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Libertinage

Patrick Le sage, Maître : « mon seul objectif : le plaisir et la jouissance des dames »

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C’est une célébrité de la sphère libertine parisienne. Patrick Le sage vient de publier La Cave (éditions Tabou) un livre de photos, témoignage de 30 ans de domination. Dans les fondations de l’ancien Château de Reuilly où il a établi un donjon de plus de 250 mètres carrés, il réalise les fantasmes de celles qui aiment jouer les soumises.

Pourquoi ces femmes viennent chez vous ?

Patrick Le sage : Les femmes à qui je pose la question, reviennent toujours à leur tendre jeunesse. Il y en a beaucoup qui ont vu Belle de jour, Angélique Marquise des anges, Histoire d Ô. D’autres se sont masturbées en lisant le best seller 50 nuances de Grey.

Souvent, ce sont des couples qui viennent me voir. A la maison, les amoureux aiment jouer à ça. Mais ça devient parfois compliqué.  Dire à sa femme, parce qu’il se trouve que ça l’excite : « t’es un petite salope, une pute, une chienne, je vais te faire baiser par d’autres mecs », tout ça dans le contexte de la routine, ce n’est pas très érotique. Du coup, le partenaire cherche celui qui va dire ce que lui ne peut pas dire, et faire ce qu’il ne peut pas faire. Moi, au fond, je ne suis que la personne qui exécute leur fantasme.

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Vous vous faites payer pour ça ?

Pas du tout. Je refuse. Je domine par passion et j’accueille chez moi les femmes ou les couples qui ont décidé de vivre cette aventure d’un commun accord et qui me plaisent. C’est un partage. Inutile de me briffer sur ce que préfère ou n’aime pas Madame. Je ne vais pas faire ce qu’elle connaît déjà, aucun intérêt ! Avec l’expérience et l’intuition, je sais ce qui va plaire ou pas.

 

Est-ce que vous êtes libertin ?

A la base, oui et ce depuis les années 80. A l’époque, dans les rares clubs, les clients n’avaient pas le droit de se déshabiller. C’était costard obligatoire. On ouvrait la braguette, les libertines relevaient leur jupes et paf ! Sans capote, évidemment. Je peux vous dire qu’ensuite, votre tenue était bonne pour le pressing. Comme les filles baisaient à la chaîne et que les mecs leur jouissaient tous dedans, si vous étiez le 10ème, ça faisait splash, splash, splash ! (rires) C’était hard et inimaginable aujourd’hui !

 

Comment êtes-vous arrivé dans le BDSM ? 

A l’époque, ces pratiques n’étaient pas très bien vues chez les libertins. Moi même j’étais sceptique. Quand des gens me racontaient qu’il existait des femmes prêtes à se faire fouetter, attacher, baiser, je n’y croyais pas. C’était bon dans les bandes dessinées, c’est tout !

A ce moment-là, j’avais un magasin. Un jour, j’ai réussi à séduire une cliente, danseuse dans un grand cabaret parisien. Nous baisions normalement mais elle était frigide.

 

Finalement, cette dame aimait jouer les soumises et c’est elle qui vous a initié…

Elle a fini par me montrer une pièce cachée de son duplex. Et là, j’ai halluciné ! Entièrement décorée en rouge et noir avec des statues de panthères au bout du lit, cette chambre était aménagée avec tout un tas d’attirails, suspensions, martinets, chaînes… Je me disais que ça allait lui faire mal. Elle m’a expliqué comment procéder et m’a montré des photos. Je ne l’ai pas jugé. Ce fut une révélation. J’ai attrapé le virus. Je devais la fouetter mais sans laisser de trace, comme elle dansait nue. J’ai découvert les premiers vibromasseurs. Électronicien de formation, j’ai commencé à bricoler des appareils pour donner du plaisir. L’élève est devenu prof rapidement ! (sourire) Aujourd’hui, ici, vous êtes ici dans mon 5èmes donjon !

Comment les femmes et couples font pour vous rencontrer ?

C’est un cercle fermé, il faut être très motivé. Souvent, ce sont les époux ou petits copains qui fouillent le net et les sites de rencontre spécialisés. Ça passe aussi par le bouche à oreille. Ceux qui me contactent, juste pour assister à mes soirées, c’est niet ! Nous ne sommes pas au cirque !

