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Bio/Milieu du X

Luka, réalisateur pour J&M Elite : « Tu ne peux pas penser avec ta bite quand tu fais du porno. »

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Réalisateur des dernières grosses productions de Jacquie et Michel Elite, et notamment de L’Insoumise, qui traitait du fameux « Balance ton porc », Luka traîne ses guêtres dans le business depuis pratiquement vingt ans. Alors que son dernier film, le Ticket d’Or, sortira pour les phases finales de la Coupe du monde, nous avons eu la chance de le rencontrer. L’occasion d’une interview, sans détours, sur deux décennies passées dans le porno…

Tu as un job qui fait fantasmer des millions de mecs à travers le monde. C’est quoi ton parcours ? Comment est-ce qu’on devient réalisateur porno ?

Toujours par hasard, je pense, puisqu’il n’y a pas d’école de porno. J’ai fait un bac Audiovisuel pour m’orienter vers le cinéma, hélas, la vie n’en a pas décidé ainsi. J’ai fait de la publicité à la place pendant une dizaine d’années. Et un jour, j’ai suivi Virgin Music qui envoyait un DJ Dimitri From Paris et ce DJ lançait sa compil chez Hugh Heffner dans le Playboy’s Mansion à Los Angeles. J’ai donc joué le JRI et je devais rester deux heures pour couvrir le set de Bob Sinclar. J’y suis resté vingt-quatre heures. Quand je suis rentré, le lendemain, je me suis dit, il faut que je fasse ce métier : passer sa vie en peignoir et entouré de gonzesses. Bon, aujourd’hui, je n’ai plus les mêmes ambitions. À l’époque, je devais avoir vingt-quatre ou vingt-cinq ans. Mais, c’est ça qui a déclenché le truc.

J’ai commencé avec un programme qui s’appelait « Plans Réels », ça n’avait rien à voir avec les ambitions esthétiques de ce que faisait Hugh Effner, évidemment. C’était l’époque de Loft Story, avec Loanna qui baise dans la piscine. Tout le monde parlait de ça ! À l’époque, il y avait toutes les stars du X qui passaient chez Cauet, mais Loana suscitait plus d’intérêt, alors que personne n’avait rien vu dans cette piscine ! C’était l’affaire porno la plus importante depuis que la télé existe, et pourtant, on n’avait rien vu. Pourquoi c’était l’affaire porno la plus importante ? Justement parce que personne ne connaissait Loana.

Je me suis rendu compte que les gens adoraient regarder les autres baiser, et plus ces gens étaient normaux, plus ça les intéressait. C’est comme ça qu’est né « Plans Réels ». J’ai commencé par filmer des libertins, j’ai été voir Concorde (la franchise de sex-shops), ils m’ont dit que ça ne marcherait jamais. Deux ans après, Grégory Dorcel reprenait la boîte de son père, qui était pratiquement en faillite. À l’époque le web était déjà là avec le gonzo, et il s’est dit qu’il voulait une gamme gonzo, sauf qu’il ne voulait pas d’une gamme gonzo où les filles se font traiter de salopes, de putes. Il y a beaucoup d’humiliation dans le gonzo et ça ne correspondait pas du tout à l’image Dorcel. Dans « Plans Réels », je n’employais jamais ce genre de propos, donc ça lui plaisait beaucoup. Il a racheté la gamme. On avait 5 DVD, on en a fait 20. Il a ensuite monté sa chaîne de télé. Je devais faire une émission. Résultat, j’ai pris le contrôle de la chaîne pendant 8 ans. 400 émissions, 127 films, plus de 1200 scènes… Enfin, voilà quoi !

Impressionnant ! Ça semble évident, mais ça consiste en quoi, le métier de réalisateur porno tel que tu le fais aujourd’hui pour Jacquie et Michel ?

Pour J&M, il y a deux types de réalisations. Il y a ce que je fais pour J&MTV. Pour ça, on ne peut pas parler à proprement parler d’organisation, c’est plutôt un reportage. Je suis en mode « interview », on suit les gens et on essaie de faire une image propre, mais il n’y a pas de recherche esthétique. C’est du témoignage vivant, avec une option porno. Ce n’est pas autre chose J&MTV.

