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Le tattoo, encré dans le porn !

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Dans le porn plus qu’ailleurs, les tatouages se montrent et se doivent d’être sexy. David Racana, créateur de salons internationaux, et auteur d’un guide consacré au tatouage érotique, nous a accompagné dans ce voyage à fleur de peau…

Ceci est mon corps

La forte charge érotique du tatouage n’est plus à démontrer. C’est surtout vrai pour les tatouages intimes, sur le pubis, les fesses ou les parties génitales. En général, ces coquetteries sont cachées, réservées à celles et ceux qui partagent notre intimité. Comme l’explique David Racana, patron d’un salon de tatouage à Thonon les Bains et auteur du guide Osez le tatouage sexy (La Musardine) : « ce qui rend ces tatouages particulièrement émoustillants, c’est le fait qu’ils ne soient visibles que par celle ou celui avec qui on partage notre nudité. Une sorte de trésor, caché aux yeux du commun des mortels, qui ne se dévoile que dans l’intimité. »

Bonnie Rotten : badass, et souvent trash !

Dans le porno, au contraire, les tatouages s’exhibent, et constituent souvent pour les actrices une valeur ajoutée.  Quand on travaille avec son corps, on peut éprouver l’envie de l’embellir, ou de le marquer, d’autant qu’il est parfois mis à rude épreuve ! Chaque tatouage, gravé à vie dans l’épiderme, correspond bien souvent, pour celui qui le porte, à une étape de la vie, à la traversée d’une épreuve particulière. Et l’on sait que les actrices de cette industrie ont bien souvent des vies cabossées. Se faire un tatouage, c’est aussi une manière de dire qu’on maitrise son corps, ou que l’on veut se réconcilier avec lui, en se le réappropriant. Une manière d’affirmer : « ceci est mon corps, il est vivant, et je m’en sers comme bon me semble… » C’est bien pour cela que la pornstar tatouée ne répond pas au fantasme de la girl next door réservée, mais plutôt à celui de la badass qui fume de la weed et prend les devants ! C’est ce qu’a bien compris le réalisateur Axel Braun, avec sa série Inked, produite pour la compagnie californienne Wicked Pictures, dont le 6e opus, sorti en janvier 2020, décline les plus belles pornstars tatouées du moment.

Ces dernières années, on a vu apparaître dans le porn (surtout américain), des performeuses aux tatouages agressifs et aux visages d’ange, comme les volcaniques Genevieve Sinn ou Janey Doe. Ces filles tatouées pressées de redéfinir les canons de la beauté féminine, sont souvent appelées suicide girls, parce qu’un corps lourdement tatoué signifie souvent « suicide social ». Comme le travail dans le porno ?

Genevieve Sinn, la bombe encrée du moment !

A fleur de porn

Le tatouage peut-il être érotique en soi, ou cela dépend-il surtout de celle qui l’arbore ?  « Tout dépend de la personne, relativise David Racana, mais aussi du motif tatoué, et de l’emplacement du tattoo. Le tatouage tribal, au creux des reins, était censé être super sexy il y a une dizaine d’années : c’est devenu complètement has been, et ça n’a plus rien d’érotique ! Idem pour les petites phrases, vues et revues, du genre carpe diem : pas vraiment bandant. En revanche, avec un peu de créativité, et des conseils avisés, on peut rendre presque n’importe quel tattoo sexy, voire carrément érotique ! »

Janey Doe : il n’y a pas que l’encre qui est sympathique !

Ainsi, la très déjantée Bonnie Rotten arbore sur son ventre un zombie tout droit sorti de The Walking Dead. « Le tatouage a duré treize heures », précise-t-elle. Plus insolite encore, elle s’est fait tatouer le visage de Franck Sinatra sur une cuisse, car elle prétend qu’elle est « un peu vieille dans sa tête ! » Sur une jambe est dessinée son alter ego, une pin-up zombie baptisée, comme sa propriétaire, « Bonnie Rotten ». Sur son pied, un petit diable suggère : « si tu ne fautes pas, tu ne gagnes pas ». Et ce n’est pas fini : croix, toiles d’araignées, cochons qui baisent et décors antiques ornent l’épiderme de la belle, qui prétend qu’à une époque, elle se faisait faire un tatouage tous les quinze jours ! Tous ces motifs horrifiques ne rendent pourtant pas notre hardeuse moins bandante, bien au contraire !

