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Marilyn Mansion : le craquage

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Qui se souvient encore de Marilyn Mansion ? Plus personne. Pourtant, quand elle débarque en 2017, elle a tout pour réussir : une petite gueule fantastique, une paire de seins naturels énormes et de l’énergie à revendre. Deux ans plus tard, elle se défigure sur fond de problèmes mentaux et d’addiction. Pouvait-il en être autrement avec un nom pareil ? Retour sur un gâchis qui illustre les dangers d’une carrière mal maîtrisée.

Quand il arrivait que Kink refuse de bosser avec une performeuse, cela voulait tout dire. En l’occurrence, Marilyn Mansion s’est fait refouler du Donjon de San Francisco car elle réclamait de se faire tabasser. En 2019, le studio était à son crépuscule, acculé par les procès visant son démantèlement et ses dirigeants n’avaient pas besoin d’un autre problème sur les bras. Cet épisode illustre à lui seul ce que fut le passage de la jeune Floridienne sous les spotlights : un fiasco. Flashback.

Dès le départ, lorsqu’elle débarque en 2017, la carrière de la Floridienne était mal née. Choisir un pseudo pareil induisait la confusion dans le référencement avec le chanteur de pop trash Marilyn Manson et pour la googlizer, il fallait déjà se battre avec le correcteur d’orthographe du moteur de recherche. Cette erreur idiomatique mise à part, Marilyn avait pourtant tout de la graine de pornstar : une tête rigolote, des grands yeux, un sourire ravageur et surtout, une poitrine extraordinaire pour une fille de son (petit) gabarit.

Un beau jour d’août 2017, elle monte dans le Bangbus. Il ne fait que le tour de South Beach, mais ce qu’elle fait à l’intérieur l’emmène vers une destination qui la changera à jamais. En réalité, dans les faits, il ne se passe rien d’inhabituel, sa première faciale à l’arrière du célèbre van passe crème. Le problème est qu’elle s’amourache de Bruno Dickems, celui qui l’a baisée dans le bus et que ce dernier traîne une très mauvaise réputation. S’improvisant agent alors qu’il n’a pas de licence et relève du proxo, il a déjà « maquerauté » en début de carrière des pornstars comme Lennox Luxe et Crystal Rae qui ont fui depuis. Pour achever le tout, il est notoire que c’est un toxico, gros fumeur de cristal-meth. Les planètes sont alignées pour que Marilyn devienne une tragédie. En attendant, elle en redemande et se retrouve bookée le lendemain. Le robinet est aussi ouvert pour toutes les majors floridiennes.

Tout l’été, elle multiplie les passages chez Naughty America, Reality Kings et Exotic4K. Mais toutes majors qu’elles soient, ces compagnies déconnent déjà. Défoncée à l’herbe, a minima, les yeux mi-clos, Marilyn est bien perchée lors de ses premières interviews. Mais l’appât du gain est plus fort que tout et la demoiselle facile à travailler. Son sex-appeal est intacte et ses scènes sont très hardcore. C’est une spinner, une toupie, comme on dit dans le jargon, un petit modèle souple qui saute dans tous les sens. Deepthroat, gaging, choke, elle déploie la panoplie parfaite de la gonzo girl. Après trois mois et onze films, première alerte, Marilyn Mansion disparaît des écrans radars. Elle réapparaît début 2018 chez Bangbros et Latinaabuse. Ses bras sont marqués. TS ? Scarification ? Piqûres ? Les spéculations vont bon train.

Fin février, elle monte aux créneaux pour défendre bec et ongle son Bruno dans un long message posté sur un forum de fans. Morceaux choisis : « Je fume beaucoup d’herbe (…) Depuis 10 mois, j’ai pour objectif de devenir sevrée et d’arrêter aussi les drogues festives comme l’ecstasy et la molly (…) Je n’ai jamais touché à l’héroïne, au crack ou à la meth (…) Ma mère m’a servi d’exemple à ne pas suivre (…) Bruno m’aide à m’en sortir, je l’aime. Il a aidé plein de filles à s’en sortir et elles ne disent pas toutes la vérité ». Et de comprendre au passage que c’est ce Dickems qui l’a recrutée et qu’il est dans toutes ses scènes… 

En mars 2018, elle quitte la Floride pour tourner en Californie. Qu’elle s’éloigne de l’autre abruti qui a fini par être éjecté de chez Bang Bros ne peut être que bénéfique, mais malheureusement, elle se retrouve chez Hussie Models, une agence qui traîne une sale réputation. Néanmoins, pendant six mois, elle enchaîne les tournages, Brazzers, KellyMadison, Digital Playground, qui font dire à certains qu’elle est à quelques marches de devenir un big name. Ce sera malheureusement le chant du cygne. Dès la fin de l’été, elle se remet à s’abîmer. Ça commence par un énorme tatouage de croix ansée entre le seins, puis celui d’un serpent sur toute la jambe droite, avant d’attaquer ses doigts et son visage à grands coups de lettres gothiques. Pour ceux qui l’ont suivie depuis ses débuts, c’est pire que de lacérer la Joconde, somme toute qu’un amas de bois et de papier… Une dernière fois, elle se justifiera publiquement sur les forums de fans. Un message décousu qui constitue sa propre épitaphe : « Je ne suis pas entrée dans une période de rébellion et je n’en ai plus rien à foutre de ce que les autres pensent de moi. Je refuse d’obéir. Je suis une sadique désormais, un individu qui s’est fabriqué lui-même (…) Je suis fatiguée d’être reconnue dans les aéroports, maintenant je suis méconnaissable, un humain différent avec une autre identité (…) Toutes les pornstars finissent crackées (…) Vous êtes tous stupides ».

Ainsi soit-il.

Journaliste professionnel depuis 2003. Rédacteur du magazine Hot Video de 2007 à 2014.

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