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Le sexe à l’hôpital

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C’est un sujet délicat, dont les médias se font rarement l’écho. Parfois, une « grosse affaire » surgit, ce qui vaut au mieux quelques articles rigolards dans la presse régionale, mais rares sont les grands médias à révéler les petites anecdotes croustillantes auxquelles sont confrontés au quotidien les personnels du milieu hospitalier.

La fresque de Marisol

L’affaire la plus connue, et la plus récente, est sans doute la « fresque » qui décorait le mur d’une salle commune réservée au personnel médical du CHU de Clermont-Ferrand. Comme pour l’affaire du « mur des cons », cette peinture murale n’avait pas vocation à être connue du public, mais des petits malins ont réussi à faire tourner la photo sur les réseaux sociaux, et l’histoire à vite pris une ampleur nationale. Il faut dire que les étudiants médecins-dessinateurs y étaient allés fort : la ministre de la santé Marisol Touraine était représentée en Wonder Woman lubrique, et on la voyait en train de se faire sérieusement partouzer par quatre super-héros hostiles à sa réforme, bulles salaces à l’appui. La ministre et les associations féministes ont bien sûr hurlé, et le CHU a dû se fendre de plates et penaudes excuses : ce n’était qu’une « blague de carabin », certes de très mauvais goût, mais dont les étudiants et internes sont friands car elles font partie du folklore des études de médecine. Toutes nos excuses donc, madame la ministre.

Cette histoire au fond plus cocasse que méchante révèle surtout que les travailleurs des professions de santé ont depuis toujours une approche du sexe, et du corps humain en particulier, plus décomplexée que la moyenne. Dans ce milieu, les tabous sont moindres qu’ailleurs, et pour cause, ainsi que nous l’a confié une cheffe de service d’un grand hôpital du centre de la France — qui n’est pas le CHU de Clermont. Sous couvert d’anonymat, elle a accepté de nous raconter quelques-unes des anecdotes et situations les plus piquantes auxquelles il lui soit arrivé d’être confrontée dans sa carrière.

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Une tradition bien française : de nombreuses fresques à connotation sexuelle ornent les murs des cafétérias et salles de gardes des hôpitaux et CHU.

« Cette fresque du CHU de Clermont est assez banale, et je peux vous dire qu’il y en a d’autres en France dans les sous-sols des hôpitaux. Mais elles ont sans doute le bon goût de ne pas représenter un ministre en exercice ! Il est vrai que le milieu médical est assez branché érotisme et choses du sexe, mais il a des excuses. Nous vivons en permanence au contact des corps de nos patients, nous les voyons nus, nous les touchons, palpons, le personnel les aide à faire leur toilette, etc. De plus, la mort est très présente en milieu hospitalier, nous fréquentons des cadavres quasi quotidiennement. Tout cela crée une ambiance assez lourde qui finit par introduire une distance chez le personnel médical, presque malgré lui : d’une part, les blagues qui tournent autour du sexe aident les équipes médicales à se soulager d’un climat anxiogène, et d’autre part nous n’avons forcément pas le même rapport à la pudeur que les non-médecins. Plaisanter sur ces sujets nous permet de « disjoncter » un peu en relativisant la noirceur de certains drames humains auxquels nous sommes confrontés jour après jour  dans le cadre de notre travail. »

Docteur, je vous assure que je ne sais pas comment ce truc est arrivé dans mon rectum ! 

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Un passionné de musique victime de sa passion ?

Côté sexe, les patients ne sont pas en reste, et leurs malheureuses aventures composent même le gros des anecdotes que se rapportent médecins, internes, infirmiers et aide-soignants durant leurs longues heures de garde. L’imagination érotique  de certains semble sans limite, et les motifs d’arrivée aux urgences parfois extravagants, quand ils ne sont pas dans le même temps dramatiques.

« Le grand classique d’une arrivée aux urgences pour motif sexuel en pleine nuit, poursuit la docteuresse, est l’homme, ou plus rarement la femme, qui s’est introduit un objet dans l’anus et qui ne peut l’en sortir. Le catalogue des ustensiles est aussi vaste que l’imagination des personnes concernées, pouvant aller de la bouteille en verre jusqu’au tuyau d’aspirateur, en passant par l’ampoule électrique ou la boule de levier de vitesse d’une voiture. Je me souviens notamment du cas d’un homme qui s’était retrouvé avec le pommeau de boîte de vitesse de sa Jaguar coincé au fond de son rectum, qui nous avait donné des explications extravagantes pour se justifier. De toute façon, c’est toujours comme ça : les patients dans ce genre de situation ne vont évidemment pas avouer qu’ils étaient en état d’excitation érotique, ils préfèrent toujours nous présenter les choses comme un accident. Nous ne sommes bien sûr jamais dupes, mais on ne cherche pas à les contrarier. Chacun veut pouvoir conserver sa dignité même dans la situation la plus ridicule, c’est humain. »

En l’occurrence, l’homme à la Jaguar avait prétendu être sur le point de faire des galipettes dans la voiture avec son épouse, et c’est lorsqu’elle avait voulu l’enjamber en lui passant dessus que le monsieur s’était malencontreusement embroché. Damned, docteur, j’vous jure que j’ai rien compris à comment que c’est arrivé — en tout cas ce n’est pas du tout parce que j’ai des pulsions gay et que je voulais me faire des sensations agréables, hein !

Certains ont le goût d’aventures sensuelles encore plus extrêmes, et l’arrivée aux urgences ne leur sera malheureusement d’aucun secours. Aux États-Unis, il y a une dizaine d’années, un gay s’était enfilé un tuyau d’aspirateur et avait voulu augmenter d’un cran le niveau de sensation : il avait mis la machine en marche. Ce sont ses hurlements qui avaient rameuté les voisins, et les ambulanciers étaient malheureusement arrivés trop tard. Inutile de préciser que le vidage du sac aspirateur, lors de l’autopsie, a dû être une expérience particulièrement glauque, y compris pour un médecin-légiste aguerri.

