Polémiques
Le « pornotiquement correct » existe !

Selon ses détracteurs, le porno est un genre vulgaire qui a le mauvais goût de montrer un « spectacle » que l’on cache d’ordinaire : l’acte sexuel entre êtres humains. On pourrait donc croire que les professionnels du X sont des gens blindés qui ont peu de tabous, et qui se complaisent de par leur activité à piétiner le politiquement correct.
Dans la réalité, les choses sont différentes, pas si simples. Comme le reste du monde du spectacle, le porno est régi par des codes plus ou moins explicites et avoués, soumis à des tabous et interdits, surtout lorsqu’il s’agit de grosses productions destinées à passer à la télévision. Tout n’est donc pas montrable dans un film X.
PORNO TRASH SUR INTERNET, PORNO « FÉMINISTE » À LA TÉLÉ
Ce constat ne s’applique guère sur le Net, où – en l’absence d’autorité de régulation type CSA – on peut trouver à peu près tous types de scènes, du plus trash (zoo, scato, SM hard…) au plus gentillet (porno dit « féministe »). Et, comme par hasard, ce sont toujours les scènes les plus trashs qui sont les plus recherchées par les internautes. Normal : on cherche souvent sur le Net ce que l’on ne trouve pas ailleurs.
Pour « passer en télé », un film porno doit se conformer à ce que les diffuseurs appellent un « cahier des charges ». Chaque diffuseur a ses propres exigences, mais elles ont toutes de nombreux dénominateurs communs. En France, le plus gros diffuseur de porno à la télévision reste sans doute Canal +. Pour un réalisateur de X français, être acheté et diffusé par Canal c’est un peu obtenir le Saint Graal : on entre alors dans la secte des « réalisateurs stars », tels Dorcel, JB Root, Ovidie et quelques autres happy fews. Mais, avant le premier jour de tournage, le scénario est soigneusement décortiqué et validé par le futur diffuseur, qui a le droit de mettre son veto au tournage de certaines scènes si celles-ci lui semblent inconvenantes, malséantes ou de mauvais goût. Comme quoi il y a bien du bon et du mauvais goût dans le porno !
Très rares sont les réalisateurs de X qui n’acceptent pas de réécrire une scène, ou de la supprimer, pour complaire au producteur/distributeur/diffuseur : l’important pour un réal est que son film « passe sur Canal », et peu importe si ce qu’il raconte et montre est banal, cliché ou peu intéressant. Du moment qu’il y a des scènes de baise, que les filles sont belles et que c’est correctement filmé, éclairé et monté, diffuseurs et spectateurs s’en contenteront.
« RESPECTER LE CAHIER DES CHARGES CONDUIT À FAIRE DU ROMAN-PHOTO PORNO » !
Old Nick est l’un des rares réalisateurs à avoir refusé de tourner un film pour Canal +, précisément parce que le cahier des charges lui paraissait trop contraignant :
« Henri Gigoux, le directeur des achats X sur Canal, avait vu les Aventures inavouables de l’homme invisible, l’avait acheté pour une diffusion sur CanalSat, et nous avait proposé d’en faire une suite dans le cadre d’un film premium. On avait autoproduit le premier opus avec mon ami Yves Remords, et on était évidemment ravis à l’idée d´en faire un deuxième pour Canal, assurés d’avoir un budget plus conséquent. On s’est donc mis au travail sur un scénario bien barré, encore plus fun que le précédent. Mais quand Gigoux l’a lu, tout juste s’il n’a pas fait une crise d’apoplexie devant nous : ha non, pas d’enlèvement ! Pas de séquestration ! Et puis ça c’est du SM, pas possible ! Surtout pas de viol, et puis quoi encore ? Etc. Comme je ne comprenais pas trop, étant donné que tout le projet était un porno-polar qui avait un côté clairement excessif et second degré, il nous a mis les points sur les i : impératif, dans le porno français de bon goût, que la femme soit bien traitée et considérée. Hors de question de la kidnapper et d’être méchant ou trop pervers avec elle, même si ce n’est que du cinéma dans le cadre d’une fiction. Ou alors, il faut que la demande vienne d’elle, qu’elle prenne l’initiative, qu’elle ait envie d’être un peu malmenée, et qu’elle l’exprime clairement. Bref, on a essayé de faire quelques modifs de scénario pour satisfaire le client, mais rien n’allait vraiment, il y avait toujours des détails “pornotiquement incorrects” qui chiffonnaient les décideurs de Canal +. Alors, au bout d’un moment, j’en ai eu marre et je les ai envoyés péter : si c’est pour faire du roman-photo porno, merci, ça ne m’intéresse pas, d’autres font ça très bien. Le porno est selon moi forcément transgressif, sinon on fait autre chose. Atchao, bon dimanche, Canal + ! ».
