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Positions seXuelles : mythes et réalité
Doggy, frog, reverse cowgirl… Les positions les plus fréquentes dans le X pourraient remplir un zoo. C’est justement car elles ne sont pas très naturelles pour des humains qu’on les baptise ainsi. Pourtant, nombreux sont ceux qui pensent que ces positions sont des passages obligés pour bien « baiser ». Il n’en est rien et ce sont des acteurs qui le disent…
Si le cinéma est l’art de trop en faire, alors le débat sur le fait que le X est ou n’est pas du ciné est clos. Dans le porno, on en fait beaucoup trop ! L ’enjeu est de taille : maximiser la charge émotionnelle du spectateur à travers des images clés. Celles des parties génitales sont évidemment les plus importantes, mais des moments comme ceux de l’éjaculation sont tout aussi « clés » pour mesurer l’efficacité d’une scène. La vision claire et nette du triptyque « bite-chatte-cul » est ce qui distingue le porno de l’érotisme. C’est sa définition, son essence même.
Mais pour satisfaire à cette condition, les acteurs font des contorsions et tandis que le public complexe de ne pouvoir s’envoyer en l’air de la même manière, les acteurs aimeraient quant à eux un simple missionnaire. Paradoxal ? Pas pour les premiers concernés. « Dans 90 % des scènes, le sexe est complètement différent de celui que l’on a dans sa vie personnelle », confie Ryan Driller, un des performers les plus demandés, au pure player Mashable. « La position du missionnaire cache ce que la plupart des gens veulent voir, renchérit Alex Saint. Le cul d’un mec qui rebondit de haut en bas n’est pas ce qui est tellement recherché ». Du côté des actrices, c’est pourtant de cette manière qu’elles prennent le plus leur pied : « c’est ma position favorite en privé, avec un contact sur tout le corps et des French Kisses. C’est la plus érotique et la plus excitante, témoigne Larkin Love. Mais vous ne la voyez presque jamais. Ce n’est pas intéressant à regarder, il n’y a aucun angle de vue sur la pénétration. Vous ne pouvez même pas voir les seins ». Même son de cloche pour une performeuse comme Sofie Marie : « c’est celle où j’ai connu mes plus gros orgasmes, quand mon partenaire faisait de profonds et lents mouvements circulaires pour toucher mon point G, yummy ! Toutefois, les bons angles de caméra signifient généralement une position inconfortable ». Ces fameuses positions inconfortables diffèrent selon la morphologie des performers. Les plus légères et plus musclées des cuisses ont un net avantage pour tenir la distance sur la position en cow girl, où la fille chevauche le mec, et plus encore dans sa variante, la reverse, avec une performeuse assise sur l’acteur, dos à lui. Pour Sofia Marie qui kiffe le work out, c’est une position naturelle, quand Kimmie KaBoom la trouve douloureuse.
Toutes s’accordent en tout cas pour avouer que les reverse cow girls réclament d’avoir de bonnes cuisses. « C’est beaucoup de travail sur les jambes, vous avez intérêt à être tonique, souffle Rina Ellis. Le dos doit être bien cambré pour que les fesses remontent ». En privé, Ryan Driller a pour sa part adopté la position : « la cow girl est la position qui ressemble le plus à ce que je fais à la maison, sauf que sur une scène, ma partenaire va de haut en bas alors qu’il y a plus de sensation quand les sexes frottent et font pression l’un contre l’autre ». On ne saurait que confirmer. Il en est de même pour la reine des postures, le doggy, l’inoxydable levrette : ce qui est fun en privé réclame des aménagements pénibles sur une scène. Larkin Love : « Il faut une partenaire souple et réceptive, surtout pour les P.O.V. Il faut cambrer le dos au maximum, dessiner un U et réussir à mettre le visage sur le même plan que les fesses pour rentrer dans le cadre de la caméra. On n’imagine pas la flexibilité que ça réclame ! Ca n’a pas l’air choquant dans une image en deux dimensions, mais ce n’est affreusement pas naturel pour baiser ». Des contraintes qui s’appliquent aussi au performer masculin par la loi des interactions réciproques. « J’ouvre pour la caméra et je décale mon corps de 30 degrés par rapport à une ligne qui passe entre ma tête et celle de ma partenaire. Je n’ai qu’une seule hanche qui touche ses fesses. Le côté face à la caméra ne touche rien, comme ça, on peut voir la pénétration ».
Le prix à payer est une péné moins profonde et un plaisir amoindri. Ajoutez des lumières dans les yeux, un maquillage étouffant, d’éventuels techniciens et vous n’obtenez pas l’équation de l’extase. D’ailleurs, l’ensemble des performers interrogés par Mashable rechignent à l’idée d’introduire des pratiques porno dans leur sexualité. Pour le commun des mortels, ce serait comme ramener du boulot à la maison… « La seule fois où l’on s’est retrouvé à faire des trucs du porn dans notre propre lit, c’était par accident. Je travaillais tellement que certains trucs étaient devenus de purs réflexes », confier Driller. « Si vous regardez du porno pour vous donner des idées et de l’inspiration, les positions sont une des pires choses à prendre », assène de son côté Larkin Love, appuyée par une Rina Ellis à la sentence si péremptoire qu’elle ne peut que conclure : « Le porno n’est pas de l’éducation sexuelle, ni même un guide pour la sexualité ».
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