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Déesse, l’interview portrait : « Grâce à ce métier, j’ai appris le squirt ! »

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Streameuse et modèle de charme, l’entreprenante Déesse cumule une double vie virtuelle avec les contingences très concrètes de la vie de jeune maman. À 24 ans, la créatrice indépendante livre un témoignage tout en nuances des réalités du métier.

Je suis hypersexuelle, « nymphomane » étant le terme péjoratif. Vraiment, je le suis depuis que je suis toute petite. Quand tu es hypersexuelle, tu l’es, bon, pas dès ta naissance, mais ça commence très, très jeune. Dès mes trois-quatre ans, j’avais envie de charo tous les mecs qui m’entouraient. Evidemment, ça va avec l’âge. C’est-à-dire que tu veux les embrasser, leur rouler des pelles. Tu veux qu’ils soient « tes » petits-copains, etc. J’étais totalement en admiration et, comme dans Pokemon, je voulais tous les attraper. 

Appelez-la Déesse, ou Déesse Michto (rapport à un délire avec ses fans). Elle n’est en tout cas pas arrivée là par hasard. Tombée à un jeune âge sur un site de cam voyeuse, elle est immédiatement frappée de fascination pour les femmes décomplexées qui font ce métier. Gagner sa vie en faisant plaisir ; et si une activité si délicieusement absurde pouvait justement canaliser le feu intérieur qui la dévore ?

« C’est aussi valorisant et rassurant de se dire qu’on peut être aimée en tant que femme, quand on ne ressemble pas aux autres pour se faire plus de blé… »

Le vrai déclic, c’est que je connaissais une nana qui faisait des cams. Et j’ai carrément été la voir un jour. Je me suis dit : « Putain, c’est beaucoup trop bien, je veux trop essayer ! » Je ne savais pas qu’on pouvait autant gagner sa vie, voire même la gagner très bien. Je n’étais pas dans la meilleure des situations financières à l’époque, mais je n’ai vraiment pas fait ça que par intérêt financier. Beaucoup de filles le font pour l’argent. Les gens pensent souvent que c’est de l’argent facile. Or, pas du tout. Pour gagner sa vie, pour gagner des sous, il faut fidéliser de la clientèle, se donner à fond, être très, très présent. Je voulais tout ça.

Pour autant, nul besoin de griller les étapes. L’initiation au travail du sexe s’est faite progressivement, il y a un an et demi. D’abord, des photos d’un érotisme « suggestif » dit-elle, puis un sein, une fesse, un peu de danse, du strip-tease, et un fan-club, pour fédérer ceux qui commencent à la suivre. Le sexe, le « hard » ne viendra réellement qu’après, le temps de se réconcilier avec un corps qu’elle décrit comme atypique. Fine, aux hanches larges, de petits seins, une voix grave et des traits androgynes.

Assez atypique, car je ne corresponds pas aux standards actuels : les filles aux lèvres très pulpeuses, des gros seins, le gros cul. Beaucoup sont refaites. Je ne critique pas, mais je relève un standard. Dans tout ce qui est Instagram, Snapchat, etc., les filles ont les cheveux longs très lisses ou au contraire très ondulés, énormément maquillées, avec des faux cils. Tout ça pour dire que je n’ai pas du tout un physique qu’on voit très souvent. Et c’est cool, parce que c’est aussi valorisant et rassurant de se dire qu’on peut être aimée en tant que femme, quand on ne ressemble pas aux autres pour se faire plus de blé.

« M’exhiber m’a permis de devenir limite narcissique. J’ai appris à m’aimer, me mettre en valeur, de moi-même. »

Et plutôt que de répondre au standard par le « piège » de la chirurgie, ou la fétichisation d’une caractéristique physique, Déesse est partisane de « l’acceptation totale ». Rien de plus naturel de la part d’une ancienne complexée, « très, très complexée », pour qui ni sa séduisante voix grave, ni son derrière rebondi ne trouvait grâce. C’est tout ou rien : tout aimer, pour ne pas se recomplexer. À ce titre, l’exhibition fait d’ailleurs montre de formidables vertus thérapeutiques.

