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Du porn à la blockchain
NFT, ça sonne comme une nouvelle norme pour les smartphones, mais ça désigne un truc plus chelou : le non fungible token, sorte de certificat d’authenticité pour les œuvres d’art numériques, basé sur la même technologie que le Bitcoin. Quel rapport avec le porn ? Celui de voir sortir Succubus, le premier film X estampillé NFT. Y aura-t-il un fou pour payer le droit d’être le seul à avoir l’édition spéciale d’un boulard ? Probablement des milliers. Décryptage.
Les pornocrates sont des précurseurs. Quand une nouvelle tendance débarque, ils la testent et si cette tendance a un potentiel avenir, ils la peaufinent et deviennent des béta et alpha-testeurs de ce qui sera un phénomène de société. Quand le Bitcoin a émergé à la fin des années 2000, les studios X furent parmi les premiers business légaux à accepter un tel mode de transaction. Avec le NFT, le porn n’a été devancé que par l’art contemporain. C’est en effet le marché de l’art qui a récemment inauguré l’utilisation du NFT. Le 7 mars, l’ex-boss de T-Mobile a payé 888 888, 88 $ pour une œuvre numérique de l’artiste Steve Aoki. Le 11 mars, Everydays – The First 5000 Days de Beeple, alias Mike Winkelmann, s’est vendue 69 millions de dollars chez Christie’s.
La carte collector 3.0
Une œuvre NFT est 100% numérique. Gif, vidéo, photo, son, jeu, tweet, on s’en fout, ce n’est qu’un fichier encodé inscrit dans son container « non fongible », une formule de droit qui désigne les biens échangeables qui ne se consomment pas par l’usage. Le destin de cette œuvre est inscrit sur internet, dans la chaîne de blocks, comme un Bitcoin. À partir de là, elle est unique. Si elle passe d’un proprio à un autre, ce sera gravé avec une suite de 1 et de 0 dans un registre partagé et public appelé donc blockchain. Peu importe que le fichier soit dupliqué à l’infini et balancé gratos sur un tube, l’important pour celui qui le possède est la satisfaction d’être le seul à détenir sa version authentifiée NFT.
Des succubes à partir de 500 $
En rééditant en NFT, Succubus, produit à Dayton, Ohio, entre 2005 et 2007, le studio Wasteland n’a pas pris de risque. Best seller auréolé de nombreux prix à l’époque, la parodie horrifique réalisée par Colin Rowntree, avec Raven Riley, Liz Vicious et Brandi Love est amortie depuis longtemps. « J’ai toujours été friands de hi-tech. Le NFT est une technologie fascinante. Peu d’entre elles ont autant de potentiel détaille Rowntree, fondateur de l’un des plus anciens studios existants (1994) et qui fut un des premiers à produire du contenu en réalité virtuelle. Elle va faciliter la création d’un lien spécial avec les collectionneurs. À une époque où le piratage sans entrave a ruiné la valeur du produit porno, les NFTs sont un moyen intrigant et émergent de réinjecter un peu de valeur à travers une vraie rareté ».
Un peu de valeur… Bel euphémisme. Edité à 10 exemplaires mis aux enchères depuis le 22 mars sur le site Rarible.com, le prix de départ pour l’un d’eux est fixé à 0,3 Ethereum, la crypto rivale du Bitcoin, soit 545 dollars (autour de 450 € avec le change). Pour le prix d’une PS5, de toute façon introuvable, vous aurez droit à trois minutes de footage inédit et par-dessus, à la voix off de Don Leroy LaFontaine, surnommé « The Voice Of God » et à l’origine des bandes annonces les plus mémorables de l’histoire de Hollywood. Sans oublier, une photo jpeg dédicacée par le cast du film. Très important. C’est peut-être ce qui justifie le plus de lâcher 500 boules. Parce que sur le fond, un film NFT est-il si différent d’une dédiboobs ou d’un film privé ? Bah non. Pire, il n’est même pas personnalisé pour l’acquéreur qui ne verra pas son nom au générique de fin. C’est une copie collector numérique. Après, on ne peut en vouloir aux pornocrates d’aller dans le sillage du marché de l’art contemporain, un business spéculatif complètement absurde où une banane scotchée contre un mur se refourgue dix briques. À partir de là, pourquoi pas faire de même avec un film tourné sur une nacelle élévatrice en guise de caméra dolly…
Ceci étant dit, la démarche de Wasteland sera peut-être couronnée de succès et donnera des idées à des studios plus prestigieux. Pour le coup, une réédition des deux Pirates de Digital Playground ou de la série Fashionistas de Rocco pour Evil serait sympa, mais en l’absence d’objets physiques, au premier rang desquels le disque et le coffret, difficile de se raccrocher à des mégaoctets pour satisfaire son fétichisme. Wait & See donc avant d’évoquer le phénomène de société.
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