Dans un registre encore plus spectaculaire,  la hardeuse Bella Bellz s’est imposée dans le porn à partir de 2014. Pas seulement pour ses performances anales hors normes, mais parce que cette beauté callipyge originaire d’Atlanta a encré près de la moitié de la surface de son corps : un grand dragon multicolore parcourt son dos, son bras gauche et ses fesses, une étoile rouge orne son épaule, des arbres décorent un bras, une cuisse, l’arrière de son genou et de son mollet, et à tout cela s’ajoutent quelques inscriptions sur le cou, les mains et les doigts…  L’indiscutable photogénie de son cul rebondi est sublimée par les dessins chatoyants qui s’animent au rythme des coups de queue de ses partenaires !

Anna Polina, et son tatouage « barlou », hommage à son ami, le rappeur Seth Gueko.

Du côté des pornstars françaises encrées, les tattoos restent plutôt discrets. On peut citer Nikita Belluci et son scorpion tatoué sur le pubis, ou encore Anna Polina, arborant un « barlou » sur la poitrine, en hommage à son ami Seth Gueko (elle s’est d’ailleurs fait tatouer dans le salon valdoisien du rappeur, le Barlou Tattoo Shop, à Pontoise). Mentionnons aussi Poopea et son très drôle « lucky you » inscrit au-dessus de son pubis. A propos de tatouage pubien, David Racana nous a confié avoir adoré la phrase : « my dad will kill you » (mon père te tuera) juste au-dessus des lèvres intimes d’une de ses clientes… totalement étrangère au porno, d’ailleurs ! Mais la décoration corporelle peut être parfois freinée par certaines contraintes du métier. Ainsi, dans certains films porno scénarisés, souci de réalisme oblige, les filles trop tatouées sont ni plus ni moins refusées. On aura tout vu…

Poopéa, et son insolent « Lucky you » !

Think before you ink (réfléchissez avant de vous faire tatouer) !

Si l’aventure de l’encrage vous tente, vous aussi, première étape : regarder attentivement les books des tatoueurs, montrant les photos des pièces qu’ils ont réalisées. Beaucoup de studios proposent des catalogues de motifs trouvés sur Internet : ça ne permet pas, évidemment, de juger de la qualité artistique du tatoueur. « Il faut aussi, précise David Racana, discuter avec les artistes, et comparer : les gens passent des heures à chercher des produits sur Internet, mais foncent chez le premier tatoueur, parce qu’ils veulent un tattoo tout de suite, à petit prix ! Il ne faut pas oublier que le tattoo, c’est pour la vie : on est sensé mourir avec ! Du coup, attendre six mois pour se faire tatouer, et débourser 800 euros, c’est mieux que d’avoir un tatouage raté, réalisé pour 200 balles ! C’est un acte indélébile qui doit être pensé et réfléchi ! » A en juger par certains tatouages d’actrices X, maximes ou phrases « inspirantes » contenant des fautes d’orthographe, pour le coup impossibles à corriger, on se dit qu’elles ont certainement dû entrer sur un coup de tête dans un studio peu scrupuleux… C’est pourquoi, avant de nous quitter, David Racana nous prodiguera ce dernier conseil, et non des moindres : « Think before you ink ! »

Pierre Des Esseintes est auteur et journaliste, spécialisé dans les questions de sexualité. De formation philosophique, il est également sexologue. Il a publié, aux éditions La Musardine, Osez la bisexualité, Osez le libertinage et Osez l’infidélité. Il est aussi l’auteur, aux éditions First, de Faire l’amour à un homme et 150 secrets pour rendre un homme fou de plaisir.

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