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L’hymne au JOI

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Le J.O.I, ce n’est pas une bande de super héros avec trois poils au cul, mais un acronyme pour désigner le Jerk Off Instruction. Avec ce concept semi-interactif, on inverse les rôles : ce sont les actrices qui donnent des ordres à celui derrière l’écran. Et pour avoir introduit cette dose de SM soft et de tantrisme dans la bonne vieille branlette, on dit merci qui ? Merci les cameuses.

Qu’est-ce que la novlangue anglo-saxonne sinon de l’enfumage pour recycler des concepts vieux comme papy ? Sextoy pour godemichet, Fleshlight ou Tenga (du nom des marques) pour vaginette, milf pour ta mère, on en passe et des pires. Le Jerk Off Instructions (du verbe to jerk off pour se branler et du mot instructions qui a le même sens qu’en français) n’échappe pas au constat. La voix suave du téléphone rose (qui existe toujours d’ailleurs), enregistrée ou pas, pouvait déjà commander à celui à l’autre bout du fil de se masturber de telle ou telle manière. Cependant, avec l’essor des webcams et des clips faits maison, le phénomène a connu un gros renouveau.

Un média fou de JOI 

Le téléphone se prêtait déjà bien à l’exercice du JOI. Avec deux caméras et deux écrans, c’est encore mieux. Car le moteur du JOI, c’est l’interaction. Une donneuse d’ordre devant son écran, un exécutant derrière le sien, une diffusion en direct et la magie peut opérer pendant une session de cam en privé ! Ceci-dit, l’expérience en live n’est pas essentielle au Jerk Off Instructions et ceux qui rechignent à allumer leur caméra pour passer en privé peuvent se tourner vers les scènes classiques. De nombreux clips du genre sont disponibles dans les galeries vidéos Many Vids, I Want clips, ou Mercicam  sans compter les clips custom réalisés à la commande et sur mesure pour les fans et clients les plus fortunés. Ajoutez à cela une technologie comme la VR qui permet de renforcer l’immersion et vous obtenez l’une des niches les plus actives du porno.

Calme ton JOI

Le JOI est une forme de SM soft qui ne coûte pas cher et qui peut rapporter gros. Primo, ce n’est pas cher en terme d’investissement humain. Les actrices et les cameuses ne sont pas obligées de se branler ou de baiser avec un autre mec. Surtout pas même. Ce n’est pas le but. Ce qui compte, c’est le ton, la poigne et la sensualité avec laquelle elle donne ses directives. En ce sens, elle endosse le costume de la dominatrice et celui qui s’astique est son soumis. Dans cette position, il n’est pas en mesure d’exiger quoi que ce soit d’elle et dans l’idéal, il doit la boucler, ralentir, accélérer le rythme et envoyer la purée quand elle le décide. Secundo, plus l’instruit va être traité sévèrement, plus il va raquer. Cousine de la niche du money slavery où l’internaute paye pour le seul plaisir d’être traité comme un porte-monnaie, le JOI est une des niches qui rapportent le plus sur le web. Parmi les grandes prêtresses du genre, on trouve Theodora, une Parisienne qui a remporté le Xbiz de la Best Clip Artist en 2018. Ses scènes de JOI, de femdom, de money et de foot slavery se monnayent entre 1 000 et 10 000 euros. A ces tarifs-là, elles trouvent preneurs et pas qu’un peu.

Initié dans le JOI

Bien entendu, on trouve une foule de scènes qui se réclament du genre : souvent une nana qui branle un mec en décrivant ce qu’elle fait en même temps qu’elle jette des regards à la caméra. Les puristes ne se laisseront pas abuser. Le véritable Jerk Off Instructions consiste en une inversion des rôles : le mateur devient le maté, le jugeur, le jugé. L’instructrice mène la danse quoi qu’il arrive.  Dans cette optique, le style de film qui sied est naturellement le POV et il n’y a nul besoin d’un troisième larron dans le champ. Pour se faire une idée, les scènes références, on peut les trouver chez une autre Parisienne comme son nom et son physique ne l’indiquent pas : Trish Collins. A 27 ans, on a pu la voir dans le Journal du Hard sur Canal qui s’est intéressé à son parcours. Experte du Foot fetish et du JOI, Trish Collins a progressivement dérivé des clips érotiques sur Many Vids en 2016 vers le porn softcore. Ses JOI ne se contentent pas d’être de vulgaires instructions. Elle élabore des jeux et une véritable interaction avec son spectateur. Le tout est enrobé dans une élégance qui perpétue le mythe de la maîtresse française. On adhère et on adore.

A l’heure du porno self-service, des technologies de la communication et de l’affirmation de la femme, l’onanisme commandé à distance a de très beaux jours devant lui.  

 

Journaliste professionnel depuis 2003. Rédacteur du magazine Hot Video de 2007 à 2014.

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