Ensuite, il y a les films Jacquie et Michel ELITE, et tous les films que j’ai fait pour Canal+ pendant des années. Moi, j’étais plutôt spécialisé pour écrire des histoires, surtout et les mettre en scène. De toute ma vie, je n’ai pratiquement jamais filmé de porno. Ça ne m’a jamais intéressé. Donc, moi, j’écris des histoires. Je mets en scène des comédies. Je fais jouer les dialogues et le porno, soit je le mets en scène, et il y a un cadreur qui est là, et je contrôle au moniteur, mais je ne filme pas, soit je fais appel à un réalisateur, en qui j’ai confiance, et qui fait directement le porno. Ça me permet d’aller préparer d’autres scènes, de préparer les comédiens pour les scènes de comédies, etc.

Pour ce qui est de la réalisation, tu prends n’importe quel téléfilm, et c’est comme une maquette, une version miniature. C’est juste une question d’échelle. On est à l’échelle un sixième, un huitième. Mais techniquement, nous avons les mêmes ressources. Je travaille avec un preneur de son, parce que pour moi, c’est 50% de l’excitation. J’ai un « électro » pour faire ma lumière. Un réalisateur, un cadreur, un assistant de prod qui court un peu partout et qui assiste le réalisateur, ça c’est l’équipe « front » qui est gérée par moi-même. Et ensuite en « back », j’ai ma femme qui travaille avec moi et qui a une équipe de trois personnes : maquilleuses, coiffeuses et elle est habilleuse. Pour répondre à ta question, concrètement, c’est exactement comme un tournage traditionnel. Avec les mêmes compétences, sauf qu’on n’a pas l’assistant de l’assistant de l’assistant qui tient le stylo ou qui branche le câble.

D’ailleurs, il faut savoir que la plupart des réalisateurs qui sont aujourd’hui à la tête des séries de TF1, de Canal, de M6 et de France 2, ils ont fait leurs preuves sur le film érotique du dimanche soir sur M6. C’était une sorte d’incubateur pour les réalisateurs. Au lieu de te faire faire un court-métrage de 10 minutes en quatre jours, ce qui est finalement assez facile, il te faisait faire le porno du dimanche soir, avec une grosse équipe à gérer. Ça coûtait 50 000 balles et si tu réussissais à le faire, on te mettait sur une grosse série.

Tu as un conseil pour ceux qui envisageraient de se lancer ?

Achète-toi une caméra et filme. Tu ne trouveras jamais un producteur qui va te dire « Vas-y viens, je vais te donner des sous. Tu vas faire des films », si tu n’es pas connu. Tu dois faire tes propres trucs toi-même, pour te rendre compte que ce que tu fais n’est pas bien, que tu dois réessayer demain, et encore demain, jusqu’au jour où tu es à peu près fier de toi. Et ce sont ces images que tu vas présenter à quelqu’un qui est censé les acheter, les diffuser ou les distribuer. Si tu n’es personne, si tu n’as pas fait d’images, personne ne te donnera d’argent pour en faire.

Le porno a d’ailleurs un avantage à ce sujet, c’est qu’il y a beaucoup moins d’intermédiaires que dans le circuit traditionnel.

Effectivement, il y a beaucoup moins d’étapes. Le problème de la télé aujourd’hui, c’est qu’il n’y a jamais eu autant de chaînes et jamais aussi peu de producteurs. C’est très compliqué. Il y a 5-6 personnes qui diffusent et qui produisent pour toutes les chaînes de télé. La télé est archaïque par ce système. Elle est trop longue à produire, à diffuser. C’est l’intérêt du Web. Jacquie et Michel, par exemple, c’est une chaîne de télé pour moi, mais avec du contenu diffusé tous les jours et un contrôle direct, instantané. Ça permet de réagir rapidement à l’actualité. C’est comme ça qu’on a pu faire le film « Balance ton porc » (L’Insoumise, ndlr). Avec le circuit traditionnel, si tu veux produire un film comme ça, ça te prendra trois ans, et la polémique sera passée.

 

Ça tombe bien que tu parles de L’Insoumise. Ton film fait écho à la prise de parole collective des femmes contre le harcèlement sexuel. En tant que pornographe c’était casse-gueule de traiter un sujet aussi sensible. Tu marchais sur des œufs, non ?

