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Petite histoire de fesses

Le fessier féminin rayonne depuis toujours, de son immense charge symbolique, sur notre culture et notre histoire. Aujourd’hui, dans nos fantasmes, les galbes des fesses féminines ont désormais détrôné les gros seins ! Les filles aux big booties n’hésitent plus à mettre leurs courbes en valeur. Le porno, reflet des fantasmes de notre temps, décline des milliers de vidéos dans la catégorie twerk et big butts. Et l’on redécouvre, comme le disait Sartre, que l’univers tourne autour d’une paire de fesses. Nous avons tenté de faire le tour de la question…
Aux origines…
Aussi étonnant que cela puisse paraître, le mot fesse vient du latin fissum, qui désigne la fente. L’étymologie de la fesse n’évoque pas le plein, le consistant, mais son contraire : le vide et l’inconsistant. Le mot fissum renvoie davantage à la raie des fesses, ce sillon qui dessine le fessier, lui conférant ainsi son équilibre et sa beauté. Car, contrairement aux seins, souvent asymétriques, les fesses sont des jumelles parfaitement semblables.
L’une des plus anciennes paires de fesses est celle de Lucy, australopithèque afarensis qui parcourait la savane il y a trois millions d’années, sur le territoire de l’actuelle Ethiopie. Les fesses commencèrent à se développer chez l’homme à cette époque, lorsque nos lointains ancêtres se dressèrent sur leurs pattes arrières. La marche bipède eut des conséquences considérables sur le fonctionnement du corps humain : libération des mains, développement du cerveau, et apparition des fesses. Sur le plan sexuel, un bouleversement extraordinaire se produisit. Après avoir opté pour la station debout, la femelle ne pouvait plus présenter ses fesses au mâle comme lorsqu’elle se déplaçait à quatre pattes. Selon le socio-anthropologue Desmond Morris, un déplacement des appâts féminins est alors advenu : le code de signalisation sexuel passerait désormais par le devant du corps. Le postérieur n’était plus son principal, et son plus accessible, atout de séduction. L’homme commença à copuler non plus par derrière, mais de face. Ce qui explique qu’aujourd’hui, les femmes usent de maquillage pour colorer les lèvres et leur visage, comme réplique des lèvres de leur sexe désormais caché. Quand aux fesses, elles sont évoquées par d’autres rondeurs, celles des seins. La femme devient enfin « équilibrée », susceptible d’exciter les hommes aussi bien de face que de dos.
Hommes et femmes : d’une heureuse inégalité.
Pour être belles, les fesses masculines se doivent d’être fermes et musclées. Chez la femme, les muscles ne suffisent pas à faire un joli fessier. La beauté des fesses est aussi déterminée par une répartition bien équilibrée des masses graisseuses. Cela s’explique par une différence biologique fondamentale entre les sexes. Les femmes ont deux fois plus de cellules graisseuses que les hommes (40 millions pour les femmes en moyenne, 20 millions pour les hommes).
De plus, leur répartition est, elle aussi, inégale. Chez les hommes, la graisse se concentre principalement autour des organes vitaux. Les femmes, au contraire, sont biologiquement déterminées pour « stocker » la graisse sous la peau, surtout au niveau des hanches, des fesses et des cuisses. Certains biologistes expliquent ce stockage de graisse comme une sécurité pour la femme, et pour ses enfants. Cette « réserve » avait chez nos lointains ancêtres une fonction précise : la femme pouvait aller y puiser en cas de pénurie alimentaire. L’attrait pour les fesses dodues a longtemps relevé de critères aussi utilitaires qu’esthétiques. Encore que ces derniers soient peut-être les seuls dont l’homme soit vraiment conscient.
De plus, les fesses féminines ne doivent pas seulement être rondes : si elles sont mises en valeur par une taille fine, c’est encore mieux. Là encore, il ne s’agit pas seulement d’un critère esthétique. Ainsi, les biologistes ont remarqué que le rapport taille/hanche demeure, pour les hommes, un critère d’attirance intemporel et transculturel. Si ce rapport est compris entre 0,6 et 0,7, les hanches féminines portent une promesse de fécondité. Vous trouvez ça futile ? Pourtant, c’est la survie de l’espèce qui est en jeu !
