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Z, organisateur d’événements libertins : « un jour, une fille nous a demandé d’organiser une pluralité pour sa maman soixante-huitarde ! ».

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Bien connu du milieu libertin, Z organise, à la demande des femmes et des couples, gang bangs, bukkake, et public disgraces. Cet infatigable organisateur d’événements ne se lasse pas de trouver son plaisir dans celui des autres. Sa célèbre plateforme, gangbangshards, fera bientôt place à un tout nouveau site, début octobre. Rencontre.

Z, tu diriges une agence d’événements un peu spéciale. Tu peux me décrire ton activité ?

Je suis organisateur d’événements libertins « sur mesure », en région parisienne, depuis dix ans déjà. Nous organisons, à la demande de femmes et de couples, des scénarios, des fantasmes à réaliser, en leur fournissant une offre clé en main. Nous nous occupons aussi bien du lieu que du casting, du catering et, bien entendu, du respect de leurs fantasmes !

Comment sélectionnes-tu les hommes, et les couples ?

Nous sommes très inclusifs. La diversité des fantasmes est telle qu’au fond, tout le monde peut un jour ou l’autre participer à la réalisation d’un fantasme. Mes critères personnels de sélection sont très classiques : ponctualité, sourire, savoir-être, hygiène rigoureuse, sans oublier bien entendu un état d’esprit ouvert aux autres.

Après dix ans de bons et loyaux services, ton site www.gangbangshards.com tire sa révérence ?

Oui, en 10 ans, la société française, mais aussi notre activité, ont énormément évolué. Il y a longtemps que nous n’organisons plus seulement des gang bangs, mais aussi des dîners gastronomiques libertins, des week-ends échangistes, des expositions, des soirées uniquement pour couples ou uniquement pour femmes. Nous sommes montés en gamme tout au long de ces dernières années. Nous nous sommes rendus compte qu’à force d’être présents et d’organiser entre 300 et 400 événements par an, pour de nombreux libertins, nous faisions partie des meubles. Le désir s’est émoussé. Cela arrive à toutes les entreprises. A nous de recréer l’envie, le désir. A nous d’apporter un peu plus de mystère. Le nouveau site sera en ligne début octobre. En parallèle, nous avons lancé également deux activités complémentaires : un traiteur événementiel pour la partie catering/dîner, et une société de décoration événementielle. Ces deux nouvelles entités aideront gangbangshards à proposer de nouveaux décors, et de jolis repas à l’attention de nos convives.

La Factory, lieu d’aisance de Z, fabrique du plaisir

 

Tu organises des gang bangs, des bukkake, et des public disgraces… Qu’est-ce qu’une public disgrace ?

Une public disgrace est un jeu entre une soumise, un maître et/ou un public qui peut, ou pas (selon les envies de la soumise), participer. C’est une sorte d’humiliation voulue de la part d’une soumise exhib, qui jouit d’être martyrisée en public !

Quels autres types d’événements organises-tu ?

Le spectre est vraiment large, nous sommes l’organisation qui propose le plus de jeux, que ce soit en nombre ou en genre. Cela va du gang bang de trois à cinquante partenaires au dîner gastronomique libertin avec chef sur place, en passant par le bukkake, la soirée entre femmes, la soirée réservée aux couples, le séjour libertin dans une capitale européenne…

Quelles ont les situations les plus incroyables que tu aies connues ?

Il en a eu tellement ! Cela peut aller de la mariée qui souhaite organiser un enterrement de vie de jeune fille de manière spéciale, à la célébrité qui vient masquée pour vivre un fantasme, au riche touriste ukrainien, à la femme en burka ou à l’épouse d’un rabbin… Je me souviens qu’un jour, une fille nous a demandé d’organiser une pluralité pour sa maman soixante-huitarde ! Tous ces gens nous ont appris à avoir une ouverture d’esprit très large, et à ne jamais juger les gens sur leur sexualité.

Les participations sont payantes ?

Oui, c’est mon métier. Je suis le seul organisateur à être assuré, l’un des rares à avoir déclaré son activité, et je ne participe pas lorsque j’organise.