Ecoute, c’est tout ce qui m’a vraiment plu dans le fait de travailler pour Jacquie et Michel Elite. J’étais censé refaire ce que j’avais déjà l’habitude de faire, des films à histoire. J’avais peur que ce soit une redite, puisque c’est ce que j’ai longtemps fait chez Dorcel, et il n’y avait aucune prise de risque. Dès que tu prenais des risques, c’était « touchy ». Tout était « touchy ». Alors que, certes, le porno a un rôle masturbatoire, mais il peut parler de sujets de société. Tu veux comprendre une société, regarde son porno.

L’insoumise ce n’était pas mon idée à l’origine, c’était l’idée de Michel. Il m’a dit « pourquoi on ne rebondirait pas là-dessus ? » et m’a proposé un scénario. Et moi, je connais bien le milieu libertin pour avoir fait énormément de d’émissions sur les showgirls, les strip-teaseuses. Et c’est fou de voir que, sur tout ce qui à trait à l’érotisme, les femmes sont comme des reines. Par exemple, on parle beaucoup d’égalité de salaire entre les femmes et les hommes. Le seul métier au monde où les femmes touchent trois fois plus que les hommes, c’est le porno. Mais on ne voulait pas parler directement du porno, c’est pour ça qu’on l’a imagé à travers le libertinage, où ce sont les femmes qui décident, personne ne décide pour elles. Paradoxalement, on est plus maltraitée quand on est une femme dans un milieu d’hommes, que quand on est une femme dans un milieu sexuel. C’est le message qu’on voulait faire passer. Ce n’est pas un message personnel, c’est une constatation réalisée au cours de mes nombreuses années à travailler dans ces milieux-là.

Evidemment, il fallait qu’on fasse attention à ce qu’on dit, comment on le dit et surtout, qu’on ne soit pas donneur de leçons. C’était ça le plus important !

Fait assez rare dans le porno, dans ton film, on remarquait notamment l’importance du décor et de la figuration, ce qui donne corps à ta fiction. C’est compliqué de trouver les figurants, les lieux ?

Je me suis rendu compte, il y a quelques années, qu’il n’y avait pas beaucoup de bons comédiens dans le porno. Comme il fallait que mes comédies tiennent la route, j’avais l’habitude de prendre des comédiens de métier et de leur faire jouer les rôles principaux, sauf que les rôles principaux ne baisaient pas. C’est tout à fait possible. Ils deviennent des passe-plats, en quelque sorte. On raconte l’histoire d’une femme qui trompe son mari. Le meilleur comédien, c’est le mari trompé, c’est lui qui tient toute l’histoire, mais il est trompé. Donc c’est sa femme qui va être une actrice porno et qui va baiser avec plein de gens.

Un jour, on a envoyé, à Canal+, un film qui commençait par un dîner, où les personnages dînaient. Ils ont cru qu’on s’était trompé de DVD. Ils ont cru qu’on n’avait pas envoyé le DVD parce qu’ils n’ont reconnu aucun acteurs porno, juste des comédiens traditionnels. Ils voyaient des gens manger, discuter, avec des vrais dialogues écrits, absolument pas improvisés. Ils ont tout de suite arrêté le film et ils ont appelé pour nous dire qu’on s’était trompé. C’est là qu’on s’est dit « on tient quelque chose ! » C’est un super compliment, l’air de rien, qu’on te renvoie ton film en disant « vous vous êtes trompés, ce n’est pas un film de cul », tout simplement parce qu’ils n’attendaient pas une telle qualité de ce genre de cinéma.

Quand tu regardes la plupart des films porno qui sont diffusés, tu rentres dans une maison vide où il n’y a pas un bibelot parce que c’est une maison qui a été louée, il n’y a pas une photo au mur, rien. Nous, on s’ennuie à imprimer les photos, à les découper dans des cadres et à les accrocher aux murs. Le diable se niche dans le détail. Dans le porno, on n’a pas les moyens d’avoir tout ce qu’on veut, alors on ajoute des détails pour faire croire à nos subterfuges.

Je vais te dire, un mec qui a réalisé du porno et qui va bosser dans le traditionnel, son producteur va économiser 50% de son budget, et il va se rendre compte qu’il pourrait virer un bon paquet de gens de ses plateaux. 

Quelles sont tes références cinématographiques ? Tu me parles d’une scène de dîner. Bacri-Jaoui, peut-être ?

