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Le fétichisme du pied chez les gays !

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Après les désormais traditionnels « tu ch ? », « act ou pass ? » ou « tbm ? » la nouvelle habitude sur les applis de drague gay sera-t-elle bientôt de demander « pointure ? ». Probable. Le fétichisme du pied chez les gays n’en finit plus de prendre de l’ampleur et dépasse l’effet de mode. Mais qu’y a-t-il de si excitant dans les paluches des mâles ?

NON LE FÉTICHISME DES PIEDS CE N’EST PAS QUE POUR LES HÉTÉROS !

Chez les mecs hétéros, avouer qu’on a un petit faible pour les petons de ces demoiselles n’a rien d’extraordinaire. Des réalisateurs comme Quentin Tarantino assument d’ailleurs ouvertement leur penchant. En revanche, il est rarissime d’entendre une femme s’extasier sur les grands pieds d’un homme. J’évoquais le sujet avec une amie qui n’a pas pu s’empêcher de s’esclaffer : « Sérieusement, fantasmer sur les pieds des mecs ? Mais c’est dégueulasse ! C’est pas beau du tout les pieds d’un homme. Nous on en prend soin, on fait des pédicures, on joue sur le fantasme des escarpins… Mais les hommes ils font quoi pour rendre ça sexy ? »Si les filles semblent rester frileuses sur le sujet, les gays assument de plus en plus leur attraction pour la chose. Comme Ludovic, 27 ans, qui vit à Paris et ne jure que par « les plans panards ». Quand on lui demande ce qui l’émoustille là-dedans, il hésite : « C’est pas facile à expliquer. C’est physique. Je vois un beau mec, allongé, les pieds nus à l’air, en évidence, et ça me rend dingue ! J’ai tout de suite envie de les sentir sur ma gueule, de les lécher ».

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LES SKETS À L’ORIGINE DE L’ADDICTION AUX PANARDS DANS LE PORNO ?

Dans le porno gay, le fantasme du panard a indiscutablement pris son envol avec le trip skets. L’attirance pour les clichés x des rebeus, des petites frappes anglaises, des sportifs qui sentent l’homme : c’est là que le délire a commencé. Alors que les vidéos Kallamacka ou Sk8erboy envahissaient la toile, on a vu pulluler sur les sites de rencontres tout un tas de profils de mecs désireux de « vénérer des skets », « sniffer des cho7 » et d’actifs plus ou moins racailles exhibant leur paire de TN. Ce fétichisme-là est fréquemment jumelé à celui de la domination-soumission. Rencontrer un bad boy, par définition pas lisse, pourquoi pas un peu sale, se mettre à genoux ou ramper au sol, lécher ses baskets, les « décrasser » : une situation délicieusement subversive, la jouissance de l’humiliation et de l’abandon de soi.

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En France, le site de référence en la matière est Sketboy, lancé par un ancien modèle de Citebeur, Fred Sneaker. On y trouve tout un tas de beaux mecs virils et machos, collant leurs « ieps » sur les gueules d’amour de petits « kiffeurs » asservis. « Si tu kiffes, tu sniffes » peut-on lire en accroche. Les scènes se comptent désormais en centaines et on réalise en les visionnant que c’est un peu toujours la même chose. La langue du passif lèche longuement la sket, une fois cette dernière retirée on sniffe longuement la chaussette (blanche ou montante de préférence), on commence à mordiller les pattes, on retire la chaussette, on sniffe encore, on se met à lécher les orteils, à les sucer, puis on essaie de prendre toute la grosse pointure en bouche. La suite est classique : fellation et sodo avec le plus souvent une éjac sur la sket qui a lancé les hostilités ou un plan resserré sur des gouttes de semence qui recouvrent les paluches.

Ludovic observe : « Le porno donne l’impression que les plans skets se font qu’entre des petits mecs soumis et des rebeus mais dans la vie c’est pas du tout ça ! Tu trouves plein de profils de mecs qui ont la quarantaine, qui sont bourges et qui s’habillent en caillera juste pour vivre leur délire à fond. Après, franchement, moi le délire sket ça m’a un peu saoulé à la longue». Niche dans la niche, délire lassant ? A l’heure de l’écriture de ces lignes, les deux plus gros sites français pour les sneakers addict, Sketboy et Airmaxsex, témoignent tous deux d’un désir d’élargir leur champ d’action. Sketboy tourne régulièrement des scènes où les skets sont à peine mises en avant, préférant se focaliser sur les baises explosives des garçons. Airmaxsex s’est trouvé un deuxième nom, Cruzx, pour être plus neutre, moins à l’étroit dans sa petite case. Un signe que le délire serait en train de trouver ses limites, qu’il faut aller voir ailleurs ?

