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Katia Even : « Quand j’ai envie de dire des choses cochonnes, mon héroïne le fait à ma place ! »
Dans sa BD Le Petit Derrière de l’Histoire, dont le tome 3 vient de sortir, la scénariste et dessinatrice Katia Even met en scène les aventures de son héroïne, Marie, dans le lit des plus grands inventeurs… Une œuvre coquine et kawaï, mais aussi très instructive, qui raconte que derrière tous les grands hommes, on trouve toujours un joli petit cul !
Quel est votre parcours ?
Je n’ai jamais fait d’école d’art, je suis complètement autodidacte. J’ai une licence d’anglais, une licence de russe, et un BTS de tourisme. Je voulais faire ça depuis toute petite. Mes parents ne voulaient pas que j’intègre une école d’art. Je suis allée voir Fantasia quand j’avais cinq ans, et à partir de ce moment, j’ai voulu travailler chez Disney. Et ça ne m’a jamais lâché.
Vous vouliez travailler dans le dessin animé ?
Oui, mais finalement, je me suis rendu compte qu’en dessin animé comme en BD, on travaille à partir de story-boards, c’est de la mise en cases, de la narration séquentielle. C’est la BD qui l’a emporté !
Quelles sont tes influences artistiques ?
Calvin et Hobbes. C’est d’une simplicité et d’une efficacité que je n’aurais certainement jamais, parce que je suis partie dans une autre direction. J’ai beaucoup lu Astérix, Lanfeust, Garfield… Mais c’est vraiment Calvin et Hobbes qui m’a le plus influencée.
Quand on lit Le Petit Derrière de l’Histoire, on ne peut s’empêcher de penser à Arthur de Pins…
Oui, on n’arrête pas de me le dire ! Je vais vous expliquer pourquoi je dessine comme ça : à la base, j’avais un dessin toujours aussi cartoon, mais avec des personnages plus allongés. Je me suis mariée en 2011, et pour le faire-part de mariage, j’ai fait une BD. Mon mari m’a demandé : « pourquoi tu ne nous dessines pas en SD [SD, comme super deformed, en japonais chibi, est un style graphique surtout utilisé dans les mangas] » ? Or, je ne lis pas de mangas, je suis donc allée voir ce que c’était, et j’ai trouvé ça mignon. J’ai donc commencé à dessiner comme ça pour notre faire-part de mariage, et par la suite, je n’ai pas cessé d’explorer ce style. Quand j’ai créé le personnage de Marie et que Le Petit Derrière est sorti, on n’a pas cessé de me répéter : « ça ressemble beaucoup à Arthur de Pins ! » Je suis donc allée voir ce que faisait ce dessinateur… C’est vrai que Le Petit Derrière parle de cul, et que mon héroïne est rousse. Mais ça ne va pas plus loin !
Comment travaillez-vous ?
J’écris d’abord toute mon histoire, ensuite, je la découpe, case par case, avec les dialogues, puis je fais le crayonné, l’encrage, et quand tout est fini, j’envoie à ma coloriste.
Vous dessinez sur tablette graphique ?
Oui, mais je sais très peu utiliser Photoshop, avec tous les outils. Je me sers de la tablette comme si c’était une feuille. La seule différence, c’est que je n’ai pas des chiures de gomme partout !
Vous avez lu beaucoup de BD érotique ?
Quand j’ai signé chez Tabou pour La Déesse, en 2017, j’ai commencé à regarder ce qui se faisait autour. Je n’aimais pas trop. Pour moi, la BD érotique, c’était du viol sur 46 pages, une vision très masculine de la sexualité. Par contre, j’adorais tout ce qui était un peu grivois, par exemple, Happy Sex, de Zep. Mais j’avais peu de culture en BD érotique. Quand j’ai monté le magazine de BD érotique Blandice, j’ai bien été obligée de m’y mettre !
Dans Le Petit Derrière, Marie est quand même très chaude… Et elle se laisse faire par les hommes !
Marie est toujours partante ! Mais je ne veux pas qu’on ait l’impression qu’elle subit. A un moment, il ne se passe rien avec un personnage, et elle est très déçue, parce qu’elle l’aurait bien croqué ! En plus, Marie est très résiliente, elle se fait quand même catapulté à poil dans l’espace-temps, et elle arrive à s’éclater ou à se mettre en colère, elle n’est pas du tout sidérée ! Récemment, on m’a dit : on en finit même par oublier qu’elle est à poil tout le temps ! Je ne voulais pas donner un côté malsain à ma BD. Je voulais juste que Marie ne soit pas victime de son destin.
