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Tracy de Sà : « Il y a tellement de choses à explorer dans la sexualité ! »

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La rappeuse Tracy de Sà m’a reçu dans les bureaux de son label, Ovastand, toute de rouge vêtue, comme la couleur de son deuxième album, In Power. Nourrie d’influences diverses et colorées, musiques latines, indiennes, ou rap nineties, cette femme puissante déroule un flow précis et incisif, abordant de front des thèmes sensibles : son corps de femme racisée, la sexualité, le porno, et le féminisme dont elle se revendique. Interview en mode déter, souvent cash, et toujours pussy power !

D’où viens-tu Tracy ? 

Je suis née en Inde, à Goa, une ancienne colonie portugaise. J’ai déménagé au Portugal à deux ans et demi, puis en Espagne. Je suis arrivée en France, en 2011, pour faire mes études. J’ai vécu trois ans à Montpellier, six ans à Lyon, et je viens d’arriver sur Paris. 

Et musicalement, quelle est ton histoire ? 

J’ai toujours connu de la musique autour de moi, mais je n’ai pas eu un accès facile à la culture. Ma famille est issue de l’immigration, ma mère a énormément travaillé pour m’élever. Je n’ai jamais vu ma mère lire un journal ou écouter de la musique. J’écoutais surtout de la musique à la télé, sur MTV, et pendant mes cours de danse. Quand j’étais petite, j’ai commencé par le flamenco, ensuite j’ai fait de la danse latine, et de la danse brésilienne. Jusqu’à ce qu’un jour, ma prof me dise : toi, il faut que tu ailles en cours de hip hop ! Quand je suis arrivée dans ces cours-là, je me suis rendu compte que c’était vraiment ce que j’avais envie de faire ! Les textes évoquaient l’immigration, la vie avec une mère célibataire, le déracinement… tout ça me parlait beaucoup. Et puis la musique était très « rentre-dedans », dans la compétition… Ça m’a grave attirée. J’ai découvert que le hip-hop était plus qu’une musique, que c’était une culture en soi. J’ai approfondi, j’ai fait des battles, des street shows avec des crews… Puis, quand je suis arrivée en France, en 2011, un gars, dans la rue, m’a demandé si j’étais rappeuse. Je lui ai répondu que j’étais juste danseuse. Il m’a dit : « toi, ça se voit que tu as des choses à dire ! Tu devrais essayer d’écrire ! » C’est comme ça que j’ai commencé à rapper.

Quelles sont tes influences ?

Plutôt le rap des années 90, Missy Eliot, Salt and Pepa, Laureen Hill, toutes ces meufs-là. On peut dire que le hip-hop est très misogyne, mais moi j’ai toujours vu des figures de femmes fortes, comme Queen Latifa, qui sont là pour tout défoncer ! J’ai aussi été influencée par le reggaeton, les musiques latines… Un peu moins par la musique indienne, parce qu’au début je ne me sentais pas proche de ces cultures-là, mais aujourd’hui j’essaie de ramener des influences, des guitares indiennes, des cithares, pour montrer aussi mon parcours migratoire. C’est pour ça que ma musique, très colorée, très dansante, ne rentre pas forcément dans les cadres du rap français. La musicalité est très importante, je ne peux pas garder un flow linéaire, j’aime les mélodies un peu chantées puis qui reviennent en rap. J’ai ce truc : « vas-y, je rentre dedans, je suis là pour m’imposer » ! C’est ce que je veux transmettre dans ma musique. 

Tu te définies comme une rappeuse féministe. Qu’est-ce que c’est, être féministe, pour toi ? 

Pour moi, c’est défendre le droit d’être qui on est. J’ai longtemps cru que le féminisme ne me représentait pas. Et puis j’ai fait un master en études de genres, j’ai étudié le féminisme, mais surtout au travers d’auteures blanches et occidentales. J’ai découvert l’écoféminisme indien, et le féminisme intersectionnel, qui arrivent à faire converger différentes luttes, contre le racisme et le classisme notamment. J’ai moi-même subi beaucoup d’injonctions que je ne comprenais pas, ma couleur de peau étant souvent associée à un certain statut social. Au début, je me disais que j’étais simplement tombée sur de mauvaises personnes, mais après mes études de genre, j’ai réalisé qu’il existait de véritables systèmes de domination, qui ont vraiment affecté ma trajectoire. 