Alors, là, tu as exactement mis le doigt sur ce que je préfère. Les comédies comme Le Prénom. Les films où les gens s’enferment et discutent avec des dialogues ciselés, où tu sens qu’il n’y a aucune prise de liberté, que quelqu’un a écrit, que c’est un vrai puzzle, tout est fait pour s’imbriquer. J’adore ça ! Donc, le couple Bacri-Jaoui, oui, évidemment !

Du côté de la réalisation, la plus belle scène pour moi, c’est Les Affranchis. La scène du début, où Ray Liotta emmène sa nouvelle copine dans ce restaurant new-yorkais, et qu’il la fait entrer par les cuisines, dans un plan-séquence qui va durer deux minutes jusqu’à ce qu’on lui dresse une table devant l’orchestre. Il y a tout mon métier, là-dedans. Scorsese, à l’époque, il avait des petits moyens. Il avait conclu un accord comme ça, à la « tape-moi dans la main, je vais louer ton club » avec le gérant. Il est arrivé devant le club avec toute son équipe et le patron, le vrai, a débarqué et lui a dit : « Mais, tu es fou ? Tu crois que tu vas me bouffer mon entrée un samedi soir, alors que c’est plein à craquer ? » Donc Scorsese se retrouve avec toute son équipe dehors, les acteurs, Ray Liotta, et il aperçoit les mecs qui fument derrière, du côté des cuisines. Et il se dit « Putain, Ray ! Tu vas rentrer par les cuisines, tu es un mafieux. Un mafieux, ça rentre par les cuisines ! » Mais du coup, il ne pouvait plus poser leurs caméras, puisque les gens bossaient. Alors il part, caméra à l’épaule et il décide de faire un plan-séquence. Dans l’urgence, dans une situation de crise où on est sur le point de dire « coupez ! » et de tout remettre à demain, le mec sort tout le monde de la panade et réalise le plan-séquence le plus incroyable de tout le cinéma.

C’est ça le porno. Un mec ne vient pas, un mec ne bande pas, qu’est ce qu’on fait ? La fille n’a pas envie de lui, qu’est-ce qu’on fait ? On n’a jamais de bouée de secours, on n’a pas les moyens, on n’a pas d’assurance. Donc on est toujours en train de travailler avec une énergie constante, de trouver des solutions à tout.

C’est difficile de rester concentré sur le boulot quand on voit de superbes femmes dans les mises en scène sexuelles les plus perverses que tu as imaginé ?

Il y a des photos de moi en train de m’assoupir pendant une scène. C’est dire. Alors que devant, il y a les quatre filles que tout le monde veut voir, et le soir mes potes qui m’appellent me demandant des photos et si elles étaient bonnes. La vérité, c’est que j’en sais rien. Tous les cuisiniers ne sont pas énormes, et tous les barmans ne sont pas alcooliques. On a trop de choses à penser. Tu ne peux pas penser avec ta bite quand tu fais du porno. Enfin, si. Tu as toute une branche de petits réals qui ont acheté une caméra et qui sont payés 100 balles et ça leur suffit, parce que de toute façon, ils sont là pour baiser. C’est à eux qu’il faut poser la question. Moi, j’ai quand même quarante-cinq ans, j’ai été libertin avant de faire du porno et voir une fille toute nue devant moi, ça m’est arrivé ailleurs que dans le porno. J’ai organisé des orgies de 200 personnes pour le jour de l’an, donc, si tu veux, ça ne m’émeut plus vraiment. Il n’y a pas si longtemps, on m’a demandé si le porno a changé ma sexualité, j’ai répondu que c’est plutôt ma sexualité qui a changé le porno.

Quelle est la réalisation dont tu es le plus fier ? Pourquoi ?

