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Le gay voyeur : pas besoin d’agir pour prendre son pied !

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Un sexclub gay bondé. Ce soir, c’est « Naked Party », les mâles n’ont plus que leurs baskets aux pieds et le sexe en open bar pour ceux que ça intéresse. L’atmosphère est hot, les gens sont venus pour baiser et s’éclater. Ça s’emballe, ça se chauffe à grands coups de préliminaires exhibs et ça s’emboîte. Dans cette mini foule de corps en pleine extase, où les jeunes et les moins jeunes se mélangent avec plaisir, un superbe garçon reste à distance. Il observe un groupe de mecs improvisant une mini orgie et se masturbe. Sexy comme il est, il est rapidement invité par ceux qu’il observe à se joindre à la mêlée. Mais, poliment, il fait signe que non, il n’ira pas. Il reste à sa place et continue de mater. C’est son plaisir. Le voyeurisme est un vertige qui a pratiquement traversé tout le monde, avec plus ou moins d’intensité. Comment se traduit-il en particulier chez les gays ?

« Je sais que je pourrais participer mais je préfère mater »

voyeur gay 05Troublé par ce beau voyeur qui s’astique de plus en plus vite, je me mets à l’observer à mon tour. Il y a quelque chose d’excitant dans le fait de voir ce playboy en plein plaisir solitaire. Il est à la fois voyeuriste et exhibitionniste : il prend son pied tout seul à la vue de tous en ne se mélangeant à personne. Je constate que beaucoup de mecs sont comme moi intrigués et le scrutent. La partouze improvisée d’à côté, pourtant plus spectaculaire et bruyante, se fait voler la vedette. Certains osent aller se mettre à côté du beau voyeur pour se caresser juste à ses côtés et le mater en train de se faire du bien. Mais dès que quelqu’un s’approche de trop près, il prend ses distances. Il finira par se faire jouir et s’éloigner le plus discrètement possible de la zone où, plus ou moins malgré lui, il s’est donné en spectacle.

J’attends quelques minutes avant d’oser l’accoster. Il a 26 ans, il s’appelle Frank et c’est un habitué des sexclubs « J’aime l’atmosphère des bars à cul. Les odeurs fortes, un peu sales, la promiscuité et surtout le fait de pouvoir mater. La plupart des bordels sont très accessibles, tu peux te faire une soirée cool pour 10 euros en prenant une bonne bière. C’est mieux que de se faire un porno ou de mater une cam, tu es dans le réel ». Qu’est-ce qui le chauffe tant de le fait de mater et pourquoi préfère-t-il se branler plutôt que de participer ? « J’aime baiser attention ! Mais mater c’est vraiment une autre forme de plaisir. C’est une super branlette avec des vrais gens en face de toi qui se donnent à ton regard, qui gémissent. Tu les vois en live, tu entends tous les bruits de leurs corps qui s’emboitent, tu sens aussi leurs odeurs, leur souffle, quand tu t’approches de très près. J’aime avoir l’impression d’être l’intrus, celui qui profite du show sans en être ».

N’y a-t-il pas une petite forme de narcissisme dans le fait de refuser les invitations et de juste mater ? « Souvent on me traite de branleur, on me dit que je me la raconte parce que je ne laisse personne me toucher ou que je ne me mélange pas. Je peux comprendre mais je ne suis pas non plus à 100% dans l’onanisme. Il arrive que parfois je me laisse tenter et que je rejoigne les mecs. C’est d’ailleurs très excitant quand ça arrive. Le voyeurisme peut être le meilleur des préliminaires. Mais souvent je me rends compte que rien ne me fait gicler plus fort que le simple fait de mater. C’est un plaisir cérébral je suppose ».

Son goût du voyeurisme, Frank s’en est aperçu un soir de week end, après une soirée arrosée. Deux de ses amis gays en couple, pensant qu’il dormait, s’étaient discrètement envoyés en l’air juste à côté de lui : « Je n’avais rien dit, je ne voulais pas montrer que j’étais encore éveillé car j’avais une gaule d’enfer. Les entendre gémir juste à côté de moi dans le noir sans qu’ils réalisent que je me branlais un peu en profitant du spectacle, c’était le pied. C’était comme leur voler un peu de leur intimité, je me suis un peu senti comme un vampire (rires). C’est aussi cette sensation que j’aime dans le voyeurisme : s’abreuver du plaisir des autres, le contempler et le façonner avec sa propre imagination pour jouir soi-même ».

