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Bio/Milieu du X

Dogfart : pourquoi ça pue ?

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Parmi les prods qui font se dresser les cheveux des bien-pensants, Dogfart figure en bonne position. Raciste pour les uns, dégradants pour les autres, ce network ne s’est pourtant jamais aussi bien porté. A sa tête, point de pornocrates libidineux et pervers comme on aime caricaturer l’industrie, mais Cable Rosenberg et sa gentille armée de webmasters. Circulez, y a rien à voir…

Pet de chien

Littéralement, dog fart signifie pet de chien dans la langue de Shakespeare. Toutefois, la signification réelle est plus subtile qu’il n’y paraît. Dans les scènes du studio, la position préférentielle des actrices, c’est à quatre pattes, en levrette ou doggystyle. Voilà pour le dog. Le fart, c’est le pet de chatte qui est invariablement émis lorsqu’une grosse queue de black ressort d’un vagin rempli d’air. Jamy dit : « C’est pas sorcier ». Seulement un nom, ça vous caractérise et baptiser un studio porno d’un patronyme avec le mot chien dedans, est matière aux plus cradingues des interprétations. Il n’en est rien, mais la recette marche depuis 1996. Entre temps, le site est devenu un Network, une poupée gigogne avec 23 sites à l’intérieur. Et là, les mecs se sont fait plaisir : Blacks On Blondes, Blacks On Cougars, Interracial Blowbangs, Watching my Daughter Go Black, Watching My Wife Go Black, We Fuck Black Girls…

Eloge de la différence fraternelle

Ça partait pourtant d’une bonne intention : en ce milieu des années 90, Dogfart fut créé pour briser les barrières du racisme, promouvoir la mixité et célébrer le village-monde. Charlie Mac, Prince Yahshua, Slim Poke, Shane Diesel et autre Jon Jon (plus de 50% de hardeurs de couleur sur 109  employés au total) avaient enfin la chance de côtoyer ces banlieusardes inaccessibles pour ceux qui venaient de downtown. Peine perdue, les politiques ne comprirent rien. En 2000, le sénateur démocrate Steve Pendleton accusa le studio de reléguer l’homme noir au rang de bête avide de sexe en réunion. Du côté du GOP, le camp opposé, on s’offensait de voir les bourgeoises blanches heureuses d’être souillées par des descendants d’esclaves revanchards.

On ne peut pas d’un côté promouvoir la mixité, et de l’autre s’offusquer de voir une armée de performers couleur ébène autour d’un angélique visage diaphane. Dogfart, c’est la nation arc-en-ciel, l’Afrique du Sud appliquée au porn.

Cable Rosenberg

C’est bon de se faire l’avocat du diable, mais on va être sérieux cinq minutes. Dogfart a été créé en 1996 par un jeune futé de 23 ans qui avait déjà fait des ronds en boursicotant et en vendant des bagnoles d’occasion. Son nom : Cable Rosenberg. Son postulat de départ est objectivement raciste : mettre des blacks avec des blondes, car ça va choquer autant qu’exciter le bourgeois. Bingo. Dogfart cartonne direct. Victime de son succès, le site s’attire les foudres de la censure américaine qui serre les vis après le 11 septembre. Le studio se diversifie pour moins prêter le flanc à la critique.  Le studio se met à bosser avec des grands noms : James Deen, Xander Corvus et consorts. On retrouve même le Français Ricky Mancini. En 2002, Cable Rosenberg est au top et s’offre l’une des plus belles maisons de Paradise Valley, dans la banlieue de Phoenix, ville d’où il n’a jamais bougé. A l’époque, il crache 6,75 millions de dollars pour la Chandler Mansion, un manoir de style Tudor de 13 500 m2, huit chambres et dix salles de bain. Elle en vaut 15 désormais… En 2006, il est accusé d’avoir agressé la mère de ses deux jeunes enfants. Lors de son interpellation, la police locale le retrouve inanimé dans son abri antiatomique qu’il appelle le Donjon. Jugé en 2007, sa trace se perd depuis. Tout juste sait-on que depuis son manoir, il pilote toujours Directech, la maison mère du Network.

Dernièrement, Rosenberg a dû néanmoins faire face à une nouvelle opposition : celle de la communauté juive dont il est issu et qui l’accuse de déshonorer sa religion. Chez les traders, on discute de son cas sur les forums. Certains allant jusqu’à demander comment cet individu pouvait être accepté dans « nos nations ». Particulièrement influente, la blogueuse Alexandra Mayers l’a cloué au pilori dans un tweet assassin, mais surtout scandaleux : « d’après moi, Cable Rosenberg (…) promeut la même type de propagande raciste envers les blacks et les Africains-Américains que les partisans d’Adolf Hitler envers les Juifs avant guerre ». En voilà une qui a le sens de la mesure et des réalités historiques… Pour la peine de Rosenberg, il est face à une métisse de confession juive qui na pas l’humour de Sammy Davis Jr lorsqu’il disait cumuler toutes les tares puisque « juif, noir et infirme ».

T’inquiètes Cable, pète un coup. Dans la soie, c’est toujours mieux.

Journaliste professionnel depuis 2003. Rédacteur du magazine Hot Video de 2007 à 2014.

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