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OnlyFans va-t-il se détourner des contenus NSFW ?

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OnlyFans suivent depuis quelques années une trajectoire très précise : créé pour rassembler des artistes et influenceurs mainstream avec leur communauté, ils ont été phagocytés par des créateurs de contenu adulte qui leur ont permis d’engranger des centaines de millions de dollars et de se forger une notoriété. Et maintenant qu’ils sont riches et connus, ils décident de mordre la main qui les nourrit en fermant petit à petit leur porte aux comptes NSFW.

La nouvelle a fait grand bruit dans le microcosme financier en cette fin de mois de juin. OnlyFans serait en discussions avancées auprès d’investisseurs afin de clore un tour de table qui valoriserait l’entreprise à plus d’un milliard de dollars, la faisant ainsi entrer dans le haras très fermé des licornes économiques. Mais cette manne ne sera pas déversée sans quelques contreparties de respectabilité. Fini les comptes de starlettes de télé-réalité, d’égéries du X et d’anonymes s’exhibant contre de l’argent. OnlyFans se focalise désormais sur les acteurs, les chanteurs et les athlètes, à l’image de l’arrivée récente de Floyd « Money » Mayweather sur la plateforme.

Cachez ce sein que je ne saurais voir

Sur son blog ou sur ses réseaux sociaux, OnlyFans ne met en avant que des profils SFW, comme un cascadeur lithuanien, un humoriste ou un culturiste. Une vitrine présentable mais très peu rentable. Pour les travailleurs et travailleuses du sexe, il y a de quoi se sentir floué, voire carrément trompé. Si les aficionados de la plateforme ont dépensé 2,4 milliards de dollars en 2020, permettant à l’entreprise britannique d’en empocher directement 400 millions, c’est en immense partie grâce à eux. Si l’entreprise a gagné en renommée pendant le confinement et multiplié par six le nombre de ses utilisateurs, c’est aussi grâce à eux et leurs contenus licencieux, relayés par les articles de presse traitant de « L’Instagram du porno ».

Maintenant qu’elle a mis du caviar dans ses épinards grâce aux contenus érotiques ou pornographiques, la société se drape dans sa pudeur offensée et multiplie les actions pour mettre des bâtons dans les roues de ces créateurs NSFW et les inciter in fine à s’en détourner afin de montrer patte blanche à ses futurs investisseurs.

 

Pour contrer les restrictions mises en place par les banques et le puritanisme des investisseurs, des projets sex-friendly accolés à des crypto-monnaies ont déjà vu le jour. On peut aussi citer ModelForYou, site lancé récemment et qui se revendique comme « le réseau social non-censuré des modèles de charme » ou encore Swame, résolument tourné vers les contenus interdits aux mineurs.

Pour les travailleurs et travailleuses du sexe, le problème n’est pas tant le canal sur lequel ils diffusent leurs contenus mais la communauté rassemblée, qu’il faudra faire migrer. Une épine de plus dans le pied de créateurs qui ces derniers temps n’ont pas été épargnés par les attaques diverses et variées.

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