Je prendrais bien un petit verre… dans les fesses !

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Je me prendrais bien une p’tite bière… dans le cul !

« Je n’ai pas souvenir dans ma carrière d’anecdote aussi dramatique, poursuit notre médecin. Le pire que j’ai pu voir était une flûte en verre ou une ampoule électrique cassés à l’intérieur du rectum. C’est très délicat à réparer, mais ce n’est pas mortel car en général la zone touchée est limitée. Mais ça fait bien sûr très peur au patient, qui se retrouve à être opéré de toute urgence, et qui doit en plus composer avec la honte autant qu’avec sa douleur. »

Côté personnel médical, exercer la profession d’aide-soignant ou infirmier peut avoir ses avantages et contribuer à une libido épanouie. Plusieurs faits divers dans divers hôpitaux du monde ont déjà révélé des affaires qui ont conduit des brancardiers ou des ambulanciers devant les tribunaux. Tel ce brancardier, chargé de descendre les patientes fraîchement décédées à la morgue de l’hôpital, qui en profitait pour appuyer sur le bouton « stop » le temps de faire sa petite affaire avec les cadavres.

Le plaisir de la toilette intime

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Médecins et infirmiers sont en permanence au contact des corps des patients, d’où un rapport différent à la pudeur.

Moins sordide, la toilette des patients sur leur lit d’hôpital peut aussi être un grand moment d’érotisme, à même de donner du plaisir aux deux parties. « Contrairement à ce que certains s’imaginent, le personnel chargé de la toilette des patients est mixte, précise le médecin. C’est-à-dire que des hommes peuvent aider des femmes à faire leur toilette, et vice-versa. Dans l’immense majorité des cas il n’y a bien sûr aucune connotation érotique… mais il peut y avoir des exceptions ! »

Le docteur se souvient par exemple d’un jeune aide-soignant qui se montrait particulièrement empressé et assidu lors de la toilette matinale d’une jeune skieuse, victime d’un grave accident et qui avait tout le côté du corps dans le plâtre. C’était une jolie fille, et l’équipe a fini par s’apercevoir que le garçon consacrait un peu trop de temps à sa toilette intime. « Ça nous a pris quelques jours avant de réaliser que c’était quand même déontologiquement équivoque, même si la patiente ne se plaignait pas du tout. Je pense même qu’il y avait une certaine complicité entre eux. Mais quand j’ai compris que leurs rapports étaient décidément trop ambigus, j’ai décidé de ne plus mettre ce garçon sur le planning de cette patiente. »

Vous avez l’air en pleine forme ce matin, Mr Duchmoll !

Un autre grand classique est le patient qui fantasme sur les infirmières. La réflexion sur l’absence de culotte ou de sous-vêtements sous la blouse revient souvent dans la bouche des plus égrillards, et toutes les infirmières n’apprécient pas la blague. Quoiqu’il en soit, certains patients plus ou moins grabataires en long séjour semblent s’adapter particulièrement bien à la vie d’hôpital, laquelle attise leurs fantasmes et rebooste leur libido, souvent endormie depuis longtemps. Pour ces patients, la toilette du matin est notamment toujours un grand moment. Même si l’aide-soignante évite toujours de manipuler le membre viril, celui-ci finit souvent par grossir sous les effets du gant de toilette, et termine en bâton de berger plein de vigueur. « Dans ces cas là, on ignore où on en plaisante d’une réflexion amusée du genre : ”Vous m’avez l’air en forme, ce matin, cher monsieur“. Il ne faut pas en rajouter non plus, l’important est bien sûr de ne laisser aucune place au fantasme, et aucun espoir à une hypothétique aventure. Ce que le personnel hospitalier sait très bien faire, je vous rassure : l’hôpital n’est pas un lupanar. »

Les rapports internes au personnel ? Secret médical

Et quid d’éventuelles relations entre le personnel médical lors des nuits de garde ? Notre médecin refuse de s’étendre sur le sujet, se retranchant en riant derrière le secret professionnel. Tout au plus avoue-t-elle que le milieu est très hiérarchisé, et que les infirmières fantasment volontiers sur certains séduisants mandarins de leur service. Oui, il arrive qu’il puisse se passer des choses… mais chut, secret médical !

Allez une dernière petite anecdote bien trash pour la route. Désormais en confiance, le médecin se risque à nous confier le cas le plus singulier auquel elle ait été confrontée : « Une nuit que j’étais de garde, je vois débarquer les pompiers nous amenant une longue forme étendue sur une civière, recouverte d’une couverture. On me prévient qu’il est impossible de faire attendre la personne dans le couloir des urgences tant le cas est particulier. Rien de dramatique cependant, car les pompiers sont hilares. On installe donc le brancard dans une pièce isolée, et je découvre sous la couverture une femme et son chien collés cul à cul. Le pénis de l’animal était bloqué en elle. Elle a heureusement eu plus de peur — et de honte — que de mal, car un simple jet d’eau froide à la jonction des sexes a suffit à faire dégonfler le chien. Bref, je n’ai vu ça qu’une fois dans ma carrière, mais je sais que les cas d’accidents liés à la pratique de la zoophilie ne sont pas si rares qu’on le croit. Vous voyez, on en voit des vertes et des pas mûres, dans notre métier ! »

On voit, merci docteur.

Consommateur de porno, obsédé sexuel et journaliste pigiste pour la presse respectable. Sous couverture ici car je tiens à conserver mes jobs ailleurs, merci de votre compréhension.

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