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Femmes fontaines : quand le mythe fait splash !

Les femmes fontaines : depuis des décennies, à l’instar du point G, ce curieux phénomène fait l’objet de controverses. Les causes de ces jaillissements spectaculaires sont restées longtemps mystérieuses, tout comme la nature du liquide expulsé. Le docteur Pierre Desvaux, andrologue et sexologue, vient de mener avec son confrère et élève Gérard Salama, gynécologue obstétricien, l’étude que l’on attendait sur le sujet. La rigueur scientifique l’emporte enfin sur les croyances populaires.
La femme fontaine, source de business ?
Les magazines féminins ont porté aux nues ces femmes « super orgasmiques » capables de produire en abondance un mystérieux liquide lors de l’orgasme. Dans l’industrie du porno, ce jaillissement spectaculaire est même devenu une niche : le squirt. Le genre a d’ailleurs ses stars. Citons les trois principales : Flower Tucci « éjaculant » jusqu’à 4 mètres, Cythérea dont les performances ont inondé 200 productions, ou l’inoubliable Alisha Klass, star du film de Seymore Butts, Female Ejaculation : a complete guide.
De leur côté, les féministes se sont empressées de monter en épingle le phénomène : l’occasion était trop belle pour retirer à l’homme le privilège exclusif de l’éjaculation ! La femme pouvait se mesurer à l’homme en apportant fièrement, comme lui, la preuve très concrète de son plaisir.
Quelques auteurs, à l’instar de Jacques Salomé dans son livre L’effet Source, s’enthousiasment pour ces femmes jaillissantes qui « symbolisent une véritable liberté d’être, dans l’abandon et l’offrande de soi. » (source : Doctissimo.fr)
Quant aux hommes, ils se sont pris au jeu. Pour les « apprentis sourciers », le phénomène est très gratifiant. Ils pensent, souvent à juste titre, qu’une femme qui « éjacule » ne simule pas.
Les femmes fontaines, elles, ont appris à vivre avec cette particularité, à l’exception de celles pour qui ces éjaculations non contrôlées sont mal vécues, car associées à une incontinence urinaire. Chacun semblait donc y trouver son compte, sauf, évidemment, les scientifiques en général et les médecins en particulier, qui, ne pouvant expliquer rationnellement ni les causes du phénomène, ni la nature de l’éjaculat, devaient se contenter de suppositions.
L’orgasme, une question de goût ?
La provenance du liquide a d’abord été attribuée aux glandes de Skene, découvertes en 1880 par le gynécologue écossais du même nom. Situées dans l’urètre, ces glandes constitueraient un vestige de la prostate masculine, atrophiée et sans fonction précise. Le docteur Zaviacic, auteur de The Human Female Prostate, a démontré que les tissus des glandes situées autour de l’urètre produisent une protéine spécifique appelée PSA. Notre docteur propose donc de rebaptiser ces glandes prostate féminine.
Constituée d’une quarantaine de glandes et de canaux, soit trois fois plus que chez l’homme, elle pèserait moins de 5 g, contre 15 à 25 g chez l’homme. Mais si l’on connaît bien le fonctionnement de la prostate masculine, il demeure mystérieux chez la femme. On sait seulement que même si la prostate féminine a été reconnue par les scientifiques, les femmes ne possèdent pas le système musculaire proprement masculin capable d’éjecter le sperme. Les femmes qui « éjaculent » ne font que ruisseler, en quantité très faible. D’ailleurs, cela ne se remarque même pas, car le volume de l’éjaculation est estimé à moins d’un millilitre ! Cela se perçoit néanmoins de manière… gustative. « C’est pour cela qu’une femme au bord de l’orgasme pendant un cunnilingus «change de goût » ! » plaisante le docteur Pierre Desvaux. Il ajoute, amusé : « Retenez bien ceci : quand votre partenaire change de goût pendant un cunnilingus, c’est qu’elle est terriblement excitée, et donc que vous êtes très doué ! »
Contrairement à ces femmes qui éjaculent discrètement, les femmes fontaines expulsent, parfois comme des geysers, un liquide en très grande quantité. Il convient donc de les distinguer. « Maintenant, affirme Pierre Desvaux, on a la preuve irréfutable qu’il s’agit de deux phénomènes totalement différents. »
Fontaines dépendantes, fontaines autonomes…
Chez les vraies femmes fontaines, il existe deux sous-catégories : les ruisselantes et les jaillissantes. Les premières « coulent » comme un ruisseau, les secondes produisent un jet très puissant. On peut également distinguer les dépendantes et les autonomes. 95 % des femmes fontaines sont dépendantes. Elles ne sont fontaines que si elles reçoivent une stimulation à l’endroit ou l’on situe le « point G », à environ quatre centimètres sur la face antérieure du vagin (aujourd’hui, on ne parle plus de point G mais de complexe clitorido-urétro-vaginal). Pour provoquer le jaillissement, il existe une méthode infaillible : appuyer sur la zone avec deux doigts pliés comme si l’on faisait le geste « viens ici ».
