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Tinder tuera-t-il les partouzes ?
C’est officiel : Tinder se lance dans les partouzes. L’Australie sera le terrain d’essai de la nouvelle application du groupe : Tinder Social. Une bonne nouvelle ? Le pour et le contre d’une future révolution de société.
Partenaire particulier
En permettant la création de groupes éphémères de 48h, qui se matchent comme le font les utilisateurs lambdas du réseau social, Tinder Social ouvre la voie à l’organisation rapide de rencontres en groupe, et donc de partouzes. Or, le phénomène des applis de rencontre, s’il a grandement facilité les échanges humains et/ou torrides, prend aussi une importance propre dans nos relations sexuelles. La facilité avec laquelle des informations précises sont obtenues sur un éventuel partenaire, alliée à la localisation des utilisateurs rend le marché du sexe réel beaucoup plus productif. Les 26 millions de matches par jour sur Tinder pour 1,6 milliard de profils génèrent un « trafic sexuel » beaucoup plus important et, globalement, une accélération de la rencontre. Mais ce progrès cache-t-il des problèmes à venir ? Les applis de rencontre semblent avoir des effets addictifs qui peuvent se révéler importants chez des personnes sensibles, comme l’Université de Californie du Sud l’a publié dans une étude. Le professeur y explique que le système de récompense du cerveau humain tend à favoriser les récompenses immédiates, comme un partenaire Tinder par exemple. L’application fonctionnant comme un circuit de récompenses sans fin, certains deviennent addicts et choisissent la récompense permanente.
On le sait : les gays ont, en moyenne, des partenaires plus nombreux, soit environ dix-sept par an, selon les rares études sur le sujet, contre une dizaine dans une vie hétérosexuelle. L’organisation de partouzes y est aussi plus régulière et constitue donc un terrain idéal d’observation en la matière, surtout vu l’importance de l’utilisation de ces applis. Grindr s’est d’ailleurs développée trois ans avant son équivalent hétéro. Or, depuis quelques années, un curieux phénomène s’est emparé de ces parties de sexe en groupe. De plus en plus d’utilisateurs, avides de rencontrer un nouveau partenaire et d’augmenter l’attractivité ou le dynamisme de la partouze, ont tendance à rester scotchés à leur téléphone, oubliant progressivement les raisons de leur présence. Des scènes assez surréalistes de drague en groupe permanente apparaissent, diminuant drastiquement les contacts sexuels entre les participants. On reste sur le lit… et on pianote. L’idée du sexe remplace le sexe lui-même. Faut-il y voir le signe précurseur d’un changement dans les partouzes et, surtout, y baisera-t-on encore ?
Le mieux tout de suite
L’attrait de la séduction par rapport à l’acte sexuel est sans doute pour beaucoup dans cette drague permanente, mais ce serait oublier la tentation du « mieux » qui habite souvent les partouzes. La disponibilité d’un éventuel meilleur partenaire est favorisée, au détriment de ceux présents, tout simplement parce qu’ils sont considérés comme moins performants. Ce bouleversement technologique dans les relations sociales accentue les impressions générales de concurrence dans l’amour et en accélérant le rythme des relations, tend aussi à effacer au passage les frontières entre les pratiques sexuelles d’orientations différentes. Finalement, ce phénomène nous ramène à la dimension cérébrale du sexe, qui est aussi son cœur. Les relations sexuelles, en explosant suite à la révolution numérique, rendent les rencontres plus concurrentielles, mais plus nombreuses aussi. Et il y a fort à parier que les utilisateurs réguliers trouvent la parade eux-mêmes, en s’aidant par exemple de systèmes de notation des plans cul, mis en place depuis le début de ces réseaux, pour éloigner les ultra-connectés. Il est difficile au final de porter un jugement définitif sur l’évolution que représente ce genre d’application, car elle s’accompagne de nombreux bénéfices, au premier rang desquels le fait que le sexe, c’est bon pour la santé et, l’avenir le dira, ça détend les gens, tout simplement.
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