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Le porno rend-t-il (vraiment) les jeunes impuissants ?

Une étude britannique a dévoilé que jusqu’un tiers des jeunes hommes d’Albion auraient du mal à bander. Les médias anglais y voient une corrélation avec la consommation exponentielle de porn sur le net et accusent l’industrie de rendre les jeunes impuissants et plus uniquement à cause du culte de la performance. Décryptage d’une Arlésienne.
Sur les murs du Tube, le métro de Londres, les quatre-par-trois s’étalent avec le même sentiment d’oppression que sous le sol parisien. Et dernièrement, une affiche n’a pas manqué d’attirer l’œil des voyageurs. Son slogan ? « Ed is Dead » inscrit à côté d’un type lambda. Ed n’est pourtant pas ce type. Ed, c’est un acronyme pour erectile dysfunction et cette affiche fait la promotion du sildenafil, plus connu sous le nom de Viagra. Cette publicité XXL dans les transports de masse, c’est tout sauf un hasard car selon une étude de la Fondation Reward parue en 2017, entre 14 et 35 % des hommes de moins de 40 ans ont déjà connu des problèmes pour bander, contre 2 à 3 % en 2002.
Refroidissement dans les slips
Que s’est-il passé en l’espace de quinze ans ? L’internet haut débit. En tout cas, Mary Sharp, avocate et fondatrice de la Reward Foundation en est convaincue : « Ces chiffres paraissent fous mais c’est la réalité. A partir de 2006, avec l’avènement du streaming gratuit de porno, les cas d’impuissance recensés ont explosé ». Ce constat, Sharp le tire d’un livre écrit par deux universitaires américains, Sarracino et Scott, et sorti en 2009 : The Rise of the Porn Culture. What It Means and Where We go from Here. En outre, de nombreuses études répertoriées par la US National Library of Medicine sont venues étayer le fait que l’impuissance était un problème marginal et stable jusqu’aux années 2000, une période charnière à partir de laquelle elle a explosé dans tous les pays qui collectaient des données sur la question. A renfort d’électrodes, les chercheurs ont établi une corrélation entre les niveaux de dopamine et la conso de porn et ont mesuré l’activité des différents lobes du cerveau suivant que l’on est un fapeur compulsif ou raisonnable. Les sexothérapeutes comme Clare Faulkner ont commencé à faire fortune à mesure que leurs cabinets se remplissaient de jeunes adultes déprimé de ne l’avoir jamais plus que mi-molle. Des communautés se sont créées sur la base de forums dédiés aux P.I.E.D initiales pour Porn Induced Erectile Dysfunction. Les plus actifs ont créé des groupes comme NoFap qui promeuvent une vie libérée du porno pour ceux qui sont devenus incapables de tenir une érection sans pensée pornographique. En moins de 20 ans, l’image de l’amateur de porn est passée du queutard priape qui consomme du X les soirs où il ne peut pas baiser à celle du nerd solitaire qui vit sa sexualité par procuration.
Du culte de la perf au palliatif
Depuis sa démocratisation dans les années 70, le porno a toujours été accusé de renvoyer une image exagérée et déformée de la sexualité. Cette image complexerait les individus qui se sentiraient obligés de toujours en faire plus pour coller aux canons de cette sexualité idéalisée. Comme la pression du résultat au boulot, le porno symboliserait l’honnis culte de la performance que s’infligerait chaque contemporain. De plus, l’arsenal des anti-porno s’est enrichi depuis d’une nouvel argument choc : le porn est une drogue et sa conso peut entraîner la disparition même de la sexualité (entendue comme relation consentie entre au moins deux adultes). Une assertion aussi effroyable que celles marquées sur les paquets de clopes. Preuve à l’appui, une étude relayée par le Guardian affirme que les millenials baisent déjà moins que les générations précédentes. La masturbation, l’abstinence voire l’asexualité deviennent de nouvelles normes.
Black Mirror
Selon la célèbre formule de Mark Twain, il y a « les petits mensonges, les gros mensonges et les statistiques ». Ces dernières, on peut leur faire raconter n’importe quoi. Désigner le porno comme responsable de cette épidémie d’impuissance, c’est trop facile, trop évident. Le porn n’est pas imposé aux yeux de ceux qui ne veulent pas en voir sauf à naviguer sur des sites crapoteux de streaming gratos où il ne faut pas s’étonner d’être importuné par les pop up. Personne sur le net ne s’est retrouvé avec un couteau sous la gorge pour mater du porn façon Alex dans Orange Mécanique. Le X est un miroir de notre société. Sa conso, qu’elle soit jugée excessive ou pas, est une conséquence et non une cause de l’évolution sociétale. La sexualité est de moins en moins partagée car c’est le repli sur soi qui prédomine. Cet individualisme forcené est la vraie cause de cette épidémie d’impuissance. Les comportements deviennent sociopathes alors même que les gens sont hyperconnectés et abreuvés d’écrans. La solitude urbaine et dans les campagnes est de plus en plus prégnante. L’éclatement de la cellule familiale, la démission parentale, la fin du patriarcat, les femmes qui veulent des couilles, les mecs des règles (big up à Oxmo)… Foutez tout ça dans un shaker, agitez sans secouer et vous obtenez un truc bien écoeurant qui se digère sur plusieurs générations, en laissant beaucoup sur le carreau.
La stratégie de la somatisation
Par ailleurs, les labos pharmaceutiques brandissent opportunément le chiffre de 30% d’individus de moins de 30 ans qui auraient déjà connu un problème d’érection. Une aubaine. Les multinationales à l’origine du Viagra et autre Cialis tentent d’élargir leur clientèle et de rendre leurs produits tendance chez les jeunes à grand renfort de pub. Et ça marche : ces produits ne sont plus l’apanage de vieux à la libido chancelante. De plus en plus d’adulescents se mettraient à avaler les pilules miracles avec la bénédiction des praticiens et des pharmaciens. « Quand les jeunes s’adressent à leur médecin ou à leur pharmacien, ils leur donnent du Viagra sans même s’enquérir de leur consommation de porno relate la sexothérapeute anglaise Clare Faulkner. Et bien sur, le Viagra ne fonctionne pas sur la plupart d’entre eux. C’est normal. On ne s’attaque pas au fond du problème ». Aux yeux du corps médical, tout se soigne à la béquille chimique. Votre enfant est turbulent ? Donnez-lui une pilule. Vous ne bandez pas ? Hop, prenez-en une à votre tour ! A chaque problème, une pilule. Et voilà comment on construit des générations dépendantes à des saloperies bien plus nocives que le stimuli visuel qu’est le porno. Et quand les médocs ne suffisent plus, Mary Sharp affirme même que certains jeunes optent pour l’implant pénien. « Lors d’un de nos ateliers, l’année dernière, un praticien-soignant m’a confié que l’un de ses jeunes patients s’était fait poser deux implants successifs. Et personne ne lui a dit que c’était un problème. Personne ».
Il arrivera un jour où le porno sera interdit. Ce n’est qu’une question de temps. Il retournera dans l’ombre, sur le marché noir et les prix remonteront. Pourquoi pas. Mais aucun des problèmes évoqués ci-dessus n’aura été résolu. Aucun.
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