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Le sexe, la bifle, l’interdit

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Les pratiques sexuelles sont un des domaines les plus réglementés à travers le monde. Sans cesse de nouvelles et différentes pratiques sont mises en cause, alors ces tabous tendent-ils vraiment à diminuer ?

Une histoire de tabou

Pour Claude Lévi-Strauss, célèbre anthropologue français, le tabou sexuel permet de construire la société, mais il n’est réellement légitime qu’avec le tabou ultime de l’inceste. Ce tabou est l’interdit premier, parce qu’il dépend à la fois la nature et la culture de l’homme : on ne baise pas avec sa mère normalement, des mécanismes sont censés l’empêcher. Les tabous comprennent aussi la pédophilie et la zoophilie, car ces deux pratiques créent un dommage à autrui  : un enfant ou un animal ne peut pas donner son consentement éclairé. Là où le concept de tabou commence à glisser vers une tendance totalitaire, c’est quand il s’applique à tout un tas de pratiques sexuelles variées, en fonction du lieu et du contexte culturel. Pour mieux se rendre compte de l’étendue des interdits, voici un florilège de lois à travers le monde qui nous disent ce qu’on a pas le droit de faire entre hommes et femmes.

Magic list #1

 

_ De nombreux États américains ordonnent aux hommes de dissimuler leurs érections.

_ A Washington D.C, la seule position sexuelle tolérée est le missionnaire. Toutes les autres positions sont illégales.

_ En Indonésie, si un homme est pris en train de se masturber, il risque la décapitation.

_ Au Bahreïn, un médecin homme a le droit d’examiner les parties génitales d’une femme, mais il lui est interdit de les regarder directement. Il ne peut que voir leur reflet dans un miroir.

_ En Australie, il est interdit de montrer des filles trop plates dans les magazines de charme.

_ En France de nombreuses pratiques sont théoriquement interdites : toutes celles qui peuvent être dégradantes car « la dignité humaine est inaliénable »

La dignité en question

Ces interdits étranges s’appuient principalement sur la légendaire méconnaissance du sexe qu’ont les moralistes de tous poils. L’argumentation qui s’oppose à la libéralisation des pratiques sexuelles s’appuie aujourd’hui principalement sur la protection de l’enfance (alors que celle-ci n’est pas concernée par la sexualité et n’y est à priori pas exposée) et la promotion d’une image libérée de la femme. Si on peut légitimement s’opposer à la représentation systématique de la femme version dévalorisée (il suffit d’ouvrir le catalogue d’un supermarché pour s’en rendre compte), il est en revanche beaucoup plus problématique de considérer que la femme ne peut être représentée dans un mode de soumission, surtout dans un acte sexuel ; ou c’est n’avoir soi-même rien compris à la nature des relations sexuelles humaines. Elles qui depuis tous temps régulent les sociétés, par des modes de domination ou de soumission, sont propres à soulager momentanément les individus de la pression sociale qu’ils subissent, que celle-ci concerne les femmes ou les hommes. A cet égard le récent débat sur la bifle est un exemple vibrant de ce qui est de moins en moins autorisé par la coutume, au nom de la dignité humaine. Au nom de cette idée, qu’a-t-on encore le droit de faire ?

Pigiste globe-trotter, essentiellement pour la presse américaine.

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