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Lacy Lennon : la rouge n’est pas une bleue

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Les rousses sont grave à la mode ces temps-ci et Lacy Lennon apporte sa contribution à ce succès mérité. A presque 23 ans, elle affiche une intelligence remarquable dans un milieu pas réputé pour en regorger. Comme quoi on peut s’enfiler des doubles décimètres publiquement et marcher dans les pas de Julia Roberts. Enfin non, faut pas déconner non plus… Lacy est belle, smart, elle envoie et on s’en contentera. 

90’s. Autre temps, autre époque, Brittany O’Connell bouleverse les amateurs de beautés celtiques. Elle est la seule crinière de feu au milieu des Jenna, Janine et des Savannah. A cette période, être rousse signifie le cantonnement à ce qu’on appelle le second market. Comme lors de la draft en basket NBA, les Rousses (comme les blacks et les latinas d’ailleurs) commencent leur carrière en étant choisie au deuxième tour. Ce n’est pas très flatteur, mais ça se passe comme ça au pays du marché roi. Faire le rôle d’appoint sur une orgie, la dernière scène de la compil, des blowjobs, des gangbangs…  tel est le quotidien d’une second market girl. Mais le destin, il se force et Lacy a eu assez de caractère pour contrer celui qui lui était réservé à l’origine. La chance aussi de débarquer dans une période moins fermée à la différence. Et puis faut être clair, même dans les années 90, elle n’aurait pas été la cinquième roue du carrosse mais illico propulsée sur le devant de l’affiche. C’est simple, à la différence des crevettes : il n’y a rien à jeter.

Fille de militaire, Lacy a bourlingué, mais c’est du côté de la légendaire base de Fort Bragg, en Caroline du Nord qu’elle a vu le jour et c’est de cet état que remontent la plupart de ses souvenirs d’enfance. Volubile, elle narra avec force détails ce qui la poussa dans les bras du porn : « J’ai commencé avec de la cam à 18 ans, comme de l’argent de poche explique-t-elle à l’insider Dave Naz. Je le voulais vraiment, personne ne m’a influencée et j’y pensais déjà avant d’être majeure. J’ai toujours été fascinée par le culte du corps et ces icônes sexuelles qui assument d’être ce qu’elles sont. Mais j’ai fait ça de manière très light. Je ne voulais pas choquer ma famille, mais c’est tout le contraire qui est arrivé : elle a été très choquée rien que par la cam. Ma famille, elle est petite et j’y tiens énormément, donc j’ai fait un break. J’ai trouvé un job normal, mais après, j’ai fait du strip tease un peu avant d’avoir 19 ans. Pour être honnête, je n’étais pas très bonne là-dedans, enfin si, je strippais bien, mais les autres filles dansaient beaucoup mieux que moi. Peu après, je suis rentrée chez mes parents dans le Nevada. Ils m’ont toujours tout donné, je les adore, mais il ne pouvait pas m’aider financièrement, alors j’ai recommencé la cam. Ils ont de nouveau crisé, mais ils avaient compris que j’étais une fille « sauvage ». Ils m’ont dit ok, mais fais-le correctement alors et ne te mets jamais en danger ». L’histoire aurait pu s’arrêter là, mais ce serait mal connaître l’animal. « Une fille que je connaissais du lycée m’a dit, pourquoi est-ce que tu cours pour 20 dollars la semaine ? Jolie comme tu es, pourquoi ne vas-tu pas au Bunny Ranch ? ». Dans le boxon le plus célèbre de Carson City et accessoirement du monde, elle rencontre le proprio, Dennis Hoff, le Trump des souteneurs et qui a eu lui aussi droit à se télé-réalité. Elle entame une carrière de professionnelle du rafraîchissement à l’horizontale. Moins d’un an plus tard, en octobre 2018, Hoff casse sa pipe, peut-être en s’en faisant tailler une… Orphelin de son patron, le Bunny voit le départ de Lacy pas pour vivre une story à la Pretty Woman mais pour se lancer dans le porn.

 

L’histoire ne dit pas si son père dégoupille de dépit, mais forte de l’XP qu’elle a amassé en allant au charbon, elle arrive dans le milieu en sachant ce qu’elle veut et surtout ce qu’elle ne veut pas : « « J’aime l’intimité dans le rapport, donc je ne peux pas dire que c’est mieux sur une scène, parce qu’il faut ouvrir les angles pour la cam et faire attention à des détails. Et dans ma vie, je suis lazy, j’aime être allongée sur le ventre et ce n’est pas très visuel ! Après, j’aime aussi que ce soit hard. Je peux me sentir soumise au lit, mais je ne veux pas me sentir dégradée détaille-t-elle à Naz. Avant une scène, je donne toujours une liste de ce que je ne veux pas faire. Si on respecte mon cadre et qu’il y a une vraie alchimie, ça devient très intense avec moi. J’aime que ce soit « organique » et que l’alchimie soit la plus naturelle possible ».

Drivée par Mark Spiegler, la Rousse devient celle que l’on s’arrache et concoure pour la statuette de Best Starlet aux prochains AVN Awards. A ce titre, elle n’est pas dupe de la rivalité qui existe entre les talents : « Ça fait bien de dire qu’on est tous copains, copines, mais en vérité, c’est plus la compétition entre nous. Sur les réseaux sociaux, il faut montrer que l’herbe est bien verte, mais en fait, elle est grise et repeinte en vert tous les jours. Ce que je veux dire, c’est que cette partie sociale a fini par bouffer tout le reste. Certaines filles viennent pleurer car elles ont perdu des tickets sur tel ou tel site et réclament le support d’une communauté qui n’existe pas en réalité. C’est un boulot, un boulot normal qui réclame d’être sérieuse et bien entourée, par de vraies personnes. C’est ça, la réalité du métier. Après, j’aimerais qu’on cesse de se focaliser sur nos petites personnes et qu’on essaie de se battre pour nos droits, notre santé et ne plus avoir honte de ce qu’on fait ». Un juste constat qui illustre la lucidité de cette jeune actrice assez exceptionnelle dans son genre, mais qui sait aussi capter tout ce que le porn a de positif à lui apporter. « Le X a renforcé ma confiance, m’a aidée à construire un mur, mais un bon mur, un mur de soutien. À 22 ans, je pense avoir rencontré plus de gens que la moyenne et toutes ces expériences m’ont enrichie ». Et dire qu’au quotidien, y a un veinard qui en profite… « J’ai un petit ami qui ne travaille pas en ville et lorsqu’il revient, j’essaie de nous épargner de croiser des mecs qui me prennent pour leur « chérie » parce qu’ils m’ont vu dans une scène.  Alors, on se sort pas trop et on baise. Avant et après les tournages, j’aime bien faire ça tout le temps ! ». All natural, intelligente, rafraîchissante, sexuelle…

Lacy est de ces femmes fortes qui redorent l’image du business et on aimerait la voir évoluer de longues années. « Dans 10 ans, j’espère réaliser et avoir ma propre compagnie et mon propre podcast. J’aimerais bien être une sorte de porte-parole pour, pourquoi pas, défendre le porn et normaliser les questions autour du sexe en général. Il y a beaucoup plus à gagner avec de la pédagogie et en posant les choses sur la table qu’avec des interdits ». Ces belles ambitions résisteront-elles à l’inexorable usure du temps ? Nous faisons donc deux vœux pour la décennie à venir : limiter l’effet de serre et garder active Lacy Lennon. Pour le deuxième, rien n’est moins sûr.

Journaliste professionnel depuis 2003. Rédacteur du magazine Hot Video de 2007 à 2014.

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