Avant que je commence, j’avais accouché à peine deux ans plus tôt. Je vivais une rupture difficile. Et j’avais l’impression d’être un monstre. C’est vraiment le terme. Je me trouvais « monstrueuse », avec les changements qui se sont opérés sur mon corps. Commencer petit à petit, et ensuite montrer mon corps, m’exhiber, m’a permis de devenir limite narcissique. J’ai appris à m’aimer, me mettre en valeur, de moi-même. Je trouve aujourd’hui que je suis une jolie nana et je veux en faire profiter. C’est mieux qu’un miroir. C’est le miroir magique.

À notre époque de surexposition médiatique, une telle assurance n’est pas un luxe, surtout quand, comme Déesse, l’on évolue dans d’autres sphères parfois moins tolérantes que le charme. Car en gameuse accomplie, cette authentique millenial a connu les affres de l’exposition sur Twitch, sa modération arbitraire, sa communauté complexe. Malgré les raids d’insultes et les attaques DDoS, elle était même parvenue à y générer un revenu régulier ; avant d’en être finalement bannie, ironiquement tombée dans un piège pornographique.

Parmi les haters, il y a eu beaucoup d’insultes et parfois, ils t’envoient un lien. Et j’ai fait l’erreur de débutante de cliquer sur le lien. Et hop ! Ça a ouvert un site porno. Ou alors une bite envoyée sur Discord. Donc je suis allée l’effacer, mais du coup, on l’a vu sur mon live. Un autre jour, je dessine, parce que je sais bien dessiner. Et on était dans le délire de dessiner des zizis entre potes. Le problème, c’est que je l’ai tellement bien dessinée, ce zizi, avec les veines et tout, que les haters présents en ont profité pour me signaler. Twitch a cru que c’était « in-ten-tion-nel ».

J’ai perdu mon travail. J’ai recommencé un petit peu. Je gagne beaucoup moins qu’avant, évidemment. C’est beaucoup plus dur. Il y a moins de monde, parce que je ne suis plus sur Twitch. Ils n’ont jamais voulu m’écouter, malgré mes messages.

« Ceux qui me suivent dans le sexe sont plus respectueux lors des jeux vidéo que les gameurs qui vont me voir dans le sexe. »

Et la streameuse de condamner l’hypocrisie de la plateforme quant au contenu sexuel, les channels « Hot Tub » et leur marché de l’érotisme Canada Dry en ligne de mire.

Beaucoup de gamers sont bannis de la plateforme, alors que beaucoup de filles qui font ça sont gardées. Ce qui fait que ça nique le travail des gamers et le travail des camgirls aussi. On est vraiment dans un tournant très, très difficile. Ça décrédibilise les filles comme moi, parce que les mecs se disent : « Ah ouais, tu es une fille qui joue aux jeux vidéo, donc tu montres tes seins ou ton cul. » Bah non ! Et inversement, toutes les filles sont des putes, alors que non, encore une fois. On fait juste ce qu’on veut, par contre, sur la plateforme adéquate.

Déesse se produit maintenant sur Trovo, auprès d’une communauté certes plus restreinte, mais avec qui elle peut partager sa passion sereinement, de l’incontournable Call of Duty (Modern Warfare 3, notamment) en passant par les jeux de gestion Planet Coaster ou Harvest Moon, du récent Pokemon Unite à la cultissime saga Zelda qu’elle s’est encrée sur le corps. Streaming et caming, les deux faces d’une même pièce ?

La streameuse, la camgirl et moi-même sommes quasiment la même personne. J’ai la même voix, je rigole aux mêmes blagues, mais quand tu es camgirl, tu dois surjouer les qualités qu’on te demande. Moi, je veux montrer la femme que je suis, pas une autre, mais je suscite le désir, donc je vais être plus sexy. S’il faut que je sois chaude, je vais laisser parler mon sex-appeal, devenir encore plus entreprenante. Dans les jeux vidéo, je vais plus faire ressortir mon côté gameuse, mais aussi ma personnalité, mon humour. Et dans la vie de tous les jours, je vais être beaucoup plus sérieuse que ces deux filles, parce qu’il faut penser aux factures, au quotidien, à son enfant, toutes ces choses qui font que je suis pleine de projets et d’ambitions. Donc je dirais que je suis à 80% la même, et les 20% à côté sont rattachés à ce que je fais.