Ces hommes qui font couler les femmes, Pierre Desvaux et Samuel Salama les ont surnommés les « sourciers » : « ils savent deux choses essentielles », expliquent-ils : « placer leurs doigts au bon endroit, et mettre la femme en confiance. Un climat de lâcher prise est nécessaire. »
Les autonomes n’ont pas besoin de stimulation spécifique. Elles « coulent » dans toute situation sexuelle. Le point commun entre les dépendantes et les autonomes, c’est ce lâcher prise. « Nous travaillons sur cette question, confie Pierre Desvaux. Il s’agirait d’un phénomène neurologique. Au moment de l’orgasme, une zone du cerveau, au niveau du lobe préfrontal, se “déverrouille”. Or, juste au-dessus, on trouve la zone qui correspond au contrôle de la miction. » On a donc émis l’hypothèse d’une contamination d’un centre par l’autre chez les femmes fontaines. Chez elles, la “déconnexion” orgasmique irait un peu plus loin… Le lobe préfrontal, en se désactivant, entraînerait avec lui son voisin, qui contrôle la vessie. L’orgasme s’accompagnerait alors d’une expulsion d’urine. Pierre Desvaux a constaté que les femmes fontaines « “poussent” au moment de l’orgasme. D’ailleurs, il arrive que les hommes se sentent littéralement éjectés hors du vagin ! » Ce phénomène neurologique n’est pour l’instant qu’une hypothèse. Pierre Desvaux attend les financements nécessaires pour mener des expériences avec un IRM fonctionnel.
Des résultats indiscutables
En tout cas, il est difficile de trouver de l’argent pour mener des études dans ce domaine. Manque d’intérêt pour la sexualité féminine, diront certains… Avec le docteur Salama, Pierre Desvaux a pu mener une étude échographique et biochimique, sur sept femmes fontaines volontaires, dans les conditions rigoureusement scientifiques.
L’étude se déroule ainsi : chaque femme, à son entrée à l’hôpital, subit un prélèvement d’urine, suivi d’une échographie pelvienne. On vérifie que la vessie est bien vide. Ensuite, on laisse la femme dans une pièce, avec son compagnon ou avec un sextoy. On lui demande se s’exciter sexuellement, et de s’arrêter juste avant le « jaillissement ». Variable selon les femmes, cette période dure entre 25 et 60 minutes. On fait alors une deuxième échographie. Toutes les vessies se sont remplies. On les laisse à nouveau, et on leur demande de s’exciter jusqu’à l’orgasme. Au moment du jaillissement, on recueille le liquide dans un sac. Puis, on procède à une analyse chimique. On refait une échographie, et on constate que toutes les vessies sont vides. Dès qu’elles peuvent à nouveau uriner, on fait à nouveau un prélèvement. On a donc trois prélèvements et trois échographies. On mesure alors la chimie : sur sept patientes, deux ne révèlent aucune trace de PSA. Les glandes para urétrales ne sont donc pas indispensables pour être fontaine.
Mais le résultat le plus intéressant, c’est quand même la révélation que le « divin nectar » n’est finalement que de l’urine !
Lorsque ces résultats ont été publiés, le docteur Desvaux a été confronté à deux types de réactions. Les deux tiers se sont montrés sensibles au fait que l’on lève enfin le voile sur un mystère de l’anatomie féminine. Le tiers restant s’est installé dans le déni, assurant que les femmes volontaires étaient stressées lors de l’expérience. Ce que dément formellement Pierre Desvaux : « Les patientes n’ont subi aucun stress ; aucune équipe médicale n’était présente pendant les expériences… »
Alors, nos bons docteurs se sont posé la question suivante : « quelle expérience très simple pourrais-je mener pour convaincre les incrédules ? Nous avons convoqué nos femmes fontaines, et nous leur avons fait absorber du bleu de méthylène. Puis, nous leur avons demandé d’uriner. Nous nous sommes assurés que les urines étaient bleues. Puis, elles sont allées faire un câlin avec leur chéri. Le liquide expulsé au moment de l’orgasme était bleu, chez toutes les femmes, sans exception. »
Évidemment, ces résultats cassent un mythe. Tout la littérature sur le mystère des femmes fontaines « qui éjaculent un liquide miraculeux qui n’est pas de l’urine », se retrouve discréditée, et ses auteurs avec ! En même temps, on ne peut nier la sincérité de ces femmes qui décrivent l’expérience comme particulièrement jouissive. Selon Pierre Desvaux, elles ont raison : « mon intime conviction, c’est que l’urètre est une zone très érogène. C’est de là que vient ce plaisir si fort. L’urètre est collé sur la paroi du vagin. Dans le cadre de l’excitation sexuelle, sa stimulation est particulièrement agréable. »
Tout est dans le lâcher prise…
Dans son livre, Pierre Desvaux a recueilli les témoignages d’une trentaine de femmes fontaines. Ce qui est incontestable, selon lui, c’est que soit intuitivement, soit de façon apprise, ces femmes « inversent une commande ». C’est d’ailleurs ce que soutient Deborah Sundhal, la grande spécialiste américaine de la question. Elle conseille aux femmes de se laisser aller, de se relâcher. Ces dernières décennies, on a dédramatisé l’idée de mouiller les draps…
Problème : de nombreuses rédactrices de presse féminine grand public, n’écrivent que ce qui leur convient et ce qui en général se rapproche de leur propre sexualité. Pierre Desvaux s’agace : “J’ai été contacté par de nombreuses journalistes, intéressées a priori par mes travaux. Quand je leur ai affirmé que le liquide expulsé était de l’urine, elles ont renoncé. Cela risquait de ne pas faire plaisir aux lectrices, et la rédactrice en chef allait tomber de sa chaise ! Mais je garde confiance. La plupart des gens n’ont pas envie qu’on leur raconte des histoires, et sont contents qu’on leur fournisse des informations fiables sur le sujet !» Pour autant que l’orgasme féminin ne soit pas une affaire d’idéologie, ce qui est encore bien trop souvent le cas…
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