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Bio/Milieu du X

Solo gay : l’art de (bien) se branler

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C’est la forme la plus élémentaire du porno gay et aucune mode n’est parvenue à l’estomper. Le solo gay s’est imposé comme un passage obligé et quasiment aucun modèle ne pourra y échapper. A l’heure où tout devient possible dans le x, où même les gang bangs n’ont plus rien d’exotiques, pourquoi le simple fait de voir un mec se branler continue de faire vendre et fantasmer ?

Pour les labels, un bon plan

Si beaucoup de labels gays abreuvent leurs consommateurs de solos, c’est déjà pour une raison bêtement économique. Un seul mec devant la caméra, ça coûte moins cher qu’un duo ou un trio. Cela évite aussi toutes les complications habituelles : pas besoin de se prendre la tête à savoir si les garçons vont se plaire, si l’alchimie sera au rendez-vous : seul, le porno boy n’a qu’à se concentrer et s’exhiber. Même plus besoin de faire seulement appel à des gays : n’importe quel hétéro, pour peu qu’il ne soit pas pudique et qu’il ait besoin d’argent, pourra aussi faire le job. C’est ainsi l’occasion d’avoir accès à tout un tas de beaux mecs, sans complications. Ils ont du mal à avoir la gaule devant un cameraman ? Pas de soucis : on leur passe un porno ou un magazine et c’est parti ! Et puis après tout, on n’est jamais mieux servi que par soi-même…

Le plaisir de s’exhiber… et le plaisir de mater

Pour les acteurs pornos les plus exhibs, rien de mieux qu’un solo. Contrairement à une scène « partagée », le solo leur garantit que tous les yeux (et accessoirement toutes les queues) ne seront rivé(e)s que sur eux. Pour le spectateur, se pignoler devant un beau garçon satisfait un plaisir voyeuriste évident. La plupart du temps, le modèle est filmé de face, de manière à nous donner l’impression qu’il nous regarde, nous aguiche, se déshabille et se touche pour nos beaux yeux. Il s’astique devant la caméra pendant que le client s’astique devant son écran : la connivence est totale. Forcément, il en fait des tonnes (sérieusement, qui prend un tel plaisir en se branlant ou en se doigtant au point de hurler comme s’il vivait l’orgasme de sa vie ?). On n’est pas dupes, on sait tous que la masturbation est un acte quasi quotidien qui n’a rien d’exceptionnel. Mais face à un solo, on a comme l’impression que notre propre regard excite le performer exhib et ça c’est chaud.

Une rencontre

Pourquoi aujourd’hui encore un tel succès ? Parce que mieux qu’aucun autre type de scène, le solo permet une rencontre virtuelle entre le modèle et le spectateur. Il n’y a que la caméra qui nous sépare, le réalisateur pose toutes les questions qu’on oserait et surtout qu’on n’oserait pas lui poser si on était en face de lui. L’acte masturbatoire étant assez classique, tout le sel du solo tient dans ce qui le précède. Une vidéo réussie prendra bien le temps de présenter le modèle, de lui poser des questions le renvoyant à une certaine catégorie de mec, une figure, un fantasme. Dès lors, les habituelles questions du type « tu fais quoi dans la vie ? », « tu fais quoi le week end ? », « tu vis où ? », « c’est quoi ton type de mec ? » peuvent laisser place au basculement tant attendu. On commence à parler de sexe, de trips, on se chauffe, on se déshabille (lentement de préférence, rien de tel qu’un bon strip !), on commence à se caresser…

Face à un porno qui aurait tendance à être de plus en plus industrialisé et désincarné, le solo remet davantage l’humain au centre. En 20 à 30 minutes, on a plus que jamais l’impression de pénétrer dans l’intimité d’un garçon, de le voir dans son rapport à son propre corps. Ce n’est pas un hasard si la majorité des grands studios introduisent leurs nouvelles recrues par des solos. C’est une façon de se présenter, se mettre à nu dans tous les sens du terme. On rend le modèle attachant, on l’admire dans son plaisir solitaire et s’il nous a tapé dans l’œil, si on l’a trouvé hot et attachant, on aura forcément envie de « connaître la suite », de voir comment il sera une fois en compagnie d’autres mâles.