La frontière entre ses deux publics n’étant pas hermétique, Déesse relève malgré tout quelques différences notables entre l’audience érotique et vidéoludique.

Ceux qui me suivent dans le sexe sont plus respectueux lors des jeux vidéo que les gameurs qui vont me voir dans le sexe. Ils sont plus libérés et sont dans l’acceptation dès le départ, puisqu’ils consomment aussi. Je pense que ça part de là. Ce qui est fou, c’est que les gamers sont censés être pas mal ouverts d’esprit. Et c’est choquant, parce que ce sont les premiers à consommer aussi du porno, il faut le dire, surtout dans les jeux vidéo. On connaît tous GTA, avec les putes, ou encore les hentai. Mais par contre, ça va critiquer la femme alors que sans elle, ils n’auraient pas non plus d’héroïnes sexy dans les jeux vidéos. On dirait qu’ils n’arrivent pas à faire la part des choses : « C’est qu’un jeu ! » Non, tu as quand même besoin d’un modèle de femme libérée.

« Depuis que je suis adolescente, je m’excite beaucoup plus facilement sur du hentai que sur du porno. »

En clair, elle n’est pas dupe de l’ambiance « macho-man » des salons de jeux vidéo. Et pour cause ; elle en connaît tous les codes. Grande fan de seinen, le manga « mature, avec une putain d’histoire », elle ne jure que par Berserk : « Faut vraiment que tu l’imagines avec des étoiles autour, genre * Berserk *. » Et évidemment, le hentai.

Depuis que je suis adolescente, je m’excite beaucoup plus facilement sur du hentai que sur du porno. Ce n’est pas parce que je tourne du porno que je suis amatrice de ça. En fait, je ne suis pas voyeuse. Je n’apprécie pas trop le porno. Ce que j’aime, c’est le hentai. « Yamete ! Yamete, senpai ! »

 

 

Pas de tentacule, mais j’aime les monstres. Les gros monstres bien virils, avec de grosses bites. Ou plein de petits monstres qui s’attèlent à la tâche : nénette, seins, tout ce que tu veux, partout !

Elle s’étend alors sur ses fantasmes animés, habités de demoiselles en détresses et d’odieux pervers lourdement enfouraillés : le Petit Chaperon Rouge aux prises avec un ogre terrifiant, des lycéennes livrées à leur abominable professeur, un directeur d’école mammophile s’occupant méthodiquement d’une mauvaise élève.

C’est très bizarre, je vais être attirée par des choses limites sales, immorales, malaisantes, mais dans la vraie vie, ce n’est pas possible. C’est du dessin. Il faut capter que ce n’est pas la réalité. Des fantasmes virtuels à ne pas reproduire. Enfin, tu peux l’expérimenter dans le cadre du roleplay, avec des personnes consentantes et une envie commune. Les gens ont beaucoup de mal avec ça. Ton appétit sexuel n’est pas celui de l’autre, la sexualité est intime et personnelle.

« Grâce à ce travail et à ces explorations, j’ai appris la sodomie. »

Son art à elle se veut moins extrême, dans le souci particulier de respecter les sensibilités de son chéri, lorsque ce dernier se plie à ses séances de domination soft. Elle prévoit tout de même quelques séquences plus musclées avec d’authentiques soumis triés sur le volet parmi ses fans. Quant aux pratiques, il y a l’embarras du choix pour tout pornophile qui se respecte. Des pipes aux twerks, des strip-teases aux exhibs, c’est par le média que Déesse explore sa propre sexualité.

Pour le tournage, ce sera plus expressif. En gros, je laisse plus le côté bestial ressortir. Si je kiffe, ou même si j’apprécie un peu, je vais le montrer, ouvrir la bouche, faire un petit gémissement. Alors que dans la vie réelle, même si tu kiffes, des fois, tu peux fermer ta gueule. Ce n’est pas parce que je ne dis rien que je ne suis pas en extase. Une femme peut jouir sans rien dire. 

