Suivez-nous

Actrices

Kazumi : la soif de l’or

Publié

le

Difficile de ne pas faire un rapprochement entre la mythique actrice française et la Californienne d’origine philippine. Pourtant, Kazumi ne connait pas Katsuni et elles ont en vérité peu de choses en commun. Celle de 2022 est obsédée par les chiffres et l’oseille comme un footballeur pro et elle a shooté pour très peu de prods d’envergure. A 25 ans, son parcours interroge sur la nature même du métier d’actrice porno.

On attend toujours d’une performeuse qu’elle ait une libido galopante et qu’elle soit toute excitée de recevoir des dickpicks. Le mythe de la nymphomane a la peau dure. Quand on connait l’envers du décor, cette idée est vite battue en brèche. Kazumi joue sur les deux tableaux. A la presse trash anglaise, elle clame qu’elle s’est déjà tapée 500 mecs et qu’elle a pour objectif de s’en taper 500 autres avant ses 30 ans. A la presse adulte tendance BtoB, elle explique que son meilleur jour est à 21 000$ et que son revenu journalier moyen est à 10 000 $. La magie des nouvelles plateformes… Kazumi court après l’argent à travers le cul. L’un n’empêche pas l’autre. Après tout, pas mal de chanceux ont fait de leur passion un métier très lucratif, à commencer par les artistes et autres sportifs. Kazumi n’a en tout cas aucun complexe à parler chiffre. Un selfie, une vue, un like, un abonné, un dollar : quelle différence ? « Je communique sur mes chiffres car nous vivons dans un monde où il y a trop de plafonds de verre détaille-t-elle à AVN. Je veux montrer aux gens qu’ils peuvent le faire par eux-mêmes. Quand j’ai vu quelqu’un atteindre les 200 000 dollars par mois, j’ai voulu les faire à mon tour. Je n’avais aucune assistance, agence ou management. Vous pouvez vous améliorer sans avoir besoin de quiconque ».

Pour tenter de comprendre à quoi carbure la Californienne, il faut revenir trois ans en arrière, au printemps 2020, en pleine pandémie de Covid. A cette époque, Kazumi est à l’université de Harvard, à l’autre bout du pays, où elle étudie le marketing. Comment a-t-elle pu passer de la plus prestigieuse école du monde à OnlyFans ? A cause d’une blague de mauvais gout. En mars 2020, elle publie un selfie photoshopé où elle apparait au milieu de bandeaux de Fox News. La tof devient virale, et aussi improbable que ça paraisse, elle se fait virer du campus. « C’était juste un selfie, raconte-t-elle, mais ça a atterri chez tous les influenceurs et elle est devenue LE sujet de discussions ». Alors qu’elle était promise à un destin brillant, la jeune Asiatique ne se voit pas retourner faire des bains de friture chez Shake Shack, une chaine de fast food spécialisée dans le graillon et les milk shakes, un taf qu’elle faisait pour s’acheter son premier téléphone portable à 18 ans. Car les parents de Kazumi, philippins d’origine modeste, l’ont élevée à la dure à downtown Los Angeles. « Les gens disaient : où est-ce qu’on peut trouver à poil cette p… stupide ? Ça a fini par arriver ! J’ai ouvert un compte OnlyFans pendant le Covid car je ne voulais pas sortir et travailler à distance ». Les premiers temps, elle est seule avec une petite caméra et un ringlight dans une chambre d’hôtel. Les gros moyens et les collaborations avec Angela White arriveront bien plus tard. « Je me suis dit que si je devais rentrer dans un secteur duquel il était impossible de sortir, alors il fallait que je sois la meilleure. Si je ne le faisais qu’à moitié, ma vie serait par la suite très dure. Si j’étais juste une performeuse médiocre, j’allais juste faire une transition entre deux périodes de ma vie avec un gros trou au milieu. C’est comme ça, certaines choses ne s’effacent pas ». Mettant à profit les connaissances commerciales et marketing apprises à Harvard, Kazumi établie un business plan autour de ses fesses dodues, ses gros seins et son visage exotique. Elle sera présente sur tous les supports, tous les canaux de communication, partout. Ainsi, elle fait sillonner les festivals de musique de ses camions publicitaires, Kazumi Hot N Ready, fait passer un avion avec une bannière publicitaire au-dessus du stade pendant le Super Bowl 2021, organise le KazumiCon l’été dernier et embauche une équipe entière pour gérer TikTok. En moins de 36 mois, @KazumisWorld devient une licorne du web. Une telle organisation, qui plus est venant d’une seule performeuse, c’est du jamais vu.

Aujourd’hui encore, il faut se pincer pour y croire. « Kazumi prouve qu’on peut-être un opérateur adulte indépendant de très haute gamme dans l’espace pour adulte contemporain, développe Angela White, qui a travaillé pour elle. Les stratégies de Kazumi sont un bel exemple de la manière dont les performeurs peuvent utiliser la myriade d’outils à leur disposition pour s’établir en tant que marque ». Merci pour la leçon, ça rappelle la prépa… Mais le cul dans tout ça ? Ceux qui raquent pour la voir ne cherchent pas un cours d’économie. Ses qualités physiques, un corps généreux et un visage typé, sont populaires. Ses décors sont classieux quand ils ne sont pas paradisiaques. Ses performances sont plus que honnêtes. Toutefois, elle ne propose rien qui révolutionne la vidéo pour adulte. L’Harvard Asian Dropout (l’Asiatique lâchée par Harvard) comme elle aime s’appeler, est simplement rigoureuse, exigeante et fiable.

Quand un secret est aussi partagé, il n’en est plus un.

Journaliste professionnel depuis 2003. Rédacteur du magazine Hot Video de 2007 à 2014.

Populaire

Merci de désactiver votre bloqueur de publicité pour accéder à ce site.

ADBLOCK a cassé ce site en voulant supprimer son contenu publicitaire.
Désactivez ADBLOCK pour consulter nos articles.