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Les soumises ont-elles un profil particulier ?

Ce sont plutôt des intellectuelles, des profs, des médecins, des avocates et des chefs d’entreprise. Avec ce qu’elles font subir, elles ont besoin de se faire corriger ! (rires) Non, la vérité, c’est que ce sont des femmes qui ont un grand imaginaire sur lequel je vais travailler. Mes séances se déroulent d’abord dans leur tête. Elles ont un réel besoin de lâcher le contrôle, de se laisser aller, de s’abandonner, de ne plus penser à rien. Juste se laisser guider. Moi, je respecte leur limite. Chez moi, je le répète, tout est consenti, c’est fondamental. Le seul objectif, c’est le plaisir et la jouissance.

 

Une fois que les prétendants sont chez vous, comment ça se passe ?

Je rentre dans mon personnage, comme un comédien d’improvisation. Une nouvelle, je la fais passer par le confessionnal pour la mettre doucement en condition et mieux la connaître. Elle s’agenouille et moi, je suis à l’intérieur, invisible. Je lui demande : « alors Madame, combien de fois avez-vous trompé votre mari ? Vous aimez la sodomie ? Uniquement avec votre époux ? » Puis, je lui ordonne de se mettre devant la porte du confessionnal où je peux voir sans être vu. Je lui demande de se mettre nue et de porter un bandeau sur les yeux. De ce fait, elle ne me verra jamais. Privée du sens le plus fort, la vue, la dame va être davantage ouverte au touché, à ma voix, bref, ça décuple les sensations et donc les émotions. Ça lui permet aussi de vivre pleinement son fantasme.

 

Est-ce que c’est là que la séance commence vraiment ?

Pas encore tout à fait. Je vais d’abord caresser son corps mais pas son sexe. Je démarre toujours par des gestes doux. Ainsi, je jauge sa sensibilité et je ressens vers quels types de délicieux châtiments je vais l’emmener. Chaque femme est différente, donc aucune séance ne se ressemble. Je dois fusionner avec elles. Là, oui, les choses sérieuses commencent. Je le répète, j’adore bricoler et c’est moi qui ai conçu tout ces instruments de plaisir, pas de torture. Certaines vont aimer être attachées, fouettées, d’autres encagées ou mises dans un carcan. Les photos de mon livre paraissent spectaculaires mais c’est l’aboutissement pour ces femmes, de plusieurs années de pratique. Non, la première fois, il est rare qu’elles se retrouvent dans des positions aussi inconfortables. C’est un cheminement.

 

Est-ce qu’il arrive que la femme ne rentre pas dans votre jeu ?

Bien sûr ! Si dans les 5 minutes, il n’y a pas de plaisir, c’est que nous ne sommes pas en phase. Alors stop ! On arrête, je la détache et on boit une bonne coupe de champagne !

Avez-vous des relations sexuelles avec les soumises ?

Jamais ! C’est ma conception. Après, dans ma vie privée, oui ça arrive, bien sûr ! (rires) En revanche, pour prolonger une séance, j’offre à la femme qui le souhaite, mes « godes à pattes », des hommes qui bandent sur commande pour un gang-bang. Ils ne feront que les pratiques qu’elle désire : sucer, sodomie, éjaculation faciale etc…

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Quels conseils donneriez-vous pour faire de la domination ?

Respectez énormément les femmes, être à leur écoute. Il faut être au service de leurs fantasmes et être humble. D’ailleurs, je n’aime pas que l’on m’appelle « Maître ». Je préfère « Monsieur ». Je vouvoie toutes les femmes et elles, elles doivent me vouvoyer.

Pourquoi ce livre de photos ?

Ce sont des souvenirs, c’est très sentimental. Hélas, je n’ai pas pu mettre toutes les soumises parce que certaines étaient identifiables. Je veux aussi montrer au grand public que ces pratiques existent et qu’aujourd’hui, des femmes vont au bout de leurs délires, osent passer du fantasme à la réalité. Ainsi, je leur rends hommage.

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La Cave – Patrick Le sage – éditions Tabou

Ancienne actrice de X des années 80, reconvertie dans le journalisme et éditrice de sites Internet X. Sous pseudonyme dans un souci de discrétion, mais toujours bien informée des dessous du milieu.

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