Clubs libertins
Dodo : « notre club, c’est une grande cour de récré pour adulte »
En pleine campagne charentaise, stratégiquement situé à l’embranchement de deux autoroutes, le club l’Elixyr, possède une belle réputation auprès des libertins de Niort, Poitiers, La Rochelle, Nantes, Angers et Bordeaux. Depuis 10 ans, Dodo et Phil mettent une ambiance de folie. Dans leur établissement de rêve, tout est possible ou presque.
Pourquoi avez-vous fondé l’Elixyr ?
Phil : ça fait 25 ans que nous sommes ensemble. A la base, nous étions coiffeurs. Nous sortions beaucoup en club, mais nous n’arrivions pas à trouver l’établissement idéal. Il y a 10 ans, nous avons décidé de changer de vie, de laisser tomber notre métier pour créer le club de nos rêves. Pour nous, ce qui passe avant tout, c’est la fête ! Le sexe vient après.
Dodo : Nous sommes dans un ancien corps de ferme avec une déco de poutrelles métalliques. Le club est structuré autour de la pièce principale, le cœur de l’établissement : le dancefloor et sa mezzanine, notre DJ étant là pour faire monter la température. Autour, nous avons aménagé des pièces satellites avec, notamment, le donjon et son cabinet gynéco (chez nous, pas de problème pour pratiquer le BDSM contrairement à d’autres clubs). Il y a aussi un endroit cosy pour discuter sans que la musique soit trop forte, les incontournables coin-câlins et, enfin, l’espace balneo (sauna hammam jacuzzi). Tout cela sur 550 mètres carrés.
Votre club est un lieu sans tabou mais y a-t-il quand même quelques règles ?
Phil : chaque espace est dédié à une activité. Maintenant, nous autorisons les rapports sexuels sur la piste de danse, mais pas le BDSM qui doit rester dans le donjon. Il faut tout de même quelques principes pour que personne ne soit choqué, dérangé.
C’est quoi l’esprit de fête à la façon Phil et Dodo ?
Phil : Difficile de répondre… Chaque soirée possède sa magie. Par exemple, l’autre fois, des clients sont venus s’amuser. Tout d’un coup, il leur a pris d’aller chercher leurs uniformes dans la voiture et de nous faire un show incroyable. Les dames étaient folles (rire) ! Par ailleurs, on a un palan qui descend sous 7 mètres de plafond et qui est utilisé, parfois, pour des shows de bondage ou des shows aérien.
Dodo : Nous faisons venir des artistes : cracheurs de feu, musiciens, transformistes… Notre travail consiste à fournir tous les ingrédients pour que l’ambiance prenne mais nous ne savons jamais à l’avance ce qui va nous arriver. Une fois que nous avons revêtu nos habits de lumière, que nous ouvrons les portes, c’est l’improvisation totale ! Samedi soir, deux garçons sont montés sur le bar, je les ai rejoints, ils ont fait un striptease, tout le monde riait, tapait dans les mains « et le slip ? Et le slip ? » J’ai pris 2 seaux à glaçons et je leur ai renversé sur la tête. Chez nous, c’est une grande cour de récré pour adulte.
Ça fait plus de 20 ans que vous êtes dans le libertinage, qu’est-ce qui a changé ?
Phil : Il y a davantage d’ouverture d’esprit, moins de peur chez les dames. Il y en a de plus en plus qui veulent essayer avec une autre femme. Pour leur plaisir personnel, pas pour celui de leur homme. Et puis l’autre évolution, c’est que les filles ne viennent plus en freinant des quatre fers, à la demande de leur compagnon. C’est plutôt une démarche commune. Aujourd’hui, des dames traînent leur mari en club ; c’était impensable, il y a peu. De toute façon, ce sont les femmes qui sont à l’initiative de tout, elles mettent ambiance, montent sur le bar, provoquent les rencontres, les conversations, font leur marché. Les hommes sont en retrait.
