse internationale finit par s’en emparer, à commencer par Le Point qui, dans sa grande tradition putassière, titre ainsi : « Suisse : le député d’extrême droite un peu trop libertin », évacuant au passage les subtilités du paysage politique local. Peu importe, le scandale est déjà là.

Les dessous de la politique

De son côté, l’intéressé reste droit dans ses bottes. Ne comprenant pas, au fond, ce qu’on lui reproche, lui qui ne s’est jamais caché d’être libertin, Olivier Sauty assume, détaille la situation : il paie le site avec sa carte bleue car sa compagne n’en possède pas, celle-ci « vend son image et pas son corps » ; et va même jusqu’à poser avec elle pour les photographes du journal qui l’accuse. Seule révision, les conditions du partage douteux sur son propre profil public. Il croyait à un corbeau, c’était une fausse manip’ de madame. Il joindra Le Matin en personne pour tirer publiquement les choses au clair. 

Une « affaire d’état »

On ne s’en cache même plus ; bientôt, au Matin, on parle de « l’affaire Sauty ». Mais est-ce vraiment cela, une « affaire d’état » ? Evidemment, le scoop est séduisant. Un politique censément conservateur qui se révèle roi des partouzes, assorti d’une femme affolante et exhibitionniste, à poil sur internet, il y a forcément de quoi en tirer quelques lignes entre l’horoscope du jour et les chiens écrasés. Mais en amalgamant positions politiques supposées, considérations morales discutables et acharnement médiatique, la rédaction suisse outrepasse finalement ses prérogatives d’information publique pour venir se poser en inspecteur des bonnes mœurs des représentants politiques. Car que peut-on réellement reprocher, politiquement, juridiquement et humainement à Olivier Sauty ? De s’être montrer quelque peu laxiste quant à la gestion de sa page Facebook. L’effervescence médiatique autour de cette bévue témoigne une nouvelle fois de la propension des moralisateurs à condamner le libertinage comme une faute en tant que telle. Et pourtant, que l’on soit de droite ou de gauche, libérale ou conservateur, nationaliste ou internationaliste, prôner la liberté sexuelle ne constitue pas et ne constituera jamais une preuve à charge dans le procès de la valeur morale des concernés. À la recherche du buzz à tout pris, la presse suisse s’est alors livrée, avec certaine obscénité, à une définition franchement archaïque du devoir d’exemplarité des hommes politiques.

 

Complément d’enquête

Sept ans plus tard, le couple est resté fidèle à lui-même. Devant la caméra de Chris Demer, qui officie ici pour Jacquie et Michel TV, il se livre sans détour sur sa vie sexuelle alternative et les mésaventures qu’elle implique, dans l’interview introductive aux fantaisies très anales de la belle Caroline. Outre le potentiel médiatique plutôt alléchant d’un entretien relatant les frasques polissonnes d’un ancien député, la séquence revient aux sources du propos Jacquie et Michel : raconter, sans tabous et sans complexes, la sexualité singulière d’hommes et de femmes de tous bords, de tous horizons. Libertinage de longue date, exhibition numérique, ménage à trois et candaulisme ; étonnamment, il s’agit peut-être là de l’enquête la plus honnête et la plus sincère de toute « l’affaire Sauty »…

Titulaire d'une maîtrise en cinéma, auteur d'une Porn Study à l'Université Paris VII Diderot, Clint B. est aujourd'hui chroniqueur de l'actualité porno.

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