De quelle manière ? 

Par exemple, j’ai un syndrome de l’imposteur, qui vient du fait que l’on m’a souvent rabaissée. Je n’ai pas pu me projeter comme mes copines sur des trajectoires de carrière, et ça a forgé la manière dont je me perçois moi-même. Par exemple, quand je sors, je fais hyper gaffe à ma manière de m’habiller, je ne veux pas qu’on pense que je suis une gitane. Parfois, je me dis que je m’en fous, et je sors en jogging, mais je me rends compte de la manière dont les gens me regardent. Pour moi, c’est important d’utiliser la musique pour parler de ces choses, même si, à la base, je voulais juste raconter ma vie. Ce sont plutôt les gens qui ont politisé ma musique. Ils disaient que j’étais engagée, alors que je ne faisais que parler de moi. Au fur et à mesure, je me suis rendu compte de l’importance de se positionner. Je ne pouvais plus faire comme si je ne vivais pas le sexisme et le racisme. C’est pour cela que je parle de pussy power.

Peux-tu nous parler de tes pussy talks ? 

C’est un concept que j’ai lancé pendant le confinement. Ce sont des Instagram lives, dans lesquels, tous les mercredis soir, je donne la parole à des femmes, qui travaillent dans des domaines très différents. Comme je parle anglais, espagnol et français, je peux interviewer des mexicaines, des indiennes, des françaises, des américaines… C’est très intéressant, même si ça part souvent en cacahuète quand on parle de sexualité ! C’est un espace de liberté, où tous les sujets peuvent être abordés. On vient de clôturer la deuxième saison, et là je suis en train de voir si je ne pourrais pas en faire un podcast. 

Le pussy power, ça vient de la culture indienne ?

Le pussy power, c’est d’abord un cri de guerre universel ! Mais plus je me rapproche de l’Inde, plus je me rends compte de l’énorme puissance du féminin dans cette culture. Si l’on pense au kama sutra, on se rend compte que la sexualité était autrefois totalement libérée et très puissante. Malheureusement, la colonne vertébrale de l’Inde, c’est le patriarcat. Aujourd’hui, s’il y a un tel contrôle du corps des femmes dans ce pays, c’est parce que les hommes ne veulent pas perdre leurs privilèges. Or le kama sutra est plutôt calé sur le plaisir féminin. Traditionnellement, les hommes étaient au service du plaisir des femmes, et pour qu’une famille soit heureuse, il fallait que les femmes soient épanouies sexuellement. Cela, nous l’avons perdu. Aujourd’hui, en Inde, de nombreuses marques de sextoys se développent, on trouve des cours de BDSM… Des alternatives existent pour que les gens puissent vivre une sexualité plus ouverte. Mais tout cela doit rester très discret.

L’Inde, c’est aussi le pays du tantrisme…

Oui, encore quelque chose que les Occidentaux devraient apprendre ! Ici, en Europe, le sexe est très basé sur la pénétration. On oublie de prendre en compte l’énergie sexuelle, le travail sur la respiration… Il y a tellement de choses à explorer dans la sexualité : le dirty talk, le toucher, le regard, les jeux de rôles… Moi, je suis à fond dans ce type d’explorations. Quand je me suis inscrite sur Tinder, j’ai bien vu combien les gars étaient hyper fermés. Ça les intimide beaucoup de se trouver avec une femme qui sait ce qu’elle veut, qui leur parle en mode dirty, par exemple… Puisqu’on parle de pussy power, je tiens à dire que depuis que j’ai appris à me masturber, j’ai gagné en puissance et en confiance en moi. Je viens d’une famille catholique, dans laquelle le sexe a toujours été tabou. Ma mère a subi des violences sexuelles, elle a toujours voulu me protéger de ça. Je n’ai jamais eu de copain avant mes dix-huit ans. Elle m’a toujours dit que le sexe, c’était mauvais ! Le plus important, c’était de travailler et d’être éduqué. Mais l’éducation, c’est aussi l’éducation émotionnelle et sexuelle. Moi, j’ai appris à me masturber très tard, à 23 ans. J’ai acheté mon premier sex toy à 26 ans ! Ça a changé ma vie. J’ai appris à me trouver belle, à aimer mon corps, mes formes. Toutes les femmes devraient vivre ça. Il faut que toutes les femmes se touchent ! Que toutes les femmes aient un sex toy (rires) ! 