Dodo : la bisexualité masculine est encore trop rare. Les hommes ont du mal à l’afficher. Ils ne vont pas le crier à haute voix et quand ça arrive, ça se passe entre couples, à quatre. Le poids de la morale et l’angoisse de perdre sa virilité, sont encore trop présents.
Phil : Nous avons vu évoluer nos couples d’amis. Quand on les a connus, ils disaient, « Ah non, nous, y a plein de choses que l’on ne fera jamais. » Au début, beaucoup pratiquaient le « côte-à-côtisme » (le fait de faire l’amour à côté d’autres personnes, sans qu’il y ait d’interaction). Puis, ils ont testé les soirées multi-couples, la pluralité masculine et, pour toujours plus d’adrénaline et de sensation, le BDSM. Maintenant, ces couples ne peuvent imaginer leur sexualité sans tous ces piments. C’est un cheminement.
Une partie de votre clientèle est jeune, voire très jeune, moins de 30 ans. Comment ça se fait ?
Phil : Encore une fois, c’est l’esprit festif qui prime. Les gens peuvent venir danser, rigoler, sans forcément passer à l’acte. Du coup, les jeunes ont moins peur.
Aujourd’hui, ils ont une sexualité très développée par rapport à 20 ans en arrière. Il y a des filles jeunes qui viennent toutes seules, faire l’amour avec Pierre, Paul ou Jacques. En plus, dans les backrooms, il y a des endroits où l’on peut s’enfermer pour être tranquille avec une ou plusieurs personnes, loin des yeux indiscrets. Nous sommes là pour surveiller. C’est quand même plus confortable que de faire ça à l’arrière d’une voiture, en sortant d’une discothèque classique.
Cette jeunesse, est ce que ça ne scandalise pas les couples plus âgés ?
Dodo : J’espère que tu ne vas pas me dire « qu’est ce qu’ils feront quand ils auront 40 ans ? » Moi, je réponds : et bien, ils feront des enfants ! Ils profitent de la vie, alors que nous, on a fait l’inverse. Nous avons d’abord élevé nos enfants et nous en avons profité après. Sur le fond, ça ne change rien.
L’une des particularités de l’Elixyr, c’est son impressionnant donjon. Le BDSM, c’est important pour vous ?
Dodo : le BDSM a été comme une évidence et une suite logique au libertinage.
Pour nous, cela repose sur la gestion du plaisir de l’autre. Il y a d’autres endroits que nous apprécions comme le Donjon à Tasque, le Clair Obscur au Cap, et, à Paris, Cris et Chuchotements et les Nuits Elastiques.
Le BDSM, c’est de moins en moins tabou ?
Phil : Autrefois, les gens restaient à distance du donjon, comme s’il y avait des ondes négatives. Mais petit à petit, ils se sont appropriés cet espace. Ça peut être très soft : juste en bandant les yeux ou en se faisant attacher à la croix de St-André. Il est clair que de plus en plus de personnes sont attirées. Les gens ont moins peur.
Pour conclure, quand on vient chez vous, il faut s’attendre à tout. C’est ça ?
Phil : Et surtout, ne rien prévoir. Un soir, à cause d’une tempête, nous avons subi une coupure générale d’électricité. Nous avons allumé des bougies partout. Notre DJ a joué de la guitare et chanté. Une osmose s’est créée. Ce fut une soirée inoubliable. Les coins câlins étaient pleins à craquer, on ne savait plus où étaient les têtes, les pieds, à quoi correspondait quoi. On s’est même demandé ensuite, s’il ne fallait pas provoquer des coupures volontaires. (rires)
Dodo : Nous sommes des passionnés et nous faisons tout pour que les libertins oublient leurs soucis. On peut me demander n’importe quoi, j’ai tout sur place, du bouton de culotte à la jarretière, en passant par la pince à épiler. Les clients nous disent souvent « on se sent comme chez nous ».
L’Élixyr – Tout y faut – 17330 Vergné
06 12 33 28 10 / 06 46 33 15 73
mail : [email protected]
site : elixyr.fr
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