Quand je lui demande si selon lui le voyeurisme gay est différent de celui hétéro, il hésite un peu avant de me répondre : « Avant j’aurais dit que pour nous c’était plus facile d’être voyeurs car on a quand même tous accès dans la plupart des villes à des sexclubs où on peut vraiment se faire plaisir. Mais ça c’était avant que les clubs échangistes hétéros ne se multiplient. Je pense qu’on doit à être à égalité sur ce plan non ? »

« Une façon de rester dans la course »

Contrairement à Frank, Michel ne joue pas dans la catégorie des apollons. Il a la cinquantaine, un petit ventre, un côté « Monsieur Tout le Monde ». Lui aussi affectionne les cruising bars pour exercer son voyeurisme : « A mon âge, on ne m’invite plus trop dans des partouzes et les invitations à des plans à plusieurs sont devenues rarissimes » concède-t-il sur un ton entre humour et frustration. Pour Michel, le voyeurisme au sexclub est une façon « de rester dans la course ». Il nous explique : « Sur les sites de rencontres comme sur les applications je n’ai pas beaucoup de succès quand je cherche des plans culs. J’aime les mecs un peu plus jeunes et ça n’aide pas : j’ai l’impression qu’ils veulent rester entre eux ou bien s’ils cherchent un mec de mon âge ils veulent un look plus daddy ou plus sportif. Au sexclub, je peux les mater en train de baiser et ça m’excite. Ca me rappelle ma jeunesse. J’aime regarder les jeunes mecs s’exhiber et se prendre, voir leurs maladresses, entendre leurs sons quand ils se lâchent. Ca me donne l’impression de faire encore partie du truc même si la plupart du temps j’observe juste dans un coin. Ce que j’aime dans les bordels, c’est que ça ne choque personne, un homme plus âgé qui se branle devant des types de 20-30 ans. C’est normal, on peut se lâcher, jouir et repartir sans jugement. Et parfois, il arrive qu’on m’invite et là c’est l’éclate ».

Le voyeurisme, Michel le pratique depuis plusieurs années. « Je suis vraiment devenu voyeur quand j’ai commencé à trouver moins de mecs pour faire des plans. C’était un peu par défaut donc. Et puis j’y ai pris goût. Quand on mate, on peut s’exciter sur et avec n’importe qui, tout devient possible. Il m’arrive même maintenant de ne pas forcément m’ajouter à l’action quand on m’y convie. C’est comme si je ne voulais pas gâcher la fête, continuer de regarder ces beaux mecs se faire jouir, sans les toucher mais en sentant leur présence ».

L’orgasme visuel

voyeur gay 04Selon Frank, on peut aussi très bien mêler voyeurisme et action. Il nous donne un exemple récent : « J’étais au sexclub et j’ai commencé à sucer plusieurs mecs. Clairement, ça aurait pu durer longtemps, j’aurais pu me faire prendre, aller plus loin. Mais j’ai juste maté ces sexes qui m’encerclaient, raides, et ça m’a fait jouir très vite. Je pense que ce qui caractérise le voyeur c’est ce besoin de voir et d’imaginer. On a un orgasme visuel. On jute en regardant des mecs à côté de nous en se disant qu’on pourrait être avec eux ou en s’imaginant qu’on va se faire prendre à la chaine sans y aller « pour de vrai ». On est dans l’action sans l’être, là et pas là en même temps. C’est comme si le réel enculait mon imagination (rires) ».

« Jouisseurs plutôt que pervers »

Souvent, le voyeuriste est désigné comme un pervers au sens le plus péjoratif possible. Michel acquiesce : « Je m’entends parfois dire que je suis un vieux pervers qui s’excite sur des jeunots. Je pense juste que je ne suis pas hypocrite. J’ai toujours aimé le cul et j’aime la beauté. Pourquoi ne pas en profiter quand des gars se donnent en public ? Et puis pour pouvoir mater, il faut qu’il y ait des gens qui s’exhibent. C’est un jeu. Il y a des tas de beaux mecs qui sont excités par le fait que des hommes comme moi les regardent et se branlent sur eux ».

voyeur gay 01Frank confirme : « Souvent je me rends compte qu’avec mon regard je peux dominer ceux que je mate. Ça les chauffe de me voir la queue dans la main en train de les dévisager. C’est comme s’ils attendaient que je leur dise quoi faire. Il n’y a rien de plus bandant que de voir que les mecs font leurs trucs mais sans pouvoir s’empêcher de regarder de temps à autre si tu continues de les mater et que ça te fait triquer ».

Dans le fond, entre ceux qui matent et ceux qui se laissent voir, c’est un échange de bon procédé où tout le monde prend son pied…

Thomas s'abreuve de porno depuis ses 15 ans. Après les premiers émois des VHS hétéros, il développe une passion débordante pour le x gay alors qu'Internet fait son apparition. Pornophage et curieux, tous les genres et fétiches attisent sa curiosité. Il partage ses fantasmes et addictions sur son propre blog, Gaypornocreme, et régulièrement pour le magazine gay Qweek.

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