Les premières manifestations du sens artistique de l’homme coïncident avec la célébration du corps féminin et de ses courbes. Les premières Vénus préhistoriques datent du début du Paléolithique supérieur, qui commença il y a 30000 ans pour s’achever 10. 000 ans plus tard. Ces statuettes, que l’on a retrouvé dans toute l’Europe occidentale, ont deux caractéristiques principales : les traits du visage n’apparaissent pas, et les attributs féminins – seins et fesses – sont démesurés. Les « Vénus callipyges aux tétons comme la lune », chantées par Serge Reggiani, présentent en effet un fessier extraordinairement accentué. La célèbre Vénus de Willendorf, comme celles de Kostienki, de Sireuil ou de Lespugne, demeurent pour nous des énigmes. On ne sait si ces fesses préhistoriques, exagérément plantureuses, correspondaient à une réalité, ou si elles représentaient des symboles de fertilité et de maternité. A moins qu’elles ne symbolisent, tout simplement, la puissance du désir exercé par les charmes féminins. Certaines Vénus sont, en effet, de véritables provocations sexuelles. Les vulves présentent un aspect démesuré par rapport au corps, les hanches sont enflées et les cuisses ouvertes. Des milliers d’années plus tard, ces statuettes continuent de nous éblouir et de nous troubler. Et même si les canons de la beauté évoluent, une femme aux formes généreuses aura toujours, pour l’homme, un pouvoir d’attraction indéniable.
Le Moyen-Age, en général, n’a pas glorifié les fesses, bien au contraire. Seuls les damnés promis aux flammes de l’enfer ont le derrière à l’air, et cela ajoute à leur humiliation. Le diable, dans les représentations populaires, aime exhiber ses fesses, que ses adorateurs doivent baiser en signe d’allégeance. Les fesses rappellent des pratiques sexuelles non procréatrices puisque liées à l’anus (anilinctus, sodomie, etc.), et donc sévèrement réprimées par l’Eglise. Sous l’Inquisition, les sodomites sont envoyés au bûcher. Mais la fesse maudite était aussi, parfois, joyeuse et paillarde, comme en témoignent les délicieux fabliaux érotiques du Moyen-Age. Les saltimbanques ont développé à l’époque un comique gestuel au sein duquel les fesses occupent une place de choix. L’attitude qui déclenchait à coup sûr les rires du public était celle qui consistait pour le comédien à se tenir « cul par-dessus tête ». Remplacer la bouche par l’orifice qui la résout était du plus bel effet comique.
Au seizième siècle, la poésie faisait honneur à tous les endroits du corps féminin, avec le blason. Ce genre poétique popularisé par Clément Marot consistait en un éloge, ou en une satire d’une partie précise du corps. En 1537, Estorg de Beaulieu publie un blason à la gloire du cul féminin :
« Cul bien froncé, cul bien rond, cul mignon
Qui fait heurter souvent ton compagnon
Et tressaillir, quand sa mie on embrasse
Pour accomplir le jeu de meilleure grâce… »
A la Renaissance, on glorifie l’Antiquité gréco-romaine, et on redécouvre le corps humain, longtemps méprisé par le christianisme et maltraité par les famines du Moyen-Âge. « Avec la Renaissance, explique l’anthropologue Gilles Boëtsch, et notamment les changements d’alimentation dus à la découverte de l’Amérique, les formes se sont épanouies, et la chair est devenue plus attirante. » (source : Libération Next). Au dix-septième siècle, les peintres flamands, comme Rubens, représentent des femmes au postérieur singulièrement large. Baudelaire, évoquant les tableaux de Rubens, parlera d’ « oreillers de chair fraîche. » À l’époque, ces fesses boursouflées, grasses, irrégulières, suscitent l’admiration. L’engouement pour les formes généreuses atteint son apogée à la fin du dix-neuvième siècle. Le tableau Les Baigneuses (1853), de Courbet, présente des femmes épanouies, à la chair blanche et lumineuse. Les critiques d’art se déchainèrent contre ces « percheronnes ». D’ailleurs, Napoléon III, en visite au Salon, ne résista pas au plaisir, dit-on, de cravacher l’une de ces croupes. C’est le même Courbet qui peignit sur commande, en 1866, l’Origine du Monde. Ici, ce qui est surtout montré du fessier, c’est la raie qui sépare les éminences de chair, ce sillon obscur, qui suit, dans une émouvante continuité, la fente de la vulve. Renoir aime lui aussi les fesses très confortables, sans toutefois tomber dans les excès de Courbet. Il les montre au naturel, loin de toute pose académique, s’ébattant au bord de l’eau, dans la lumière estivale.