Ton clip In between est très impressionnant. Je l’ai vu comme une sorte de rituel de magie sexuelle…

Effectivement, pour moi la sorcière est une source d’inspiration. Les sorcières étaient des femmes cultivées et éduquées, qui savaient beaucoup de choses sur le corps, et l’univers. Mais je voulais surtout montrer tout ce que les femmes sont capables d’être. 

La couleur rouge, c’est celle du sang ? 

A la base, c’est la passion. Mais c’est aussi la rage, la féminité, l’amour, les règles aussi ! C’est une couleur puissante, qui active des sensations. Je l’ai adoptée totalement ! Je m’habille souvent en rouge…

Pour être féministe, il faut parfois renoncer à sa féminité ? 

En tout cas, il ne faut pas « trop en faire », pas trop mettre son corps en valeur, pas trop parler de sexe, parce que ça ne donne pas une bonne image de la femme. Mais moi, je veux exprimer tout ce que peut être une femme. J’en ai marre de voir des meufs hyper skinny sur les réseaux. Moi, je ne vois pas pourquoi mon corps serait censuré !

D’ailleurs, dans le clip d’ « In between » , on te voit nue…

Oui, au début j’étais hyper enthousiaste, mais le jour J, j’ai quand même flippé, parce que je n’ai pas un corps dans les normes ! Mais je l’ai fait, et j’en suis très fière ! 

https://www.youtube.com/watch?v=_JcVHxeAKpc&list=RDIxVgci1sqzg&index=21

Tes origines indiennes font fantasmer les mecs ? 

Oui, certains mecs sur Tinder me demandent si je pratique le kama sutra, si je fais du yoga, si je suis très souple… Ces mecs-là, qui fétichisent mon corps, je leur dis : « écoute, finalement, on ne va peut-être pas coucher ensemble… » (rires) !

C’est difficile pour une fille de s’imposer dans le milieu du rap ?

C’est difficile et épuisant. Au début, je ne m’en rendais pas compte. Je m’habillais tout le temps en large, comme un mec, parce que je voulais pas qu’il y ait d’ambiguïté. Je voulais qu’on m’apprécie pour ma musique, pas parce que je suis jolie. Au début j’ai totalement renié ma féminité. Quand j’ai commencé à prendre davantage soin de moi, j’ai réalisé à quel point le regard des gens changeait. J’ai perdu beaucoup de copines. Parce que je ne donnais plus le bon exemple de ce qu’est une « femme féministe ». Du coup, j’ai fait un tri dans mon entourage. Ce n’était plus possible qu’on ne me laisse pas être moi-même. 

Tu as déjà pensé faire un feat avec un rappeur un peu macho, comme Seth Gueko  ? 

Grave ! Ça me plairait à fond ! Mais je ne suis pas sûr que le gars ait envie d’entendre ce que j’ai à dire. Comme je commence à être connue en tant que rappeuse féministe, des gars dans le rap veulent bosser avec moi, mais dans l’espoir de faire leur feminist washing… Les mecs se disent : « je vais faire un feat avec Tracy, comme ça les filles se diront que je ne suis pas si misogyne que ça ! » Je fais super gaffe à la manière dont mon nom est utilisé. Mais pour en revenir à ta question, ça me plairait beaucoup de faire un feat avec Seth Gueko, s’il est prêt à ce que moi, je le clashe ! Si, dans la chanson, il clashe les féministes, moi je le clashe sur les mecs qui ne savent pas faire un cunni, ou qui te doigtent pendant des heures alors que ça sert à rien ! 

OK, je ferai passer le message !

