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5 idées reçues sur le BDSM

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Le bondage sado maso fascine toujours en dépit de sa démocratisation. Et cette fascination entraîne son lot d’idées reçues. Comme les mauvaises habitudes, celles-là, autant les identifier et s’en débarrasser. La suite, faut descendre plus bas. Plus bas, j’ai dit !

 1. Le BDSM ne concerne qu’une petite minorité d’individus

Enfonçons des portes ouvertes : la sexualité relève du jardin secret. Chaque personne croisée dans le métro, les transports, à la caisse du supermarché se promène peut-être dans son jardin, le dimanche matin, attachée en laisse, avec une gagball et un plug en queue d’écureuil dans le fondement. Mais pourquoi grossir le trait ? Le BDSM, c’est 1001 nuances de gris et bien plus vaste qu’une poignée de postures et d’instruments de torture. C’est un état d’esprit à un instant précis, un abandon de soi ou une prise de contrôle de l’autre. Pour ce faire, nul besoin d’objet, juste d’un rapport de confiance. Sur cette base, des millions d’individus ont des rapports BDSM à autant de degrés différents et la plupart n’en sont même pas conscients. Il n’y a qu’un Village People pour se balader en ville avec un froc et une casquette en cuir. Et on ne vous parle pas des Public Disgrace qui sont des tournages porno inscrits dans un cadre balisé et précis.

2. Le BDSM est automatiquement synonyme de douleur.

De la cire brûlante et des coups de fouet, des aiguilles dans les tétons et des coups de pieds dans les valseuses, pour neuf personnes sur dix, c’est ça le SM. Logique, c’est ce que le porno propose de plus hardcore, qui attire l’œil et frappe l’imagination. A cela, une raison :  ce n’est pas simple de faire passer une émotion à travers une image. La caméra est une vieille grincheuse : devant elle, mieux vaut en faire trop que pas assez. Il faut geindre et grimacer. Ceci-dit, les rapports de domination/soumission se retranscrivent de tas d’autres manières que l’infliction d’une douleur physique. On peut citer pêle-mêle : l’immobilisation, l’abstinence, l’humiliation, la régression, l’ondinisme, on en passe et des meilleures. La douleur n’est qu’une échelle et non un but. De plus, elle est purement subjective, chacun la ressentant de manière différente.

 3. Les adeptes du BDSM sont forcément des pervers déséquilibrés.

Les jeux de rôles comme ceux de régression d’âge cacheraient des besoins dangereux. Quand on est capable de faire des trucs aussi louches, même dans un cadre précis, qui sait jusqu’où ça peut déborder ? Une pulsion peut surgir à tout moment… N’en déplaise à certains, il est possible de cloisonner sa vie, de cacher soigneusement ses penchants où il n’existerait pas autant de travailleurs du sexe et de relations adultérines. En général, les aficionados du BDSM affichent même des positions sociales élevées et enviables magistrats, médecins, chefs d’entreprise… Rien de plus banal quand on jongle avec les responsabilités toute la journée : à un moment, il y a besoin d’évacuer la pression et de lâcher-prise. De la même manière qu’une femme qui va aimer être soumise au lit, sera la plupart du temps loin de l’être dans la vie.

4. Pour faire du BDSM, il faut les fringues et la panoplie qui va avec.

L’esthétique et le style sont très importants à cette époque. Ce qui a largement contribué au succès du BDSM, c’est le decorum, les fringues et les objets, facilement reconnaissables. C’est vrai que lorsqu’elles sont bien portées et fabriquées avec des matériaux de qualité – au premier rang desquels le cuir évidemment, mais pas seulement, métaux, plastiques, bois et tissus -, les tenues SM ne laissent personne insensible en club ou en soirée privée. Après, ça reste de l’apparat. A moins d’être à fond dans le trip, il y a des alternatives à la croix de Saint-André dans la cave. La littérature récente qui a popularisé le genre s’est arrachée alors qu’elle ne décrivait que des scènes avec un bandeaux sur les yeux et l’esprit tordu d’un play-boy. Avant d’utiliser un fouet, pourquoi ne pas apprendre à fesser ? A des menottes, préférez une jolie écharpe. Ce n’est qu’après avoir acquis un peu d’expérience qu’on peut passer au stade supérieur.

 5. Une fois dans le BDSM, impossible de faire marche arrière.

Obliger, c’est mourir, avant, pendant ou après l’acte. Le safe word existe pour le rappeler. Dans tout jeu, il y a des règles à partager et la plus importante, c’est le geste ou la parole qui permet de tout stopper au cas où le jeu ne devienne déplaisant voire dangereux. On ne cessera donc de répéter que la relation de confiance qui s’instaure entre maître et soumis est fondamentale. On ne se lance pas dans le BDSM avec le ou la première venu(e). Si certains trouvent dans le BDSM matière à repousser leurs limites, d’autres en font dans une simple optique de pimenter leur vie sexuelle et ça, ça se respecte.

Journaliste professionnel depuis 2003. Rédacteur du magazine Hot Video de 2007 à 2014.

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