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S’exhiber à l’étranger, bonne ou mauvaise idée ?

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Nudeurs et globe-trotters, les influenceurs du charme repoussent toujours plus loin les limites de l’exhibition, jusque dans des pays pas franchement ouverts sur la question. Heureusement, un peu de bon sens et quelques précautions évitent généralement de finir en zonz’ à l’autre bout du monde pour une histoire de fesses.

Voyage, voyage… Ah, les grands espaces, le dépaysement, l’aventure en terre inconnue. Si cette période de pandémie n’est pas particulièrement propice aux escapades au-delà de nos frontières, il y a fort à parier que le retour des jours heureux sera synonyme d’exode vers d’autres latitudes pour tous les libertins avides d’effeuillages exotiques. L’occasion est donc parfaite pour se fendre d’un petit topo sur l’exhibition en pays étranger. C’est que, d’une contrée à l’autre, les règles changent concernant la nudité dans l’espace public. Et il serait fort dommage que vos vacances coquines tournent au remake de Midnight Express.

« Flashing my T*ts to my Q’t BF in a Trrkish Prisn ! XO XO« 

En juin dernier, une petite troupe de performeurs défrayait la chronique avec leur « porn villa », une location sur l’île paradisiaque de Bali qui, de fait, servait de décor d’exception à leurs petits tournages clandestins. Partageant une partie de leurs exploits sur Tiktok, les bougres ont fini par attirer l’attention des autorités locales, qui ont lancé une enquête approfondie pour retrouver les coupables, les plaques d’immatriculation des scooters et les « penjors » (les perches décoratives traditionnelles de l’île) comme indices de leur localité. C’est que, dans un pays aux mœurs extrêmement conservatrices comme l’Indonésie, la pornographie relève moins du divertissement que de la criminalité avec, à la clé, plusieurs années de taule. Lorsque les flics ont débarqué, la villa avait toutefois été désertée. Quelques mois plus tôt, c’est la brigade des mœurs dubaïote qui émettait un avis de recherche à l’encontre d’une quinzaine de paires de miches, photographiées nues sur le balcon d’un hôtel de luxe. Arrêtées, les propriétaires des scandaleux postérieurs ont finalement été expulsées par le premier avion, avec injonction de ne plus jamais remettre les pieds dans le pays.

Indonésie, Emirats Arabes Unis, Egypte ou encore Thaïlande, les exemples du genre se multiplient, et si les zob-trotters ont jusque là réussi à passer à peu près entre les gouttes, gare à ceux qui serviront d’exemple. Personne n’a envie d’être le propos d’une négociation diplomatique. En outre, ce papier s’adresse tout particulièrement aux performeurs, nudeurs et autres modèles de charme qui envisageraient de profiter de leurs vacances pour capter quelques pastilles salaces. Soyez prudents !

La chaste Dubaï ne saurait toléré pareil étalage de stupre…

À Rome, fais comme les Romains

La première règle est de sérieusement se renseigner sur les lois et mœurs locales du pays de destination. À ce titre, émettre une liste exhaustive serait passablement laborieux. Il est cependant possible de définir quelques régions du monde plus enclines aux effusions érotiques que d’autres. L’Afrique et le Moyen-Orient en sont notamment exclus. La pornographie sous toutes ses formes y est sévèrement réprimée et les procès pour obscénité sont monnaie courante. Oui, même à Dubaï. La prostitution de luxe a beau y avoir pignon sur rue, on tolère assez mal que des Occidentaux promeuvent la décadence rampante de la cité. Chine et Russie peuvent se montrer tout aussi dissuasif en la matière.

Par contraste, l’Amérique latine se montre notoirement plus libérale en ce qui concerne le sexe et la nudité. La pornographie, en tant que travail ou loisir, y est globalement admise. En 2018, la ville de Guadalajara, au Mexique, a même promulgué une loi autorisant le sexe en public, pour peu que personne ne s’estime incommodé. L’autre valeur sûre reste l’Europe, est en particulier l’Union Européenne, qui ne manque d’ailleurs pas de décors pittoresques où s’exhiber. Le rapport au sexe y est plutôt homogène, de nombreux spots sont dédiés au naturisme et les accords internationaux facilitent grandement la résolution des éventuels litiges. Aussi, voyager dans un pays avec lequel son gouvernement entretient de bonnes relations diplomatiques est toujours un plus.

Pas d’alcool, pas de porno !

Pour autant, à l’instar de la France, l’exhibition sexuelle reste généralement délictuelle dans la plupart des pays. Prudence et discrétion restent donc les meilleurs alliés de l’exhibitionniste en goguette. Préférer les zones sauvages aux centres urbains. Sortir des sentiers touristiques reconnaissables, sans s’enfoncer toutefois dans les coins craignos. Et surtout, être toujours en règle. On pourrait déjà vous inculper d’attentat à la pudeur voire de travail dissimulé, inutile d’y ajouter effraction, recel de contrefaçons, possession de drogue…

It belongs in a Museum

Qui-plus-est, et même si c’est désespérément tentant, on se tient à l’écart des monuments historiques lorsqu’il s’agit de montrer sa craquette. Déjà, parce qu’ils sont bien souvent rigoureusement surveillés. Ensuite, parce qu’on fait difficilement mieux pour déclencher un incident diplomatique et rappeler au monde notre réputation d’odieux colons. Certes, tout le monde a envie de payer son cul au sommet du Machu Picchu ou d’honorer les pierres millénaires de Gizeh de quelques millilitres de fluides organiques scandaleusement produites, mais imaginez un peu qu’un touriste sans scrupule se fende d’une séquence urophile sur le parvis de l’Arc de Triomphe… Ne trouveriez-vous pas ça inadmissible ?

Y en a qu’on essayé, ils ont eu des problèmes…

Chacun voit midi à sa porte, me direz-vous. Il serait gonflé de nous élever soudain en ayatollahs de la morale. Quoi qu’il en soit, quelles qu’aient été les exactions libertines commises, il peut être judicieux de faire profil bas sur ses réseaux sociaux et ses fan-clubs privés durant toute la durée du séjour. Pas vu, pas pris. On attendra le retour au bercail pour publier le diaporama coquin de ses vacances, histoire de se prémunir d’une petite chasse à l’homme avec les autochtones agacés. Cette sobriété est aussi de rigueur au passage de la douane aéroportuaire en arrivant comme en repartant. Figurez-vous que les gardes-frontières sont assez procéduriers avec les visiteurs qui se vantent de venir tourner des boulards chez eux…

Titulaire d'une maîtrise en cinéma, auteur d'une Porn Study à l'Université Paris VII Diderot, Clint B. est aujourd'hui chroniqueur de l'actualité porno.

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