Mes vidéos sont plus expressives, et j’explore plus de choses. Grâce à ce travail et à ces explorations, j’ai appris la sodomie. Avant ça me dégoûtait, et c’était hors de question. Ça fait quelques mois que j’ai commencé. J’ai aussi appris le squirt. Toutes les femmes ne savent pas le faire. Mais moi, je me suis rendu compte que si. J’ai pu accéder à plusieurs extases dans la même journée. Ce métier m’a vraiment appris plein de choses, à mieux m’explorer. 

Je ne suis pas une performeuse, en revanche. Si j’acquiers de la notoriété, c’est grâce à mon appétit sexuel et ma curiosité plutôt que l’ambition de toujours me dépasser. J’ai des collègues qui performent et qui en sont venues à se blesser. Repousser les limites de mon corps n’est pas trop mon truc. Je ne critique pas ceux qui le font, mais je ne me sens pas prête et je ne me sentirai sans doute jamais prête à me faire violence. Le sexe reste du plaisir. 

« Au final, je me retrouve à gagner entre 50 et 150 dollars de l’heure. Je ne pensais pas que je pouvais gagner autant en étant moi-même. »

Pour autant, elle n’est pas étrangère à l’esprit de compétition propre à ce milieu, remportant un concours sur un célèbre site de webcam, pas plus tard que la semaine précédente : 214ème des 500 lauréats ayant engrangé les plus gros gains lors de leurs shows, parmi des milliers de participants. À la clé, un chèque de 50 dollars pour elle, quand la grande gagnante repartait avec 1750.

Pour te représenter : 50 dollars, c’est ce que tu es censée te faire en une à deux heures de travail. Je parle d’une camgirl normale, attention, pas des très connues. Il y a des filles qui font 13 dollars en 6 heures. D’autres font 600 en une heure. Mais là, je parle d’une vraiment d’une bonne… non, ce n’est pas le bon terme… d’une camgirl… Comment on pourrait l’appeler, selon toi ? Habituée ?

 

 

Ainsi, la première qualité d’un modèle de charme est sans doute de conserver le sens des valeurs, la mesure du travail nécessaire au regard des gains promus par les sites d’exhibition, « surtout quand on sait combien gagne un Français moyen. » Aussi, Déesse a investi, ou plutôt s’est investie dans ce métier qu’elle prend très au sérieux, condition sine qua none pour assurer le train de vie de sa famille.

Au final, je me retrouve à gagner entre 50 et 150 dollars de l’heure. Je ne pensais pas que je pouvais gagner autant en étant moi-même. Je suis une semi-pro, pour moi. Je ne sais pas comment l’expliquer. Ma cam, c’est de l’HD, j’ai la fibre, une lampe de studio, plein de godes, un plaid, plein de joujoux, des cosplays… En gros, voilà, je suis dans cet univers. Alors que les camgirls « lambda » comme tu les appelles, c’est parfois des cams de merde. Elles sont dans le noir, elles ne se montrent pas totalement. Elles ont un ou deux joujoux, ou que leurs doigts. C’est ça, une camgirl lambda. Des nanas qui ne font que se toucher, pas très impl… Ah bah voilà, une camgirl « impliquée » ! C’est bon, j’ai trouvé le terme. 

« Enfin, voilà, même dans mon métier sexuel, je sensibilise les gens. Parce que je trouve ça important. »

Impliquée donc, jusque dans son rapport à ses fans pour qui elle est bien plus qu’un simple exutoire sexuel. Car les complexes physiques et les vertiges de l’amour sont des angoisses partagées des deux côtés de l’écran. Et l’on ne se livre jamais autant que dans l’intimité d’un salon virtuel.

J’ai des clients, laisse tomber : « Je suis puceau, personne ne veut de moi. Je suis qu’une merde. » J’ai déjà eu des gens en cam, ça m’a fait mal au cœur. Je leur dis, parfois, quand ils me montrent leurs sexes :

« – Mais pourquoi tu dis ça ? De ce que je vois, tu as l’air mignon, tu es bien foutu, il y aura toujours quelqu’un.

– Ouais, mais non. Personne ne veut.