(rires) Mais grave ! Quand j’ai fait la chanson « Porn », j’ai travaillé avec Hippocampe fou, un gars très loin du porno et du féminisme, mais très cultivé, qui a beaucoup de second degré. Je savais qu’il allait faire un truc marrant et qui a du sens. On voulait faire un titre qui parle du porno sans que la vidéo elle-même soit porno, pour ne pas être censuré par Youtube. Du coup, on a mis plein de références, compréhensibles uniquement par ceux qui regardent du porn. C’était très créatif.

https://www.youtube.com/watch?v=IxVgci1sqzg&list=RDIxVgci1sqzg&start_radio=1&t=23s

Quel porno regardes-tu ? 

Ça m’a pris beaucoup de temps pour trouver ce qui m’intéresse. Certains trucs sont hardcore, ou hyper faux. Moi ce que j’aime, c’est voir une femme en train de prendre du plaisir. C’est pour ça que j’ai besoin d’avoir du son, de l’entendre gémir, de voir les expressions de son visage… Au début, je regardais beaucoup de vidéos de femmes qui se masturbent. Je pouvais m’identifier facilement. J’ai aussi cherché du porno indien. J’avais besoin de me sentir comme les femmes que je voyais. Sauf que le porno indien, c’est complètement nul… C’est mal filmé, les filles sont jolies mais les mecs sont dégueulasses ! Les filles sont souvent des maids, elles font le ménage, et finissent par se faire prendre par le maitre de maison (rires)… Finalement, je me retrouve à regarder beaucoup de porno asiatique, avec des chinoises ou des coréennes. Je regarde beaucoup de vidéos ou les filles se touchent les seins, le clito… Ça me suffit ! 

Qu’est-ce que tu penses du porno « féministe » ? 

Le porno féministe, alternatif, celui d’Erika Lust, par exemple, je trouve ça super intéressant, mais c’est souvent difficile à trouver. Moi, quand j’ai trois minutes pour me toucher, il faut que ça aille vite ! Je n’ai pas le temps de faire ces recherches ! Je pense qu’il faut du porno hyper vulgaire et facile d’accès, et du porno plus artistique. Il faudrait que, sur Internet, tout le monde puisse tomber sur du porno féministe, sans même le chercher. Ça pourrait contribuer à ce que le X soit moins phallocentré, moins axé sur le plaisir du gars, la pénétration. Et il est important aussi que les hommes regardent, eux, aussi, ce genre de porno. Il faut changer l’imaginaire autour du sexe. 

Quand on regarde tes clips, on peut penser que tu es bisexuelle, ou lesbienne…

Pas du tout ! Mais c’est vrai qu’on me pose souvent la question. Je suis hétéro à 100 % ! J’ai juste pas envie de participer à une société hétéronormée. Quand j’ai commencé à faire du rap et à me positionner en tant que féministe, on m’a invitée à beaucoup de concerts dans des milieux queer et LGBT. J’ai toujours été très proche de ces communautés-là, et de ces luttes. Petit à petit, on m’a prise pour la porte-parole des questions LGBT, jusqu’au jour où j’ai dit : OK, je suis alliée, mais je ne peux pas porter ces questions-là. J’ai juste envie que toutes les personnes qui écoutent ma musique se sentent inclues dans mes paroles. 

Quelle est ta conception du couple ? 

J’ai grandi dans une société où on m’a dit qu’il fallait vivre en couple, qui considère que les gens qui restent célibataires trop longtemps sont bizarres. Moi, je n’ai jamais été plus heureuse que quand j’étais célibataire ! Aujourd’hui, je ne crois même plus à la monogamie. Si demain je me mets en couple, ce sera avec un gars qui est lui aussi prêt à découvrir, à faire des trucs à droite à gauche, toujours dans le respect de l’autre, et dans la sincérité. C’est tellement ennuyeux d’être monogame ! Surtout dans la musique, quand on voyage, quand on rencontre des gens différents, qu’il y a des connexions de ouf qui se passent. Pour moi, les gens arrivent dans ta vie pour une raison. Chaque personne va m’apporter des choses différentes. Et si tu aimes quelqu’un, il faut le laisser vivre des aventures, il faut arrêter avec l’amour possessif, ou l’un des deux contrôle l’autre. Pour moi, une relation est toxique si elle n’est pas ouverte sexuellement. 

Pour en revenir au X, que penses-tu de Jacquie et Michel ? 

