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L’hôpital, un vivier de pornstars

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Le porno aime les hostos et ce dernier lui rend bien. En effet, le milieu hospitalier est peut-être le plus grand pourvoyeur d’actrices porno. Pourquoi ? C’est ce que nous allons voir.

Le X adore fantasmer ce qui se passe à l’hôpital. De la scène amatrice où les protagonistes se baladent en jupette de skaï floquée d’une croix rouge au film de Bodilis qui transformerait l’hôpital américain de Paris en boxon, l’hosto dans le porno, il est toujours en folie et n’a jamais de culotte. Pourtant, la réalité est assez éloignée, suffisamment en tout cas pour que nombreuses femmes qui travaillent dans le milieu hospitalier cherchent à le fuir et de la plus radicale des manières : en faisant du X. La parenthèse porno fermée, il est aussi fréquent que les actrices y retournent bosser car plus qu’un métier, c’est un sacerdoce auquel elles sont profondément attachées. Certaines se reconvertissent même dans le secteur médical sans l’avoir connu auparavant, à l’image de Liza Del Sierra qui a embrassé la profession d’aide-soignante avant de faire un come back toujours en cours.

 

Eros vs Thanatos. Pulsion de vie contre pulsion de mort.

Faites-vous parti de ces gens déjà malades à l’idée de rentrer dans un hôpital ? Peut-être avez-vous déjà eu le malheur de mettre les pieds dans l’aile des soins palliatifs ? L’hôpital est censé être un endroit d’où l’on sort guéri sauf que dans la réalité, on en sort aussi et souvent les deux pieds devant. Aux premiers loges, le personnel : internes, infirmier(e)s et aide-soignant(e)s. La première actrice porno qui revendiqua ce background, c’est Nina Hartley, baptisée à l’époque l’infirmière du Hard. En 1996, elle confiait au magazine Hot Vidéo que cette atmosphère lourde n’était pas étrangère à son engagement porno : « C’est très difficile mentalement d’être confrontée à la détresse au quotidien. On s’attache aux patients, on développe des liens avec eux et un beau matin on constate que la vie les a quittés. (…) A la fin de la journée, quand on finit le boulot, on ne pense qu’à une seule chose : évacuer toute cette tension nerveuse. Et pour ça, il n’y a rien de mieux que de baiser. (…) Quand on travaille dans le milieu hospitalier, on n’a naturellement une vie sexuelle plus intense car on sait que la vie est courte et fragile. Je ne crois pas que j’aurais eu envie de faire du porno si je n’avais pas connu ça avant ».

 

 

Un milieu où règne la promiscuité

Là où le porno se rapproche le plus de ce qu’est la réalité d’un hôpital, c’est sur la promiscuité qui règne entre ses murs. Dans le fond, ça ressemble beaucoup à un lycée ou un fac (d’ailleurs, de nombreuses universités les jouxtent). 24h/24, le ballet des mêmes têtes se croisent et recroisent en salle de garde, les blouses s’enfilent dans les mêmes vestiaires, infirmières et médecins se jettent des regards dans les longs couloirs alors que les bâtiments sont truffés de recoins sombres et autres chambres vides. Shannya Tweeks qui a œuvré en tant qu’aide-soignante en psychiatrie se rappelait il y a quelques années de ses galipettes in situ : « (…) On baisait tout le temps entre nous, je m’envoyais en l’air avec quatre de mes collègues. Il y avait un brancardier et un jeune psy aussi. Avec les horaires roulants, je ne les voyais pas en même temps, mais deux infirmiers me baisaient quand j’étais de garde la nuit. Ca se passait en salle de garde, dans les sous sols ou dans une chambre vide. Et d’ajouter à l’époque : « les nuits sont longues et il faut rester vigilant mais qu’est ce que j’étais salope ! Même dans le porno, je ne baise pas autant qu’à cette période. On regardait même des films de cul en salle de garde ». En marge, Shannya ne savait pas dire si c’était ce milieu qui l’avait amenée vers le porno ou si elle s’y était destinée bien avant. Ce qui est sur, c’est que loin d’apaiser ses envies sexuelles, l’hôpital psy les a plutôt attisés. Un constat que l’on peut élargir à la légendaire Yasmine qui a œuvré en tant qu’infirmière avant de connaître une très belle carrière de pornstar durant la première décennie 2000.

 

Un sacerdoce épuisant et ingrat

L’hôpital, c’est un environnement de linoleum, carrelage, tubes de verre et d’inox où règne constamment une odeur bien identifiable, mélange d’anesthésiants, de pot de chambre et de bouffe tiède. La journée, de rares pauses viennent interrompre un rythme de travail effréné qui devient carrément infernal si on a le malheur d’être urgentiste. Aide-soignante à l’hôpital de Périgueux, l’actrice Lou Charmelle, qui a récemment remis un pied dans le porno, décrivait en 2008 comment ses conditions de travail l’avaient épuisée et poussée à faire du X : « J’en avais marre de vider des pots de chambre à six heures du mat’ et changer des pansements sales pour un salaire de misère. Celles qui arrivent à faire ce métier toute leur vie sont des saintes. C’est tellement ingrat ! Tout le monde s’accorde pour dire que les aides-soignantes, les sages-femmes et les infirmières sont nécessaires, formidables, blabla, mais personne ne se bougerait le cul pour elles ! Moi, j’ai dit stop ».  Pas facile dès lors de se réorienter quand on vient d’un métier autour duquel tournait toute une vie, aux antipodes d’un 9h30-16h30 à la Poste. Mais on comprend aussi pourquoi le porno est un exutoire privilégié pour toutes celles qui ont légitimement envie de passer de l’ombre à la lumière.

Journaliste professionnel depuis 2003. Rédacteur du magazine Hot Video de 2007 à 2014.

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