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Les handicapés ont aussi des désirs

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Fleur, une jeune femme australienne, travaille dans le milieu du sexe. Elle est désormais habituée à recevoir des appels téléphoniques de parents ou de tuteurs légaux au nom d’un potentiel client « inhabituel »…

« Ce n’est pas une expérience que beaucoup de gens doivent vivre : organiser une relation sexuelle pour le compte de quelqu’un d’autre… » Fleur est devenue travailleuse du sexe à 18 ans. Dix ans plus tard, elle s’est construit une clientèle diversifiée, comprenant de nombreuses personnes handicapées. « À bien des égards, il n’y a pas de différence », a-t-elle déclaré à propos de ses clients. « Je traite avec des adultes ayant un fantasme qu’ils n’ont pu explorer. La principale différence est que parfois, mais pas toujours, les rendez-vous sont facilités par les tuteurs ou les parents. Les aidants écoutent et prennent au sérieux les besoins des aidés. Mais ils n’organisent pas de rendez-vous sans le consentement de la personne handicapée. Ils le font sur son instruction. »

 

Environ quatre millions d’Australiens, soit une personne sur cinq, vivent une situation de handicap. Plus d’un million d’entre eux a entre 15 et 64 ans. Que ce soit en Australie ou à l’étranger, des groupes de défense des droits des personnes handicapées tentent de sensibiliser les populations au besoin des aidés d’avoir une vie sexuelle « normale ».

Rachel Wonton est une « vétérante » chez les travailleuses du sexe. Elle est l’une des cofondatrices de Touching Base, une organisation mettant en contact prestataires sexuelles et personnes handicapées. « Décourageant » est le terme qui lui vient à l’esprit quand elle fait le triste constat de la stigmatisation entourant la vie sexuelle de ces dernières. « C’est ridicule. Ce n’est pas parce que quelqu’un ne peut pas marcher de la même manière que les autres, ou qu’il n’a pas la même façon d’utiliser sa voix, qu’il n’a pas les mêmes désirs que les autres. Nous sommes tous des êtres humains avec des envies sexuelles. Comment une personne peut-elle dire à une autre personne ce qu’elle devrait ou ne devrait pas ressentir ? La plus belle chose au sujet du contact peau à peau est l’idée “d’être”. Les gens devraient voir au-delà du tout ça. Notre sexualité s’exprime de différentes manières », a-t-elle déclaré au site news.com. Ses clients vivent avec un large éventail de handicaps. L’un de ses habitués, Colin Wright, âgé de 61 ans, était issu d’une famille où l’on ne parlait pas de sexe. Dans un documentaire de SBS [un des deux groupes de radiotélévision subventionné par le gouvernement australien (Source : Wikipédia)] intitulé « J’ai une paralysie cérébrale et j’aime avoir des relations sexuelles », Colin a révélé qu’il avait trouvé sa première partenaire sexuelle grâce à une accompagnatrice : « Il y avait une personne avec qui je me sentais proche. Un jour, alors que nous étions seuls, j’ai demandé à Kerry si elle m’organiserait un rendez-vous avec une femme et, à ma grande surprise, elle a tout de suite répondu : “oui”. »

Lorsqu’un soignant ou un parent contacte une travailleuse ou une organisation de travailleuses du sexe, il doit donner le plein consentement de la personne demandeuse avant que le rendez-vous puisse être programmé. Mrs Wonton poursuit : « Si un père s’organise pour que je rencontre son fils adulte, peu importe qu’il me paie. Je vais m’assurer, avant tout, que le jeune homme accepte mes services. Il n’y a que lui qui peut me donner son propre consentement, je n’accepte pas de consentement par personne interposée. Certains clients me contactent directement. Parfois, ce sont les parents, les tuteurs ou les travailleurs sociaux qui m’appellent au nom de quelqu’un. C’est comme n’importe quel autre rendez-vous. On me demande mes heures de disponibilité et les options de règlement. Quand il(s) m’indique(nt) qu’il s’agit d’un rendez-vous à domicile, nous abordons alors le sujet du handicap. Notre rencontre n’est pas plus compliquée qu’un rendez-vous chez son dentiste, son coiffeur ou chez un tatoueur. Bien sûr, les gens sont nerveux, à cause des mythes entourant notre milieu, car ils doivent nous parler. Mais une fois qu’ils se lâchent, ils constatent que nous sommes des femmes comme les autres ».

 

Mrs Wonton et ses collègues passent une bonne partie de la discussion à parler de ce qu’ils peuvent et ne peuvent pas faire avec leurs clients : « Il y a une stigmatisation autour du travail du sexe qui prétend que nous faisons n’importe quoi. Ce n’est pas vrai. Nous négocions car c’est une activité adulte mutuellement consentie. Les gens pensent souvent que s’ils ne peuvent pas verbaliser leur accord ou leur désaccord, ils ne peuvent pas donner leur consentement. C’est ridicule, car les gens peuvent communiquer de différentes façons. Il y a des tableaux, des mouvements oculaires, des têtes inclinées, des signes des mains, des applications, voire des iPad. Ils trouvent toujours un moyen de communiquer pour nous donner leur accord et leur compréhension des services et expériences pour lesquels ils consentent. Ils ont bien sûr le droit de se retirer et cela vaut aussi pour la travailleuse du sexe. Leurs désirs sexuels sont en phase avec ceux du reste de la société. »

Pour Fleur, il faut plus d’éducation sur la vie sexuelle des personnes handicapées : « Ils ont les mêmes besoins et désirs que n’importe qui. Je pense que les gens devraient prendre un moment pour réfléchir à leur propre vie et si leurs besoins et leurs désirs seraient différents si, du jour au lendemain, ils devenaient handicapés. »

Étudiante en lettres modernes et libertine assumée. Mes deux passions: la littérature et le sexe. Que je peux enfin concilier sur ce blog, où je vous raconterai mes aventures sexuelles et autres coups de cœur et coups de gueule en rapport avec la sexualité. Bisous à tous (et à toutes, j'aime bien les filles aussi !).

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