Il faut dire que, dans ses scènes pour le Net, Old Nick allait en effet très loin, n’hésitant pas à tourner des vidéos de fausses « filles bourrées » abusées par de méchants pervers, des kidnappings simulés ou des scènes de pseudo inceste très réalistes. Impossible en télé, donc.
LA LISTE DES TABOUS

Fausses filles bourrées et autres pratiques « extrêmes » : interdites en télé, même si c’est de la fiction.
Mais concrètement, qu’est-il exactement interdit de montrer dans un film porno mainstream aujourd’hui ? Dimitri Largo, ex-journaliste pour Hot Vidéo et réalisateur du film El Sicario, pour Jacquie et Michel Élite, très informé des arcanes de la production X en France, nous explique :
« Soyons clairs, la diffusion télé d’un film X en France se résume au groupe Canal Plus : soit le film du mois sur la chaîne premium de Canal Plus, multirediffusé également sur Canal Plus Décalé, soit via Ciné Plus Frisson, chaîne annexe du groupe qui nécessite un abonnement par bouquet. Le cahier des charges est assez drastique. On peut notamment relever le port du préservatif, ce qui peut se comprendre dans un souci prophylactique, mais cette contrainte n’existe pas aux États-Unis, par exemple. Pour ce qui est des pratiques qu’il est interdit de montrer à l’écran, on peut citer : les crachats, les étranglements, le SM hard, les enlèvements, les séquestrations, les viols, le squirting (abondance de fluides corporels), les filles alcoolisées et abusées, le fist-fucking, l’uro et la scato, la présence de merde pendant les scènes anales, etc. En VOD, les contraintes sont plus légères, mais aussi réelles.
À votre avis, qu’est-ce qui fonde ces tabous/interdictions ?
L’image de marque à travers une forme de morale : aux yeux des télévisions, il y a du bon et du mauvais porno. Ceci dit, ce n’est pas un mal à mon sens. Les temps sont extrêmement tourmentés, la moindre femme en mini-jupe dans la rue peut se faire insulter. Inutile pour les télévisions d’en rajouter. De plus, cela fait belle lurette que la télé n’est plus le refuge de la subversion. Elle a été remplacée par le web qui remplit parfaitement son office.
Pour votre film El Sicario pour J&M Élite, le cahier des charges était-il aussi contraignant qu’un film pour Canal ?
Je n’ai eu aucune contrainte et pour cela, je leur en suis très reconnaissant. J’ai eu la liberté de réaliser l’OVNI que je souhaitais. Charge à moi et mon équipe de leur rendre la confiance accordée. Nous nous y attelons…
Le “pornotiquement correct” existe-t-il ?
Bien sûr qu’il existe. Le porno est un milieu qui cultive la correction. En faire parti marginalise déjà vis-à-vis du reste de la société ; à partir de là, il n’est pas rempli de “surmarginaux” qui en rajouteraient une couche dans des pratiques louches et perverses. Certes, de nombreuses niches coexistent et il n’est pas difficile de trouver tous les délires possibles et imaginables sur le Net, voire encore en sex-shop. Mais si vous prenez l’exemple du succès du BDSM, vous verrez que les films produits relèvent plus d’avatars de “Fifty Shades of Grey” que du “Nazi Erotika” sorti des 80’s. »
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