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Pure taboo : Être une femme autorise-t-il tout ?

Le site Pure Taboo ne vous dit probablement rien, mais la démarche de sa fondatrice, Bree Mills, fait grincer des dents Outre-Atlantique avec son approche hyper réaliste du harcèlement sexuel et du fauxcest. A l’heure de #Metoo, est-ce que seule une femme peut aller aussi loin ?
A la base, j’étais parti pour démolir le site Pure taboo, j’avais déterré quelques polémiques autour et la manière dont il était évoqué laissait penser que les limites de ce qu’on pouvait diffuser était atteintes. Parce qu’il y a une limite à tout. Et heureusement.
Je pensais que la fondatrice et réalisatrice du site, Bree Mills, avait le syndrome Mel Gibson à la sauce porn : le plus terrifiant réalisme est à même d’écoeurer et annihiler le fond du propos.
Je voulais appuyer sur le fait qu’avec son Pure Taboo, elle traitait des problèmes de l’inceste et du harcèlement sexuel au premier degré pour un public qui ne désire le voir qu’au second ; sur le fait que d’être une femme, par les temps qui courent, et lesbienne de surcroît, ne lui servait qu’à pousser le curseur plus loin, par vice ou surtout par malice et appât du gain.
Mais je suis allé décortiquer son œuvre et j’ai changé d’avis. La première raison saute aux yeux dès la page d’accueil où défilent les bandes annonces des scènes à venir, souvent regroupées en séries thématiques : on a le sentiment de se retrouver devant des épisodes de série estampillée Netflix. La volonté est là, en tout cas. Le cadrage et le montage sont dynamiques, les couleurs désaturées et le contraste des lumières est important. Bree Mills connaît les classiques de Lars Von Trier et maîtrise les codes du Dogma. Elle confesse au site Jezebel : « Peut-être que je vais choquer, mais en tant que réalisatrice de films porno, le sexe est la partie qui m’intéresse et pour laquelle je m’investis le moins ». Pour abonder dans son sens, un gros plan de pénétration est aussi intéressant à réaliser qu’une fiche d’impôt à remplir. Mais dès qu’il s’agit de mettre les acteurs en situation, son sens de la narration et de la direction font mouche : la scène crédible et on plonge les deux pieds dans l’histoire. « Je ne souscris pas à l’idée que parce que c’est du porno, il faudrait se contenter d’un mauvais jeu d’acteur et d’un film de mauvaise qualité. J’ai envie de voir ce qu’on peut vraiment tirer de cette industrie » explique-t-elle. Le business est réceptif. Au dernier grand cirque des récompenses annuelles de Vegas, Pure Taboo a raflé cinq prix dont celui de Film de l’année pour Half His Age : A Teenage Tragedy, une histoire de quadra pris au piège de la Lolita. Parmi les acteurs récurrents pour Pure Taboo, on retrouve le grand Steve Holmes. Guère étonnant, c’est un des meilleurs comédiens du circuit. « Il n’y a qu’elle qui puisse écrire des choses pareilles témoigne-t-il. Elle peut le faire car c’est une femme. Moi, si j’arrive avec un script pareil, je me fais crucifier. On penserait que je leur ai imposé mes perversions ». D’où le titre de cet article : Bree Mills peut-elle se permettre son porno sous l’unique prétexte qu’elle est une femme ? L’intéressée botte d’abord en touche : « je m’intéresse à la psychologie qu’il y a derrière le désir sexuel, mais pas du point de vue unique de la gratification. Je me place comme un écrivain. Mon cinéma bouscule les habitudes des mecs parce que le package n’est pas assez aguicheur. C’est okay si on met du gloss au produit avec des belles filles nymphomanes lubriques, mais ça ne l’est pas si on casse leur délire en montrant les mêmes situations différemment ? » Et aux mecs qui se plaignent de se sentir mal dans leurs délires à cause de ses mises en scène, elle pointe du doigt les Oedipe latents et les syndromes de la Lolita : « Peut-être qu’il faut d’abord se remettre en cause à travers ses fantasmes. Mon travail est une critique des fantasmes masculins. Je l’assume ». Car en Occident, l’hypocrisie est totale. Les histoires de beaux-pères et de belles mères constituent 50 % de la prod outre atlantique soit la tendance la plus en vogue de toute l’industrie (l’autre étant l’interracial, tabou historico-économico-social).
Pour éviter de se retrouver à la faute, Bree Mills astreint ses acteurs et actrices à une batterie de contrats attestant, entre autres, qu’ils ne sont pas du même sang. Elle met aussi un point d’orgue à ne mettre en scène que des relations consenties dans ses histoires. « Mes protagonistes ne baisent pas nécessairement par plaisir explique-t-elle. Le sexe peut-être motivé par l’attente d’un gain, la pression psychologique, la manipulation mentale ou la détresse émotionnelle, mais jamais la contrainte violente ». Sous l’administration Bush, il n’y a pas si longtemps, les producteurs de fauxcest, comme on appelle ce genre de porn, étaient poursuivis pour obscénité. Chacun dans leur genre, Evil Angel et Kink en ont fait les frais en 2008. Une décennie plus tard, l’approche de Pure Taboo ravive le débat.
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