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OnlyFans dans le viseur de la justice pour conspiration

Dénoncé par ses concurrents et la performeuse Alana Evans, Onlyfans devra répondre devant la justice d’accusations de conspiration contre ses rivaux pour les évincer des réseaux sociaux.
La plateforme OnlyFans conspire-t-elle pour faire blacklister les sites rivaux ? C’est ce que prétendent FanCentro et JustForFans, deux sites concurrents aux fonctionnalités similaires, ainsi qu’Alana Evans, performeuse américaine et responsable à l’Adult Performance Artists Guild (APAG), un syndicat du business. Convaincus de leurs dires, tous trois ont déposé plainte contre le site, étayant leurs allégations d’un schéma détaillé et similaire de la machination à leur encontre. Avec l’appui d’une société tierce complice mais pour le moment inconnue, la conspiration impliquerait les services de modération des principaux réseaux sociaux et en particulier le protocole DIO (Dangerous Individual and Organization) du groupe Meta (Facebook, Instagram), au moyen de signalements abusifs auprès du Global Internet Forum to Counter Terrorism (GIFCT). Le but : couper le trafic vers les sites rivaux à la racine, en empêchant toute promotion via les réseaux sociaux. Explication de texte.
Trafic suspect
La semaine passée, BBC News révèle le pot aux roses, mettant la lumière sur la plainte déposée par FanCentro en novembre dernier à l’encontre de son concurrent et leader du marché des fan-clubs adulte OnlyFans. Très vite, les langues se délient révélant deux autres plaignants : JustForFans, autre plateforme concurrente, dont le dossier a lui aussi été déposé en novembre, et Alana Evans, présidente de l’APAG, au nom de ses collègues lésés, dans le cadre d’un recours collectif (« class action »). Les trois accusations concordent, pour dénoncer une conspiration de la part d’OnlyFans, commanditée par Leonid Radvinsky lors de son acquisition de Fenix, la société propriétaire de la plateforme, des mains de son fondateur Tim Stokely, courant 2018.
Dans les différents dossiers, le business des plateformes adulte d’alors est décrit comme « un marché vivant et compétitif » où petites et grandes ont leur chance. Mais soudain, le trafic chute inexorablement sur tous les sites, à l’exception d’Onlyfans, et en particulier depuis les réseaux sociaux, vecteur essentiel de consommateurs. Et selon les plaignants, sa position dominante sur le marché ne suffit pas à justifier un tel effondrement. S’en suit un constat, celui que les profils qui promeuvent des plateformes adulte autres qu’OnlyFans, en particulier sur Instagram, sont bien plus invisibilisés (shadowban) et/ou bannis que ceux qui la promeuvent spécifiquement. Pour FanCentro, « il n’existe aucune explication statistique ou autrement bénigne (tel qu’un meilleur marketing), justifiant de ces différences de traitement. » Et de conclure qu’elle est « causée par la manipulation d’une ou plusieurs bases de données individuelles (ou de modèles de données d’entraînement) partagées ensuite pour partie ou en totalité par de multiples sociétés », un procédé conçu « dans le but d’affaiblir les concurrents d’OnlyFans et leurs modèles, et d’induire de nets bénéfices à OnlyFans et ses contributeurs adultes n’ayant jamais promu aucun de ses concurrents. »
Même son de cloche du côté d’Alana Evans : « La suppression et l’invisibilisation de posts, et la réduction du trafic pour certain contributeurs ont commencé subitement et furent si conséquentes et si dramatiques qu’elles ne pouvaient être le résultat d’un filtrage des contenus des réseaux sociaux par des modérateurs humains. Le flux économique vital de certains créateurs et plateformes semblait être bloqué de façon si consistante que seul un processus automatique pourrait en être responsable. Mais les performeurs associés exclusivement avec OnlyFans ne furent pas affectés de la même manière. En conséquence, Onlyfans a commencé à croître graduellement puis exponentiellement – gravissant en flèche tous les classements du trafic web – pour très vite devenir l’un des acteurs principaux de l’industrie adulte, tandis que la plupart de ses concurrents stagnaient ou voyaient leur trafic et leur chiffre d’affaires diminuer de façon dramatique. »
Game of Pr0n
C’est là qu’interviennent les spéculations. Pour les plaignants, il est clair que la plateforme et en particulier son propriétaire Leonid Radvinsky, magnat du trafic web, sont impliqués dans cette machination. Ils soutiennent qu’une société tierce, et pour le moment inconnue, serait engagée par Radvinsky pour corrompre les bases de données de référencement des sites et contenus de propagande haineuse et terroriste utilisées par les réseaux sociaux, comme le GIFCT, qui coordonne l’action anti-terroriste des principales plateformes communautaires, et le DIO, dispositif propre à l’environnement Meta (Facebook, Instagram). Pire, il soudoierait les services de modération de ces réseaux sociaux pour faciliter la manœuvre.
Sans surprise, OnlyFans a battu en brèche ces allégations par la voix d’un porte-parole auprès du journal XBIZ : à leurs yeux, « aucune preuve tangible ne vient corroborer les allégations soutenues par ces plaintes. OnlyFans, Facebook, Meta et le Global Internet Forum to Counter Terrorism ont publiquement affirmé que ces allégations n’ont aucun fondement. » La plateforme se réserve en outre le droit d’engager une riposte judiciaire.
Qu’elles soient avérées ou non, ces accusations témoigne de l’inquiétude quasi-paranoïaque de toute l’industrie pour adulte quant à la possibilité élevée d’une guerre secrète de signalement entre les plateformes concurrentes pour asseoir sa suprématie sur le X-business. Et il faut reconnaître que le contexte politico-économique dans lequel surnage le milieu est particulièrement propice à de telles malversations. En pleine résurgence politique des conservatismes, tous les moyens sont bons pour clouer le porno au pilori, en témoigne l’offensive législative conduite aux Etats-unis pour associer le X au trafic d’êtres humains (SESTA/FOSTA, Earn it Act, affaire Pornhub…).
Quand on sait les critères de modération drastiques imposés par Mastercard et Visa aux pourvoyeurs de divertissement pornographique, la théorie des signalements pour terrorisme, au sens large, pour saborder le développement d’un concurrent ne semble plus si absurde. Qui plus est, les termes tractations qui permirent à OnlyFans de se maintenir sur le marché adulte en dépit des menaces des services de cartes bancaires sont toujours très opaques. Face à l’arbitraire de la répression qui touche le porno sur Internet, l’hypothèse d’un monopole servile et négocié entre un leader incontesté et les nouveaux piliers du web (réseaux sociaux, prestataires de paiement), si elle ne peut être confirmée, semble au moins se préciser.
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