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Les Beurettes, ce fantasme transgressif
Dans leur incarnation pornographique, elles titillent la libido masculine au plus haut point dans une forme de conte de fées moderne qui les voit baiser sans tabou pour sortir de la cité. Sans oublier cette histoire de voile et de tentation…
Beurette. En apparence, il s’agit d’un mot clé plus ou moins innocent, dérivé du verlan d’arabe. Tapez donc ce terme dans n’importe quel moteur de recherche et admirez les résultats. Pour son exotisme et pour les idées, préconçues ou non, répandues dans l’imaginaire collectif, la beurette est devenue un fantasme qui semble gagner en ampleur année après année. Est-elle aussi chaste qu’elle le semble ? Est-elle vraiment protégée par ses frères ? « Les filles maghrébines sont les plus hypocrites parce qu’elles disent vouloir rester vierges jusqu’au mariage tout en s’adonnant à la sodomie », balance l’ancienne actrice Yasmine Lafitte dans Les Inrocks. Stop ! Les beurettes auraient-elles remplacé les bonnes sœurs dans le cœur des masturbateurs ? De fait, il y a souvent des points communs dans les petites mises en scène avec une femme qui se libère des tabous pour se révéler affamée de sexe. Et si elle peut dire deux-trois mots en arabe comme on pouvait attendre dans les années 70 qu’une religieuse récite un « Je vous salue Marie » au début d’une scène X. Le fantasme est ici social autant que sexuel, si ce n’est même plus, avec une représentation religieuse caricaturale. Forcément car, comme l’humour, le porno joue beaucoup sur la caricature.
Signe de la préséance de ce fantasme, certaines actrices X ne communiquent jamais sur leurs origines arabes, de peur d’être éternellement cataloguées comme la beurette de service, forcément issue des cités et dans l’attente du réparateur de l’ascenseur social, et de galérer pour trouver durablement des rôles en dehors du gonzo de niche. Sans compter qu’elles s’épargnent aussi d’avoir à gérer des à-côtés négatifs.
Kehba de la kasbah
Depuis une trentaine d’années, la signification de ce terme a évolué pour adopter une véritable connotation sexuelle et devenir un synonyme de salope en désignant une femme arabe. Une bitch maghrébine. Une évolution qui correspond à la montée en puissance de ce terme en tant que catégorie X, même si celle-ci ne désigne en fait qu’une origine et non une manière d’être (à l’instar des termes black ou asiatique qui constituent également des catégories très populaires). Il a bon dos le porno, toujours accusé de tous les mots sans jamais s’inscrire en faux.
À en croire Karima Ramdani dans l’article Bitch et Beurette, quand féminité rime avec liberté, paru dans la revue Volume ! ce concept n’est pas forcément nouveau. « La Mauresque est cette image qui fait de “la femme indigène” la femme d’exception de l’époque coloniale, une “exception maghrébine”. Une particularité due aux nombres d’images de femmes maghrébines diffusées où elles sont représentées par des gravures, des peintures, des photographies, dans les écrits de voyage, etc. Cette Mauresque est souvent représentée les seins nus ; son corps sensuel et érotique, fait d’elle le symbole de la débauche orientale. Figure fantasmée, la Mauresque est une création qui permet d’imaginer un paysage féminin maghrébin qui ne donne rien à voir » Et d’enchaîner avec ce rappel proposé par Éric Savarese dans Histoire coloniale et immigration. Une invention de l’étranger : « Les maghrébines ne font pas naturellement l’objet d’une charge érotique plus forte que les autres femmes indigènes, ce sont les sociétés dans lesquelles elles évoluent et le fait qu’elles y soient largement couvertes et cachées qui provoquent, chez les observateurs de la France coloniale, de telles inventions fantasmatiques. »
Impostures
Si l’utilisation du terme beurette se limite à notre belle langue de Molière, il ne faut pas croire que ce phénomène touche la seule France. Le terme « arabe » serait même le mot le plus fréquemment saisi dans les recherches de vidéos X en Égypte et en Iran. Revers de la médaille, le terme est si populaire que les impostures sont nombreuses, la plupart du temps en faisant appel à des actrices un tantinet soit peu typée. L’Américaine Nadia Ali est ainsi souvent présentée comme étant une beurette alors qu’elle est d’origine pakistanaise. La confusion en France peut venir du fait qu’elle a confié être musulmane pratiquante et qu’aux USA, le pays où elle tourne, Muslim et Arab font office de synonymes dans l’esprit de la plupart des gens. Et comme l’actrice demande régulièrement aux producteurs de ne pas utiliser la première de ces deux expressions dans les titres de ses films, ceux-ci se rabattent bien souvent sur le terme le plus proche. Elle justifie cette volonté en expliquant au site The Daily Beast que ce qu’elle montre dans ses scènes, « C’est la culture pakistanaise, ce n’est pas une question de religion. » Ce qui ne l’empêche pas de tourner vêtue d’un hijab. « Plus jeune, j’entendais des rumeurs du style “cette fille est une salope, ne laissez pas le voile vous tromper”. J’ai gardé ces scénarios en tête. Si une fille qui porte un hijab était chaude, comment baiserait-elle ? Je mets ça en scène devant la caméra et ça rend les gens fous. » Au point d’avoir reçu des menaces de mort à cause de ça, tout comme Mia Khalifa laquelle pousse le vice à arborer un tatouage en arabe. Quand on se souvient qu’il y a quelques années, la fatwa sur les bananes et les concombres (et plus généralement les fruits phalliques) avait fait le tour du web, on se doute forcément que le hijab porn ne va trop plaire à tout le monde.
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