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Giovanna Casotto : portrait de l’artiste en pornstar

Pour la sortie d’un nouvel album chez Dynamite, Les Pin-up de Giovanna Casotto, la dessinatrice italienne, désormais très rare en interview, a accepté, pour La Voix du X, de répondre à quelques questions. L’occasion de revenir sur une carrière artistique unique en son genre…
Si l’on vous parle de bandes dessinées érotiques italiennes, vous pensez certainement à Manara ou Serpieri. Pourtant, l’une des plus grandes artistes en ce domaine longtemps réservé aux hommes, est bien une femme : Giovanna Casotto.
Née en 1962 en Lombardie, Giovanna Casotto a longtemps vécu une existence plutôt sage de « femme au foyer », comme elle le raconte elle-même. Jusqu’à une rencontre décisive avec les fumetti que collectionnait son mari : Glamour International, Comic Art, Orient-Express… Pourtant , ce n’est pas le contenu érotique en tant que tel qui l’intéresse, mais plutôt le nu artistique, masculin ou féminin. Celle qui jusque-là ne faisait que reproduire des tableaux de Rembrandt ou Picasso ouvre, un jour, les premières pages de La Blonde, de Franco Saudelli (célèbre auteur de fumetti spécialisé dans le bondage). Giovanna Casotto qualifie cette découverte de « révélation ». Peu après, elle effectue une demande d’inscription à l’École de bande dessinées de Milan. Elle y suit un cursus de trois ans, au cours duquel elle découvre, notamment, Leone Frollo. Engagée par l’éditeur italien Stefano Trentini, elle dessine des fonds de vignettes pour des histoires de football (un sport qu’elle déteste), en attendant mieux. En 1988, Trentini décide de lancer un magazine érotique, racontant la vie d’une actrice porno éponyme, Selen. Celui-ci embauche les plus grandes stars de la BD érotique italienne de l’époque : Manara, Liberatore, Tarlazzi, Mazzoti… Casotto nous a expliqué n’avoir eu «aucune difficulté » à se lancer dans cet univers alors strictement masculin : «Mon éditeur a aimé mes dessins. Le combat que j’ai dû mener a été de faire face à la mentalité machiste des gens ordinaires, à l’égard d’une femme qui essaie de raconter ses fantasmes érotiques. Avec mes collègues, je n’ai jamais eu aucun problème ! Tout au plus, certains étaient un peu jaloux de moi. »
C’est avec le magazine Selen que Casotto commence à se faire un nom, grâce à ses couvertures sexy et à ses BD porno dans lesquelles elle se met elle-même en scène : « Au départ, je me suis dessinée moi-même, comme la plupart des illustrateurs. Au fil du temps, j’ai rencontré des femmes qui acceptaient d’être représentées dans des poses sensuelles, alors j’ai commencé à les dessiner aussi. Si je suis exhibitionniste ? Peut-être bien. Ce qui est sûr, c’est que j’aime me montrer à travers le dessin. » Lorsqu’on lui demande si ses BD – plutôt hard – sont inspirées de sa vie sexuelle, elle répond, énigmatique : « Certaines personnes aiment à le penser… »
Elle impose rapidement son style, un noir et blanc sensuel rehaussé d’une palette limitée de couleurs, mettant en valeur l’essentiel… Son esthétique rétro rencontre des nombreux fans, qui ne se reconnaissent pas dans les standards de leur époque. Casotto s’inspire des années cinquante, avec des femmes tout en rondeurs, arborant aisselles et pubis poilus.
« Mes codes esthétiques, nous a-t-elle confié, sont ceux des années 50. Je suis nostalgique de la féminité de cette époque. J’aime les femmes qui mettent leur corps en valeur, et exaltent leur différence par rapport aux hommes. »
Les scénarii, plutôt légers mais souvent pervers, subliment les formes de la belle brune, qui devient bientôt un fantasme vivant pour des Italiens alors peu habitués à ce qu’une femme assume à ce point sa passion pour l’érotisme.
L’Italie s’enflamme pour Casotto. Contre toute attente, elle devient une star, régulièrement invitée sur les plateaux de télé. Elle co-présente quelques émissions people comme le Maurizio Costanzo Show, Harem ou Second Evening… Elle se sent vite dépassée par cette célébrité soudaine. Mal à l’aise en public, elle apprécie peu les attaques de ceux qui l’accusent de faire du porno… Elle commence à détester la télévision, et choisit de s’isoler dans son monde, son « petit espace de rêves » comme elle définit elle-même ses bandes dessinées. « Je me sens mal à l’aise dans les foules, avoue-t-elle. J’aime la solitude. Le dessin me permet de mener une vie discrète. »
Si elle choisit de s’isoler, ses productions, elles sont distribuées dans toute l’Europe et aux États-Unis. En trente ans, elle vend plusieurs centaines de milliers d’albums. En France, ses BD aux titres minimalistes – Oh ! Giovanna ! ; Giovanna, Ah ! ; Giovanna, Si ! ; Giovannissima – paraissent dès le milieu des années 2000.
Aujourd’hui, , les éditions Dynamite consacrent un beau livre à l’art de la belle brune : 200 dessins en pleine page, dont de nombreux inédits, des photos, des articles de presse, un cahier présentant la méthode de travail de Casotto, des pin-up dessinées « étape par étape », et plusieurs pages mettant en regard les photographies de Casotto et les pin-up réalisées d’après ces modèles. Un hommage à l’éternel féminin, et à un monde sur le point de disparaître : celui des filles que l’on punaise sur les murs des ateliers, des vestiaires ou des salles de garde, symboles d’un ordre phallocentré que les féministes d’aujourd’hui s’acharnent à détruire. Celles-ci peuvent-elles comprendre l’ironie, le second degré et l’incontestable girl power qui s’expriment sur chaque planche de la dessinatrice ?
Les Pin-up de Giovanna Casotto, éd. Dynamite, coll. Canicule, 256 p., 34,90 €.
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