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La masturbation peut rendre sourd

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L’audio porno peut sembler désuet à l’heure où les images sont dans la poche mais il a su trouver son public. Si la bonne vieille recette du téléphone rose fait de la résistance, vient désormais s’ajouter l’évolution web du porno sonore. De l’appli de stories érotiques aux simples bruits et halètements d’un coït sur podcast, Il paraîtrait que les femmes raffolent de ces nouveaux amuse-bouches plus cérébraux qu’un gros gonzo. On s’est fait hypé pour savoir.

Du porno à écouter

Bruits de baise enregistrés ou voix suave qui décrit un fantasme, c’est la définition de l’audio porno. Il est donc bien plus ancien que le premier film. L’homme ayant d’abord appris à stocker et transporter la voix, puis l’image animée. D’ailleurs, quelque part dans le monde existe-t-il peut être encore un vieux cylindre phonographique dans lequel on peut entendre la femme de Thomas Edison gémir… Certes, après l’âge d’or des téléphones roses des années 70/90, l’audio porno ne pèse plus bien lourd devant les vidéos porno en 4K, mais il renaît, ironie de l’histoire, grâce au web, médium qui a tué la télévision et dont on aurait pu penser qu’il aurait achever ce qu’il restait de radio et d’audio porn. Il n’en est rien.

Dispo sur Amazon

Car de la nouvelle érotique incendiaire, on en trouve au taquet chez Amazon et son site dédié aux audiobooks : Audible. Au sein de la communauté des lecteurs audiophiles, les stars se nomment Zane ou Rachel Kramer Bussel. Sur Youtube, une recherche « audio erotica » se soldera par des dizaines et des dizaines de récits de cul, plus sexy encore que le « Voyage au Bout de la Nuit » sur C8. Après l’interdiction du porno sur les Tumblr, une partie de la communauté dite sex positive adepte du porno à écouter, s’est retrouvée sur les forums de Reddit comme GoneWildAudio et PillowtalkAudio.

 

Et même sur App Store

Plus ambitieuse encore est la démarche de Gina Gutierrez et Faye Keegan, toutes deux âgées de 28 ans, qui ont lâché un job très bien payé dans la Silicon Valley pour fonder leur start-up autour de Dipsea, une application qui tourne sous iOS. Prenant le contre-pied de la prod porno classique, leur application se veut women friendly, sex positive et LGBTQI. Ceux qui ne jurent que par Legal porno n’y trouveront donc pas leur compte. La bibliothèque sonore est divisée en deux catégories d’histoire racontée : Hot & Heavy et Rainy Day Stories, à écouter suivant l’humeur du moment. Elle est complétée par des méditations animées par une certaine Myisha Battle pour aider à ce que la branlette soit mémorable de sérénité. De même, on peut choisir le genre des narrateurs. « Nous voulons que nos histoires soient sécurisantes, consensuelles et positives assure Gina Gutierrez. Nous voulons montrer que le consentement enthousiaste des protagonistes est sexy et ne tue pas la vibe ». Dans les histoires de Dipsea, il n’y a donc rien d’étonnant à entendre un mec dire qu’il va chercher une capote avant d’honorer sa partenaire.

La tête et les jambes

« Nous venons d’un milieu où l’on parle de sexualité librement. Et c’était intéressant de remarquer à quel point beaucoup d’entre nous ne se reconnaissaient pas dans ce qui était proposé en matière de porno et d’érotisme explique toujours Gutierrez. Il y a une grosse distinction entre les hommes et les femmes : les premiers préfèrent les images et les secondes les histoires. Après, nous ne croisons pas toujours de femmes qui n’aiment pas le porno tel qu’il est. Il n’y a pas de vérité universelle, mais nous pensons qu’il y a matière à ce que le porno soit plus stimulant pour les femmes. Un exemple simple serait par exemple de retrouver plus d’acteurs aux cheveux longs ». Se référant à diverses études comme celle de l’Institut Kinsey qui conclut que 90 % des femmes se font des films pour être excitées, les fondatrices de Dipsea sont convaincue d’être sur la bonne voie et font désormais travailler des écrivains freelance et des doubleurs à travers tous les Etats-Unis. « L’audition est à la base de l’imagination. Elle est immersive enchaîne la boss. Une femme nous a dit un jour qu’elle était assise dans le bus en écoutant une histoire sur Dipsea et que petit à petit, l’homme assis en face d’elle était devenu le personnage de l’histoire qu’elle écoutait. C’est ça, le pouvoir de l’audio ».

On ne sait pas si son auditrice a fini au dépôt des cars, mais on serait tenté de la croire tant les premiers émois de beaucoup se sont accomplis via le téléphone rose qui venait grever les factures téléphoniques parentales sous la pudique mention : audiotel. La puissance masturbatoire de ces histoires enregistrées étaient sans commune mesure…

Journaliste professionnel depuis 2003. Rédacteur du magazine Hot Video de 2007 à 2014.

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