L’idée qui sous-tend la série Le Petit Derrière, c’est que derrière toutes les grandes inventions de l’histoire, il y a toujours une femme.
Un adage dit que derrière tous les grands hommes, il y a une femme, parce que ces hommes ont eu un soutien familial, en général invisible. Moi, je me suis dit, si ça se trouve, c’est la même femme qui voyage dans le temps, et qui tombe dans le lit de grands inventeurs ! C’est souvent sur l’oreiller qu’on se raconte nos histoires de la journée ! Même si l’autre ne fait pas notre métier, on lui parle des difficultés qu’on a eu pour essayer de s’extirper des soucis professionnels…
Le choix du prénom, Marie, a-t-il un sens ?
Oui. Comme elle voyage dans le temps, j’ai essayé de trouver un prénom qui convienne à toutes les époques !
Votre BD est plus coquine qu’érotique…
Le Petit Derrière, c’est toujours soft. De la nudité, mais sans gros plan gynécologique ! Et la plupart des pénis en érection sont cachés par une cuisse.
Dans vos autres BD, c’est beaucoup plus hard…
Oui, beaucoup plus, mais le maitre-mot, c’est toujours le consentement ! Et moi, je vous garantis qu’avec du consentement, je vous fais de magnifiques orgies ! Dans un seul album, un personnage féminin force un personnage masculin. Mais c’est une façon de le faire chanter. D’un point de vue scénaristique, ça se tient.
Vous vous considérez comme une auteure féministe ?
Pas forcément. Mon choix d’avoir du consentement partout, c’est plutôt un contrepied à ce que je lisais partout ailleurs. Il fallait que je propose autre chose que ce qui existait déjà.
Vous faites beaucoup de recherches avant de commencer un projet ?
Énormément. D’ailleurs, mon travail de recherche a été reconnu pour la série Inguinis [éd. Tabou], l’année dernière. Avec Nicolas Guénet, nous avons été nommés au prix de la BD archéologique de Carcassonne. Pour Le Petit Derrière, j’ai aussi fait beaucoup de recherches, ne serait-ce que pour restituer la vérité historique. Je cherche aussi comment illustrer au mieux le quotidien des inventeurs rencontrés. Je place des objets typiques de leur époque. En ce moment, par exemple, je dessine des planches qui se passent en 1946 à Hollywood. Je me suis rendue compte que le panneau sur la montagne à l’époque, c’était Hollywood Land. Ce panneau a été installé en 1913, et Land a été enlevé en 1949. Donc, sur mes planches, on voit encore Hollywood Land. Pour Le Petit Derrière, je fais toujours des recherches sur le personnage historique, sur son invention, sur son décor…
A la fin du livre, Marie donne un vrai cours magistral…
Oui, exactement ! Elle s’habille en universitaire sexy, mais c’est un vrai cours. J’aime bien transmettre des connaissances. Je ne voulais surtout pas qu’il y ait des erreurs historiques.
Quels sont vos prochains projets ?
Je suis en train de dessiner le tome 4 du Petit Derrière. Une intégrale doit sortir, après la parution du tome 5. Il y aura une version collector (j’adore les beaux livres), une version plus classique qui sortira en librairies, et une version manga.
Le Petit Derrière, c’est du financement participatif ?
Oui, pour le tome 1, j’ai récolté 56 00 euros, pour le tome 2, 76 000 euros, et pour le tome 3, 67000 euros. Pour un tirage de 3000 exemplaires par tome.
Dans l’exemplaire du Petit Derrière que j’ai reçu, on trouve beaucoup de goodies, transferts, autocollants, etc. C’est uniquement pour la presse ?
Non, c’est aussi pour les gens qui ont précommandé ! Je fais des campagnes Ulule de précommande, ça me permet d’adapter le nombre d’impressions au plus juste. On s’amuse bien pendant la campagne Ulule, c’est très ludique ! J’anime Marie, quand j’ai envie de dire des choses cochonnes, mon héroïne le fait à ma place !
Katia Even, Le Petit Derrière de L’histoire, tome 3, éd. du Chat, 82 p., 20 €. Uniquement sur www.katiaeven.fr. Sur le site, on peut feuilleter les albums, regarder des bandes-annonces ; on trouve également tout un univers de marchandising avec Marie : sacs, serviettes, marques pages, ex-libris… et bientôt, un sextoy !
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