Bio/Milieu du X
Dans le porno, les festivals et leurs palmarès ne veulent rien dire !

Il fut un temps, années 90-2000, où la production porno française se payait le luxe d’organiser chaque année son propre « Festival de Cannes », avec remises de prix à la clé. Ces « Hot d’Or », financés et organisés par le magazine Hot Vidéo, se déroulaient d’ailleurs à Cannes immédiatement après le Festival, comme pour bien signifier au monde que les parias de l’industrie du film X pouvaient eux aussi prétendre aux cérémonies officielles d’autocongratulation.
Après une dizaine d’années d’interruption, les Hot d’or ont revu le jour le temps d’une dernière édition en octobre 2009 à Paris, avant d’être définitivement abandonnés pour diverses raisons.
Parmi celles-ci, le coût, bien sûr. Il faut louer un lieu de préférence prestigieux, accueillir et héberger de nombreuses stars, producteurs, distributeurs et réalisateurs, les faire dîner et les distraire, payer le cachet d’animateurs réputés (Brigitte Lahaie et Philippe Manoeuvre, en 2009), etc. Aucun débouché commercial n’étant spécialement à attendre de ces grands raouts, et le marché français étant limité, rares sont donc aujourd’hui les investisseurs tentés de relancer l’aventure de cérémonies de remises de prix dans le monde du porno français.
Sélection et Palmarès connus dès le départ par les organisateurs
Mais le coût n’est pas le seul frein à la reprise de ce type de festivités. De nombreux participants aux éditions passées admettent en privé, plus ou moins sous le sceau du secret, que de toute façon les dés de la sélection et du palmarès ont toujours été pipés dès le départ puisqu’aux mains des seuls organisateurs. En effet, quel que soit le festival (Hot d’Or, Adult Video News de Las Vegas, Venus de Berlin), la réalité oblige à dire que ce sont toujours les organisateurs qui décident invariablement qui est nominé… et qui remportera les prix. Contrairement à un « vrai » festival, il n’y a pas de véritable jury dans ces manifestations, ou alors son avis passe après ceux des organisateurs et sponsors du festival concerné, qui ont toujours le dernier mot. Des huissiers de justice pour attester de la régularité des procédures de sélection et de vote ? N’en parlons même pas !
Au sujet des Hot d’Or 2009, un ex-journaliste de Hot Vidéo raconte que Frank Vardon – paix à son âme – régnait tel Néron sur la direction de son journal, et que les Hot d’Or étaient sa chose, son coûteux fétiche préféré. Lui seul (parfois aidé de sa secrétaire Chantal !) choisissait les nominés dans le secret de son bureau, tout en sachant très bien qui remporterait les titres lors de la cérémonie.
Mieux valait être pote avec Franck pour avoir une chance de figurer au palmarès !
Les considérations de sélection étaient donc économiques et stratégiques plutôt qu’artistiques. Il fallait notamment impérativement récompenser les collaborateurs et annonceurs réguliers du journal, et ceux qui participaient au financement de la soirée. Le talent réel des uns et des autres dans l’artisanat pornographique avait donc moins d’importance que les bonnes relations avec Frank, qui pouvait de cette manière via le palmarès des Hot d’Or renvoyer l’ascenseur à ses favoris des deux sexes. C’est ainsi que John B. Root, dont le magazine Explicite est édité par Hot Vidéo et qui a des deals juteux de longue date avec le journal, pouvait invariablement compter sur de justes récompenses de la part de son partenaire. De même que certains gros annonceurs étrangers, pompes à fric indispensables à la survie de Hot Vidéo. Alors que d’autres producteurs, réalisateurs et acteurs peut-être moins prestigieux mais objectivement plus méritants repartaient, eux, bredouille, souvent même sans avoir eu l’honneur de la nomination.
Financement participatif de la cérémonie : 5 à 10.000 euros la table réservée à la soirée !
Ce système arbitraire et subjectif générait de plus forcément des rancoeurs car, même si les appels au financement de l’événement étaient un succès, de nombreux producteurs et distributeurs acceptant de mettre au pot, il n’y avait de toute façon pas de place pour tout le monde sur le podium. L’équipe de Vcom de Max Loizet en a notamment fait l’amère expérience lors de la soirée de 2009 qui, malgré ses 10.000 € de contribution pour une table réservée, est repartie sans prix.
Il faut savoir en effet qu’avoir sa table officielle au dîner de gala des Hot d’Or n’était pas gratuit. Rien de choquant ni d’illégal à cela bien sûr, mais producteurs et distributeurs devaient débourser 5 à 10.000 € à la société organisatrice (Hot Vidéo, donc) pour avoir leur table réservée… et une chance d’être nominés à défaut de figurer au palmarès.
Le système est grosso modo le même aux AVN de Las Vegas, les Oscars du porno US, où les plus gros annonceurs américains sont toujours ceux qui remportent les prix. Idem aux Venus de Berlin, où Marc Dorcel achète des kilotonnes de pub afin de s’assurer d’être toujours présent au palmarès.
Petites guéguerres, jalousies et rivalités nuisent à la sincérité des palmarès
Par ailleurs, il faut aussi compter sur la concurrence et les rivalités entre les producteurs, puisqu’ils sont également organisateurs de ces festivals : la guéguerre de longue date entre Hot Vidéo et Dorcel a par exemple toujours empêché ce dernier de vouloir y participer, privant la cérémonie d’une vraie représentativité de la production française. Idem pour le groupe Jacquie et Michel, jamais nominé à un quelconque festival alors qu’il est l’un des plus prolifiques producteurs français.
On le voit, ce système des prix est vicié par le copinage mercantile et les petites jalousies internes au milieu, et tous ces palmarès ne signifient donc en réalité absolument rien quant au réel talent et au pouvoir sur le marché des uns et des autres. Si Angell Summers a été désignée en 2009 « meilleure starlette française de l’année », c’est d’abord parce que Franck Vardon avait cette actrice à la bonne et qu’il a décidé un après-midi en suçotant son stylo, les pieds sur son bureau, qu’elle méritait une récompense. Si JBR a été élu « meilleur réalisateur », c’est d’abord parce qu’il est un collaborateur régulier du journal, et/ou parce qu’il contribue à l’alimenter en contenu d’une manière ou d’une autre. Si Private, Digital Playground, Blue One et Alkrys sont largement récompensés à divers titres, c’est parce qu’ils sont de gros annonceurs de Hot Vidéo. Et si Dorcel rafle des prix aux Venus c’est sans doute surtout en retour d’ascenseur de la blinde de pub qu’il met dans le financement de l’événement allemand.

Angells Summers remercie Frank Vardon de lui avoir gentiment attribué le prix de la meilleure starlette 2009
Neutralité impossible ?
Revenir à un système juste et égalitaire (comme ce qui se passe dans les festivals non pornos) serait possible mais impliquerait de créer une entité de sélection et d’arbitrage parfaitement neutre. Avec comité de sélection et jury impartiaux, scrutin contrôlé par huissier et tout le toutim des « vraies » compétitions officielles. C’est-à-dire une entité indépendante de toute production, et à l’abri des intérêts financiers et des jalousies, rivalités et querelles internes au milieu. Ce qui, vu le coût de ces événements n’est pas près de se reproduire en France. Car, à part l’image gratifiante qui rejaillit inévitablement sur l’organisateur, il n’y a malheureusement aujourd’hui rien à gagner en retour sur investissement pour un producteur ou un patron de presse du monde du X qui voudrait relancer cette sympathique machine.
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