Le triomphe du « big butt »
Le troisième millénaire s’ouvre sur une glorification des formes féminines. La religion de la minceur commence à avoir du plomb dans l’aile ! La garçonne des années trente ou l’androgyne des années soixante-dix sont totalement oubliés. Le cul se doit d’être rond comme un cœur renversé.
Ceci ne vous aura pas échappé : les femmes que l’on aurait jamais vues en couverture des magazines, il y a quelques années, y triomphent aujourd’hui ! Dans les clips de rap, sur les tubes porno, les bimbos remuent leurs rondeurs épanouies en gros plan, balayant d’un coup de cul bien senti tous les diktats de la minceur que modeux et autre publicitaires ont tenté, pendant des décennies, de nous imposer. Cette mode du sexy booty, venue des États-Unis, s’impose peu à peu sur toute la planète… Quand la sculpturale Amber Rose pose les fesses à l’air sur Instagram, c’est la planète entière qui frémit ! Sur du R’n’B, Jennifer Lopez secoue son fessier rebondi (assuré pour 27 millions de dollars), tandis que Kim Kardashian (dont la célébrité a démarré, rappelons-le, grâce à une sextape édité par Vivid), ne perd pas une occasion d’exhiber son postérieur XXL. Souvenez-vous, notre Jean-Paul Goude national était tombé sous le charme, pour la couverture d’un magazine…
Marlène Schiappa, dans son ouvrage Osez l’amour des rondes (éd. La Musardine, 2011), affirme qu’en Amérique, les rondeurs sont revenues à la mode depuis que “ les WASP aux petits culs se sont reproduits avec des Latinas à gros seins (62 % des Mexicaines sont en surpoids et 24 millions d’entre elles sont considérées comme obèses), des Cubaines à la chute de reins rebondie, des African-American aux fesses en angle droit, des Italo-Américaines à cuisses rondes et des Pakis aux petits ventres. ” ! Cette mode serait donc la conséquence directe du métissage des peuples…
Dans le X, les « gros culs » sont devenus une niche, au même titre que les « gros seins ». Une vieille histoire, quand on pense à l’inventeur du gonzo, John Stagliano, dont le surnom « buttman » en dit assez long sur son amour du fessier féminin… Chez les fans de X, beaucoup vouent un culte aux fessiers imposants de Naomi Russel, Lisa Ann ou Abella Danger, mais aussi des hardeuses black ou des shemales latines !
Inspiré du mapouka, danse traditionnelle de Côte d’Ivoire, par le bounce de la Nouvelle Orléans, mais aussi par le twist et le jerk qui composent son nom, le twerk, d’abord popularisé par le hip-hop, fait bouger toutes les plus belles fesses des stars de la variété et du R’n’B ces dernières années. La principe est simple : il s’agit pour la fille de s’accroupir en secouant les fesses. Plus rond est le fessier, plus suggestif sera le twerk. Beyoncé, Shakira, Rihanna, Niki Minaj et Miley Cirus ont fait du twerk la danse incontournable des années 2010. « Fuck the skinny bitches! » (« j’emmerde les salopes maigrichonnes ! ») chante la volcanique Niki Minaj, dont le clip Anaconda rend un vibrant hommage aux postérieurs les plus confortables !
Très prisé par les strip-teaseuses, le twerk a vite fait de coloniser le territoire porno. De nombreuses scènes s’ouvrent sur des fesses huilées qui s’agitent en rythme… Une micro –niche est même apparue : le « twerk on dick »…
On devine que les féministes s’insurgeront d’une seule voix, avec Lily Allen : « don’t need to shake my ass for you cos I got a brain » (« pas besoin de remuer le cul pour toi, car j’ai un cerveau »), on sera tenté de leur répondre : premièrement, que Lily Allen ne se prive pas – même au second degré – de remuer son cul dans son clip Hard out there, et que deuxièmement, les fesses rondes vont souvent de pair (oui, c’est facile…) avec un caractère bien trempé. Celle qui assume ses formes est généralement une femme de tête, fonceuse, indépendante et sexy, à l’instar de ces twerkeuses se secouant l’arrière boutique, fascinant les hommes mieux que des charmeuses de serpent.
Aujourd’hui, les femmes ont compris que l’issu du combat pour l’égalité avec les hommes ne doit pas mener à l’androgynat. Non, loin de ressembler à un mec, la femme cambre les reins et ondule de la croupe, sûr d’elle et de son pouvoir… Le « goût du revers », comme le chantait Mylène Farmer, « n’a rien de pervers »… Et les hommes n’en reviennent pas.
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