La passerelle idéale pour un gay for pay

Comme on le notait précédemment, un certain nombre de modèles de solo gay sont hétéros. Pour les labels c’est aussi un moyen de tester les limites du garçon et d’essayer de l’amener à « repousser ses limites ». Paddy O’Brian, devenu une super star du porno gay, en est le parfait exemple. Il a commencé par simplement se branler devant une caméra. Puis on l’a vu se faire gratifier de sa première fellation par un mec. Puis sa première sodomie en tant qu’actif. Puis son premier plan à 3. Tout cela pour en arriver à la scène événement où il finit par se faire prendre. Un bon filon qui permet de rendre captif le spectateur en jouant sur sa curiosité, sa frustration et sa perversion (l’éternel plaisir de voir un hétéro « perverti », en train de se taper des mecs).

Même processus pour un label comme Citebeur. Le réalisateur convainc des mecs rebeus, majoritairement hétéros, pour la plupart recrutés en mode casting sauvage dans la rue. On leur fait tourner un solo, puis on leur propose de faire un plan avec une trans, puis on leur colle un minet gay un peu efféminé, puis on les refait tourner une scène avec ce minet et un autre hétéro en mode plan à 3 et puis au bout du compte (« on est plus à ça près ») on arrive à un duo « classique » entre deux mecs. Malin.

Avec les mains et plus si affinités

Quand on parle de solo gay, on pense forcément à un mec en branle mais ce n’est pas que ça ! Histoire de casser la routine, les labels ont rapidement apporté un peu de piment à la partie et la démocratisation des sextoys n’a fait qu’accentuer le trait. Les garçons ne se contentent plus de s’astiquer : ils enfournent leur sexe imposant dans un fleshjack, pour les plus passifs ils se doigtent ou jouent avec des godes et dildos parfois impressionnants. Il y a tout un tas de façons de rendre un solo croustillant : un filet de bave qui coule pour atterrir sur le gland, un « kiffeur » qui s’en « tape une bonne » en sniffant des skets ou des chaussettes, les plus SM qui s’encordent eux-mêmes les boules pour allier douleur et plaisir…

L’importance de celui qui filme

Un solo réussi dépendra de deux choses. La première est bien entendu le modèle. Plus il est joueur, impudique et charmeur, et plus l’excitation sera au rendez-vous. Certains ne se gênent pas par exemple pour apostropher le spectateur, se mettre à parler à la caméra, nous donnant l’impression qu’il s’adresse directement à nous, nous disant qu’il a envie qu’on le pompe, qu’il faut que l’on se caresse en pensant à ce sexe ou cette paire de fesses qui ne demande qu’à se frotter à nous. Créer un contact c’est essentiel et tous les moyens sont bons !

solo04La deuxième chose primordiale est un bon caméraman investi. Quand celui qui filme ne se contente pas de rester bouche bée et de jouer au fantôme, c’est quand même vachement bien. Donner des indications, pourquoi pas même faire des commentaires, permet de rendre l’exercice nettement plus hot.

Qui pourra arrêter le solo ?

CzechHunterPrésent depuis les origines de la pornographie gay, le solo n’a rien perdu de sa superbe : des productions amateur aux géants de l’industrie, personne ne peut s’en passer. L’art de la branle est-il voué à perdurer ? Il a, à n’en pas douter, encore de beaux jours devant lui : les nouvelles technologies, la réalité virtuelle et autres Oculus Rift devraiten rendre les solos encore plus sexy en nous donnant l’impression de nous faire monter la sauce juste en face de nos pornostars préférées. Mais le solo trouve petit à petit un concurrent de taille avec le POV. Le sexe filmé en caméra subjective prend de plus en plus d’ampleur et porte l’aspect immersif de la branle à un niveau inespéré. Permettant également de favoriser l’aspect « rencontre » mais offrant en plus de doper les sensations et de nous donner l’impression de voir un mec s’éclater avec un sexe qui pourrait être le notre, ce genre n’en finit plus de grandir. Le succès d’un label comme Czech Hunter (des jeunes mecs de l’Est filmés en caméra subjective et acceptant de sucer des pervers ou de se faire prendre contre de l’argent) le montre bien. La force grandissante du virtuel aura-t-elle raison de la bonne vieille branlette ? A suivre…

Thomas s'abreuve de porno depuis ses 15 ans. Après les premiers émois des VHS hétéros, il développe une passion débordante pour le x gay alors qu'Internet fait son apparition. Pornophage et curieux, tous les genres et fétiches attisent sa curiosité. Il partage ses fantasmes et addictions sur son propre blog, Gaypornocreme, et régulièrement pour le magazine gay Qweek.

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