Qu’as-tu appris sur la sexualité humaine ?

Tous les goûts sont dans la nature, et on ne peut pas tricher dans sa sexualité.

Quelle est ta vision du libertinage aujourd’hui ?

Pour moi, il n’y pas un libertinage, mais des libertinages. Il n’y a plus de codes. Nous sommes en plein changement générationnel. La philosophie libertine pour moi n’existe plus depuis 1905 et la loi pour la laïcité. Il n’y a rien de transgressif de nos jours à ouvrir sa sexualité à d’autres. Nous avons la chance de vivre en Occident, où l’on peut faire ce qu’on veut de sa sexualité sans rien risquer du tout. Il n’y a plus rien de punk à ouvrir sa sexualité. Nous sommes dans l’ère de l’expérience. Chacun veut vivre, sentir et ressentir des choses, se faire du bien et en faire à son ou ses partenaires. Nous recevons de nombreuses femmes et couples qui ne se considèrent pas comme libertins, mais qui ont juste un fantasme à vivre. Ces femmes ne sont ni en club, ni sur les sites de rencontres, et le mot « coin câlin » les fait plus rire qu’autre chose !

Tes sites d’organisation d’événements, c’est une alternative aux clubs libertins ?

Non, je les vois en complément. J’ai d’excellents rapports avec les patrons de clubs libertins que j’ai croisés. Je pense que pour des personnes débutantes, par encore sûres de leurs envies, le club est le lieu idéal pour débuter. Une fois que l’on a plus d’assurance, un bon réseau, des fantasmes précis, on fait appel à un organisateur.

Que conseillerais-tu à un couple qui veut se lancer dans le libertinage ?

De se rendre en club, et d’aller à la vitesse du plus lent des deux. Le libertinage doit être un plus sur une sexualité déjà épanouie, pas un besoin, mais juste une envie.

Tu as organisé des événements pour des femmes à la sexualité très forte. L’une d’elle t’a-t-elle particulièrement marqué par son appétit sexuel ?

Il y en a tellement, je ne souhaite froisser aucune femme. Ce n’est pas leur appétit qui m’intéresse, mais leur appétence à aimer le sexe, à aimer les hommes.

Est-il déjà arrivé que des événements dérapent ? Que tu n’arrives plus à contrôler la situation ?

Oui, très rarement. Lors du dernier week-end libertin à Prague, il y a eu une telle alchimie entre les trente convives, que finalement, je ne servais quasiment plus à rien. C’était très très beau à voir. Au-delà de mes espérances !

Tu n’as jamais eu envie de participer ?

Je ne suis pas libertin, ce n’est pas ma sexualité. Je viens du monde de la restauration et de l’hôtellerie. Dans ces métiers, l’adage est : « travailler quand les autres s’amusent ». A vrai dire, je suis tellement dans le contrôle, qu’aucune envie ne m’émoustille. Je garde des images plein la tête. Certaines femmes me font plus d’effet que d’autres, bien entendu, mais je préfère rester détaché. J’ai vraiment horreur du droit de cuissage et du côté prédateur de pas mal d’organisateurs, qui non seulement font cela pour gagner leur vie, mais en plus participent allègrement aux soirées. Ils subventionnent leur sexualité grâce à leur clientèle.

Ce n’est pas trop dur de garder la tête froide ?

Non, pas pour moi. Ma sexualité est plutôt classique, comparée à ce que j’organise, je l’avoue !

Cette activité a-t-elle eu des répercussions sur ta sexualité personnelle ?

Au début oui, j’ai eu quelques soucis de libido, mais depuis, c’est rentré dans l’ordre !

Pierre Des Esseintes est auteur et journaliste, spécialisé dans les questions de sexualité. De formation philosophique, il est également sexologue. Il a publié, aux éditions La Musardine, Osez la bisexualité, Osez le libertinage et Osez l’infidélité. Il est aussi l’auteur, aux éditions First, de Faire l’amour à un homme et 150 secrets pour rendre un homme fou de plaisir.

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