– Mais ça n’a rien à voir. Sois à l’aise avec moi, et un jour, tu pourras le faire avec une vraie personne. Et au pire, si tu payes pour moi, c’est con à dire, mais paye pour une escort. Et une fois que tu l’auras fait avec elle, tu auras confiance en toi. Tu l’auras déjà fait. Il n’y aura plus qu’à le faire avec une femme qui ne fait pas ce métier… »

Chacun commence par son chemin, ce qui compte, c’est de se lancer. Enfin, voilà, même dans mon métier sexuel, je sensibilise les gens. Parce que je trouve ça important.

Ainsi, « permettre aux gens d’accepter leurs corps et leurs sexualités » est un leitmotiv qui rythme la vie de Déesse, aussi bien sur le plan professionnel que personnel. Camgirl, streameuse, modèle de charme et maman, il est loin d’être simple de jongler avec tant de sollicitations, tant de responsabilités. Une charge de travail qu’elle qualifie « d’inhumaine », au regard de constatations simples : 2 à 3 heures de sommeil par nuit, du taf par-dessus la tête et un enfant à charge qui ne doit manquer de rien.

Ton gamin, tu dois l’élever en tant que maman. Tu n’as aucun droit de l’élever en tant que gameuse ou que travailleuse du sexe. C’est normal.

Il peut savoir. Mon fils, il aperçoit, parfois, les joujoux. Je lui ai expliqué, les règles, les tampons : « Ça fait pas peur, c’est normal, c’est les filles. » Il est tout petit, mais il le sait. Ton enfant peut être au courant que tu fais quelque chose pour les adultes, que ce sont des jouets à maman. Il faut lui expliquer avec ses mots d’enfants. Pour les jeux vidéo, il sait que maman y joue, mais maman, c’est maman !

Mon enfant, tous les jours, il me regarde émerveillé en faisant : « Maman ! » Il me fait plein de câlins et plein de bisous. C’est comme ça que tu sais si ton gosse est élevé dans l’esprit que c’est ton enfant.

Tu vois, je n’ai pas parlé de la femme, quand je t’expliquais tout ça. Il n’y a pas de moi. La femme, moi toute seule, je n’ai rien. Quand je prends du temps pour moi, c’est du temps de mon sommeil, ou du temps sur mon travail. Je n’ai pas de vie à proprement parler. Je pense sans cesse à gagner mieux, à mes projets, à mon enfant. Je ne conseille pas de travailler là-dedans avec un enfant en bas-âge. Tu peux être maman, et tout. Mais si tu commences et que tu as déjà un enfant, il faut vraiment être sûre de soi, être hyper-organisée. C’est un truc de fou…

Parfois, je me rends malade, mais même si ma santé m’importe, j’ai un enfant, je ne suis pas toute seule. Je ne peux pas me permettre de me reposer. Je suis un couteau-suisse. Ce n’est pas vraiment humain, ce que je fais, pas vraiment normal. Pas au sens immoral, mais dans le sens où on n’est pas censé être seule pour tout ça.

Il faut néanmoins composer, quoi qu’il arrive, avec les enjeux familiaux auprès de parents qui ne comprennent pas nécessairement les choix de vies de leur fille. Et en définitive, l’écoute, l’attention et la psychologie sont les plus grands talents d’une modèle accomplie comme l’est Déesse. En résumé, l’art de trouver les mots justes

J’ai du respect pour mes parents au point qu’il faut qu’ils le sachent. Imagine s’ils devaient finir par l’apprendre : on leur dit ou tu deviens suffisamment connue pour qu’ils le découvrent. C’est horrible, de l’apprendre comme ça. Je pense qu’il faut surtout savoir à qui en parler. Avoir les bons mots.

Dès que tu as les mots qu’il faut avec ta famille, que tu insistes, ils sont en mesure de comprendre. Le principal, c’est de ne rien lâcher. Ce n’est pas à ta famille de choisir pour toi. C’est ta vie. Qu’ils soient d’accord ou pas, ça ne change rien. Ce qui compte, c’est que tu te sentes bien avec tes choix, et que tu t’y tiennes. Ma mère était pareil à propos des jeux vidéo. Je gagnais ma vie avec le streaming, mais elle était contre. Elle ne trouvait pas ça normal. Mais du moment que tu lui expliques…

Titulaire d'une maîtrise en cinéma, auteur d'une Porn Study à l'Université Paris VII Diderot, Clint B. est aujourd'hui chroniqueur de l'actualité porno.

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