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Un tout dernier film pour Rocco !

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Cela avait provoqué un véritable tremblement de terre, que ce soit dans la sphère du porno et même au-delà : le King, la légende vivante du X, Rocco Siffredi, allait prendre sa retraite !

L’homme, de son vrai nom Rocco Tano, s’était construit une image d’un acteur sympa, charmeur, et presque romantique : en plus de ses nombreux films, il s’était fait une réputation qui allait plus loin que le strict monde du X, en attestent ses apparitions dans certaines publicités mainstream pour des chips, des locations de voiture, ou même pour la SPA italienne, pays dont il est originaire.

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Mais Siffredi, c’est aussi un parcours atypique et un palmarès unique dans son milieu, un peu à la manière des plus grands joueurs de foot : tout d’abord engagé dans la marine, il se fait repérer par Gabriel Pontello, acteur et réalisateur porno, et tourne dans son premier film en 1985, appelé « Belle d’amour ».

Mais le garçon a d’autres envies, et se dirige vers le mannequinat, carrière qu’il arrêtera en 1990, à l’âge de 26 ans.

Puis c’est donc le retour dans le porno, où il va accumuler les films et les distinctions : des Hot d’Or, des AVN Awards (une quarantaine) ou encore le sacro-saint Venus Award du meilleur acteur, deux fois en quatre ans.

Il remporte également, à plus de 50 ans, le titre de meilleur acteur hors Etats-Unis, preuve de sa forme encore éclatante sur les plateaux de tournage.

L’âge aidant, il passait derrière la caméra pour lui aussi « transmettre » son expérience et son vécu aux petits nouveaux qui, pour la plupart, ne satisfaisaient pas à ses exigences plutôt strictes : « Ma plus grosse erreur quand je dirigeais à mes débuts d’autres personnes était que j’essayais de me retrouver en eux. Je voulais me voir dans les autres. Comme ‘pourquoi il ne fait pas ci ? Pourquoi il ne fait pas ça ? C’est pourtant simple… Il y a deux filles ici. Elles ne savent même pas embrasser !’

Je travaille toujours à 110%. Je n’ai jamais fait une scène ou un film où je pouvais penser ‘Mon nom suffira. Je le vendrai quoiqu’il arrive.’ Je ne pense jamais ‘J’ai 50 ans, j’ai besoin de ne performer que 20 minutes.’
Mes scènes durent environ 3 ou 4 heures. Je continue de courir. Je m’entraîne pour ça. Mais mon esprit a changé.
 »

Sa décision de prendre la retraite, il l’a prise lors d’une télé-réalité où il était laissé sur une île déserte proche du Honduras.Isola-dei-Famosi-Rocco-Siffredi-contro-Fanny-Neguesha1

Expérience qui l’a marqué au fer rouge : « Il n’y avait pas de téléphone, pas d’emails, pas de travail, juste deux mois tout seul. C’est là que j’ai commencé à faire marcher mon cerveau. A la fin de cette période, ils m’ont envoyé une semaine seul sur une autre île. J’étais tellement seul que j’ai dû vraiment me concentrer sur mes problèmes.

Tout devenait plus clair, plus visible. Ça ne veut pas dire que le porno me tue ou me donne quelque chose de mauvais. Tout ce que j’ai vient du porno. »

Seulement, quand on est une légende, on le reste : déçue d’apprendre que l’homme allait se retirer des plateaux pour se consacrer uniquement à la réalisation, une production française lui a demandé, un peu à la manière de Rocky Balboa, de remonter une dernière fois sur le ring.

Avec cependant une condition : James Dean, nouvelle star du porno américain, devait être de la partie, pour montrer le passage de témoin entre deux générations.

L’idée n’était pas pour déplaire à l’italien, bien au contraire : « Quand je l’ai tourné, tout ce qu’il faisait, c’était exactement ce que je faisais et ça m’a littéralement tué, c’était incroyable.

Tout d’un coup, j’ai compris pourquoi il est le meilleur performer du moment aux Etats-Unis. »

Le documentaire en question, qui ne sera pas un film en soi, montrera donc une sorte de passation de pouvoir entre un monstre sacré du porno et son successeur naturel, filmé par son ami de toujours dans le milieu – c’était une demande expresse de Rocco – John Stagliano.

« John a toujours été mon ami le plus proche depuis le premier jour, quand je suis arrivé aux Etats-Unis. Je leur ai demandé (à la production du documentaire, ndlr) de le laisser tourner la scène. Pour moi, c’est un hommage à lui. J’ai appris le business grâce à lui, et tout ce que je fais comme réalisateur vient de John. Il me donnera toujours un conseil et il sera toujours comme un grand frère pour moi. »

Sortie prévue du documentaire pour le Festival de Cannes 2016 : d’ici-là, Rocco va travailler sur la version porno de la série Dr House…

Pigiste globe-trotter, essentiellement pour la presse américaine.

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