En fait, c’est un peu comme faire différentes prises. Je vais tourner cinq prises, et quand je vais monter, je vais prendre la dernière, parce que je sais que quand si j’ai arrêté là, c’est que j’ai eu ce que je voulais. Pour les films, c’est la même chose. Je trouve toujours le dernier plus abouti que le précédent. Sur mon dernier film, le Ticket d’Or, on a tourné un plan-séquence, dans une grande salle, avec sept personnes qui arrivent de droite, de gauche, qui jouent au billard, qui descendent du balcon, toute une mécanique à mettre en place. On a mis trois heures et demi à tourner une minute et douze secondes. Quand on l’avait enfin tourné, au bout de la vingt-et-unième prise, que tout le monde est venu derrière la caméra pour voir le résultat, on a pris une photo. Et cette photo-là m’émeut. Je suis rarement fier de ce que je fais, je suis souvent fier de ce que font les autres pour moi. C’est une preuve de confiance. Et dans ce métier, où on dit « c’est pas grave, c’est que du porno », quand les gens s’investissent et me sortent des performances comme ils m’en ont sorties dans le dernier film, je trouve ça génial. Quand je vois les acteurs qu’on a rassemblés, Ian Scott et Mike Angelo, qui sont des performeurs, qui démontent deux nanas par jour, mais qui ne sont pas des comédiens, et qui se sont transcendé en jouant la comédie dans ce film. Quand je vois Tiffany Leiddi, qui avait trois ou quatre répliques dans ses premiers films et qui tient le rôle principal. C’est là que je me dis qu’on est en train de créer quelque chose et que tout le monde y participe. Finalement, ce n’est pas le résultat qui est important, c’est la façon dont on l’a créé.

Tu peux nous parler un peu du Ticket d’Or ?

C’est super, c’est encore une liberté qu’on m’a donné chez Jacquie et Michel. Parce qu’évidemment, la Coupe du monde, c’est un marronnier, il faut absolument faire un film, et tout le monde va sortir son film sur des joueurs de foot qui roulent en Ferrari et qui se tapent des escort-girls et des putes de luxe dans des lofts. Nous, on a placé le film du point de vue du supporter, encore mieux, du côté de la supportrice. C’est l’histoire d’une femme (Tiffany Leiddi) qui vit avec un jeune mec fan de foot (Josh). Chez eux, c’est le bordel, il y a toujours ses potes qui squattent en ruinant l’appart avec leurs bières et leur popcorn. Elle n’en peut plus. Son couillon de copain s’inscrit au « Ticket d’Or » qui lui permet de passer 24h avec Vlatan (Ian Scott) et Veynar (Mike Angelo) avant la coupe du monde, et d’assister aux entraînements, aux photocalls, à un débrief dans les vestiaires. Sauf qu’un jour, Tiffany le surprend à niquer Barça (Angel Emily), leur amie un peu cagole, du genre qui montre ses nichons lors des soirées foots dès qu’il y a un but. Furieuse, elle les fout dehors et tombe sur un coursier qui lui apporte le fameux Ticket d’Or. Elle veut le brûler, le déchirer, puis elle se dit : « Le foot a gâché ma vie ! Cet enculé me trompe avec cette pute ! Je vais prendre le Ticket d’Or, je vais me faire sauter par Veynar, lui envoyer un selfie et lui gâcher sa vie aussi ! »

C’est une femme, immergée dans un monde d’homme et qui va être la plus intelligente de tous. Ce contre-pied m’intéressait. Puis on en a profité pour se moquer un peu de tout le monde, de l’affaire Zahia, des fautes de syntaxe des joueurs, de Joachim Low qui se gratte les couilles… On a repris plein de petits codes, comme ça.

Les fans de Jacquie et Michel, ce sont des français comme tout le monde, ils sont normaux. Est-ce qu’ils se tapent des putes et roulent en Ferrari ? Non. S’ils aiment Jacquie et Michel, c’est qu’ils arrivent à s’identifier aux films de J&MTV. Donc on s’est dit, on va faire pareil. Le mec qui regarde J&MTV, il n’a pas de Ferrari, mais il regarde le foot. Notre acteur principal, c’est pareil, sauf que lui, il trompe sa femme, et sa femme va prendre le dessus. On a aussi réussi à prendre le foot d’un point de vue féminin.

Voilà de quoi va parler le Ticket d’Or. Il est très intéressant parce qu’il y a l’ancienne génération du porno, des super pros, mais aussi des nouveaux qui arrivent, Emma qui vient de J&MTV, Tiffany qui est l’actrice montante française, Mike Angelo, Ian Scott, Pierre des Esseintes, l’auteur. Bref, c’est un grand un grand milk-shake, une grande pâtisserie que je me suis beaucoup amusé à concocter.

Titulaire d'une maîtrise en cinéma, auteur d'une Porn Study à l'Université Paris VII Diderot, Clint B. est aujourd'hui chroniqueur de l'actualité porno.

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