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ÊTRE AUX PIEDS DES HOMMES PUISSANTS

Associer le fétichisme du pied gay uniquement aux skets serait à la fois réducteur et stigmatisant. Ludovic l’affirme : « Les skets, c’est tellement début des années 2000 ! ». Depuis, les kiffeurs ont laissé place à ceux qui affichent tout simplement leur « foot fetish ». Plutôt qu’un « plan sket » on cherche désormais surtout « un plan panard ». Et si c’est avec un homme un peu bourgeois, la trentaine-quarantaine et dominateur, c’est encore meilleur ! On troque les socks blanches pour les mi-cuisses noires, le survet contre le costume d’homme d’affaires. Au côté sauvage et nasty s’oppose un fétichisme plus érotique, ambigu. Impossible de ne pas mentionner le label porno chic Men at play qui représente parfaitement cette tendance. On y retrouve des mecs masculins, butch, qui puent la testostérone, qui ont le regard plein d’assurance, des carrures de héros américain et / ou de golden boy et qui ne rechignent pas à se faire déchausser et lécher à la première occasion.

Se laisser prendre en main par un mâle dominant, lécher les pieds du patron, se mettre à sa disposition : sur les applis, la question de savoir si un garçon est « domi ou soumis » est quasiment devenue banale. Ludovic avoue que c’est ce qu’il préfère : « Me retrouver nu au sol avec les pieds d’un homme qui me tient tête ça me fait de suite bander. Quand je lèche ses orteils en le regardant droit dans les yeux, j’ai l’impression d’être un esclave et c’est ça qui m’excite. J’ai jamais vraiment été attiré par le côté odeur / pieds sales. Je préfère des pieds propres que je peux lécher pendant des heures ». Il y a dans l’attrait des panards quelque chose de foncièrement cérébral. Après tout, ce n’est pas un hasard si l’on emploie l’expression « être aux pieds de quelqu’un ». Alors que les orteils font pression sur le visage ou attendent que la langue les caresse, celui qui « vénère » est en délicieuse position d’infériorité, s’abaisse. Lécher les pieds d’un actif serait alors une sorte de symbole de la relation dominant-dominé. Le trip est récurrent par exemple dans les vidéos du label BDSM espagnol Hardkinks. Le léchage de pompes et de panards y apparait comme une étape obligée du processus de domination. Kinky à souhait, le studio imagine des situations où un petit gay larbin se retrouve à vénérer ses colocs hétéros, où des touristes se font loper par des jeunes queutards aux chaussettes sales (on y revient quand même un peu) ou des jeunes chômeurs qui prouvent leur motivation en cirant les pompes des recruteurs au propre comme au figuré, avec la langue.

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TOUT LE MONDE PREND SON PIED

Il n’y a pas qu’un fantasme du pied mais bien plusieurs. Il y a ceux qui préfèrent les Converse aux skets, ceux qui les aiment propres ou odorants, ceux qui aiment les chatouilles, ceux qui aiment se branler avec, ceux qui aiment lécher en douceur ou sentir la force des pattes qui leur marchent dessus en mode trampling… Ce que l’on peut observer dans le porno comme dans les plans culs, et c’est ce qui fait du goût du panard un sérieux aspirant au mainstream, c’est qu’aimer lécher des orteils n’a plus rien de vraiment choquant aujourd’hui chez les gays. C’est une petite particularité comme peut l’être le fait de prendre du poppers ou de jouer avec un sextoy. Ludovic explique : « Je ne me présente plus forcément comme un accro des panards. Quand je veux faire un plan avec un mec domi, je lui demande juste s’il kiffe se faire lécher les pieds et je vois ce qu’il me répond ».

Désormais il est de plus en plus fréquent de voir au beau milieu d’une scène porno gay des mecs qui avant de forniquer lèchent les pieds de leur partenaire. Et lécher des orteils n’est alors plus nécessairement lié à la domination-soumission : cela peut être un signe de tendresse, un petit geste un peu coquin. Pour preuve : le très populaire et arty label Cockyboys a choisi comme couverture de son dernier livre de photos de charme une photo mettant en scène Levi Karter, l’un de leurs modèles stars, l’air joyeux et rieur,
frôlant avec sa langue les pattes d’un autre éphèbe. Qu’il donne lieu à des massages tendre et regorgeant d’érotisme ou qu’il marque la supériorité d’un étalon, le pied se fait de plus en plus présent dans notre intimé. Osez-donc prendre le vôtre… et pourquoi pas goûter à celui de votre prochain amant !

Thomas s'abreuve de porno depuis ses 15 ans. Après les premiers émois des VHS hétéros, il développe une passion débordante pour le x gay alors qu'Internet fait son apparition. Pornophage et curieux, tous les genres et fétiches attisent sa curiosité. Il partage ses fantasmes et addictions sur son propre blog, Gaypornocreme, et régulièrement pour le magazine gay Qweek.

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