On m’a beaucoup parlé de Jacquie et Michel, mais je n’ai jamais regardé ! Pour moi, c’est super important de faire du porno avec des amateurs, et du homemade. Quand on voit comment tout est contrôlé dans le porno professionnel, c’est bien de voir comment ça se passe dans la réalité. Parfois, le porno est fait sans moyens, dans une chambre d’hôtel avec un téléphone, et c’est très bien, ça enlève le coté élitiste… Les actrices X sont toujours bien épilées, elles se font blanchir l’anus, il faut arrêter de penser que ça, c’est la réalité. Ce que je kiffe dans le porno, c’est que l’on voit plein de femmes différentes. Parfois, elles sont vraiment big, ou elles n’ont pas de poitrine, pas de cul, mais elles prennent quand même du plaisir ! Le porno m’a rassuré sur mon propre corps. 

La mode est plutôt aux filles rondes, non ? 

Oui, d’accord, il faut avoir des gros seins et des grosses fesses, mais il ne faut surtout pas avoir de ventre (rires) ! 

Pourrais-tu me raconter une expérience sexuelle personnelle particulièrement forte ? 

J’ai une relation un peu platonique avec un homme marié. On s’est toujours dit qu’on n’allait ni s’embrasser ni se toucher, par respect pour sa femme, parce qu’il n’a pas envie de la tromper. La dernière fois que nous nous sommes vus, c’était au restaurant, on ne pouvait pas se toucher. On s’est pris la main, et quelque chose de très fort s’est passé. Moi, je mouillais comme jamais, et je sentais que nous aurions pu avoir un orgasme, là, comme ça, juste en se touchant la main et en synchronisant nos respirations. Il voyait mes pupilles se dilater, ma bouche s’ouvrir, moi je voyais ses yeux qui changeaient, je le sentais transpirer. C’était super fort, alors que nous étions en public… Pourtant, plus rien n’existait autour de nous. C’est ce type de connexion que j’ai envie de retrouver dans le sexe.

Et une expérience sexuelle moins… virtuelle ? 

Il y a un truc que j’adore faire avec les gars, quand je commence à les connaitre et que je sens une vraie connexion : il me fait d’abord jouir avec ses doigts, ensuite avec sa langue, après en pénétration, après on prend des sex toys… J’aime quand on a toutes les étapes. Ça permet aussi de vivre une soirée ou je peux jouir cinq ou six fois. Ça, c’est trop cool. Mais je me rends compte aussi des traumas des gens. Certains mecs ne peuvent pas jouir pendant une pipe, parce que pour eux ça ne se fait pas. Certains gars sont tellement hétéronormés ! Parfois, lorsqu’on leur lèche les couilles et que l’on descend, ils demandent d’arrêter, parce que s’ils ressentent du plaisir de ce côté-là, ils vont se sentir homos ! Mais en prenant son temps, on peut arriver à déconstruire ces préjugés… Il y a encore tellement de choses à faire dans ce domaine ! Chacun a ses limites, mais il faut écouter son plaisir avant tout. Dans le féminisme, on dit que la sexualité est le lieu où les énergies se rejoignent, alors que l’on pense souvent la sexualité en termes d’oppositions homme/femme, homo/hétéro. Il faut explorer entre les deux, là où les énergies se croisent. 

Quel est ton prochain projet ?

Je travaille sur une réédition de l’album In power, avec de nouveaux titres, mais aussi de nouveaux feat. Sur In between, j’ai invité une rappeuse trash de ouf… Je ne peux pas encore dire qui c’est, ce sera une grosse surprise ! Il y aura d’autres feat avec des filles de Côte d’Ivoire, des Mexicaines, un Indien, un Américain. Ce sera vraiment une réédition en mode pussy power, plus déter que jamais ! 

Je te fais confiance ! 

Pierre Des Esseintes est auteur et journaliste, spécialisé dans les questions de sexualité. De formation philosophique, il est également sexologue. Il a publié, aux éditions La Musardine, Osez la bisexualité, Osez le libertinage et Osez l’infidélité. Il est aussi l’auteur, aux éditions First, de Faire l’amour à un homme et 150 secrets pour rendre un homme fou de plaisir.

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