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Bio/Milieu du X

Cindy Lopes : « J’ai envie de montrer mon corps de façon différente ! »

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Cindy Lopes a décidément plus d’une corde à son arc. Après la télé-réalité, le théâtre, un one woman show, elle nous présente aujourd’hui son projet très personnel de body art. L’occasion pour elle de revenir sur sa vraie-fausse incursion dans le porno, et de balancer sur la télé… 

 

Peux-tu nous présenter ton nouveau projet ?

J’ai été modèle de charme pendant dix ans, avant de faire Secret Story. Je me suis demandé : qu’est-ce que je n’ai pas encore fait pour exploiter mon corps, alors que je viens d’avoir 40 ans ? Toute ma vie, j’ai attendu d’avoir cet âge, pour qu’on m’écoute enfin quand je parle (rires) ! C’est l’âge de la maturité pour une femme. Je me suis inscrite sur des supports comme Swame, Mym, etc. Je voulais exploiter moi-même mon image, étant donné que lorsqu’on cherche « Cindy Lopes nue » on tombe sur des milliers de visuels, qui ne me rapportent rien ! Je me suis demandé : qu’est-ce que les autres n’ont pas de moi ? J’ai posé pour des photographes, des peintres, des sculpteurs, qu’est-ce que je peux encore offrir ? C’est comme ça que l’idée m’est venue. J’ai fait des recherches sur les empreintes de corps, et j’ai trouvé ça très poétique. Le corps est un véhicule périssable que l’on emprunte durant sa vie et que j’immortalise ici. Le temps le façonne, l’érode puis l’abat. 

Pourquoi ton projet s’appelle-t-il « Coco fesse » ?

Le coco fesse est la plus grosse graine du monde végétal, endémique des Seychelles et matrice du cocotier des mers. La forme sensuelle de cette graine ressemble à un postérieur féminin charnu…

Coco fesse I

Quand tu es passée dans TPMP pour présenter tes œuvres, les réactions ont été très positives…

Oui, mais le plus intéressant, c’est ce qu’on m’a dit en off. Bigard a adoré, il m’a dit : « ça, c’est génial, c’est de l’or en barres ! » 

 

Tu t’es inspirée des anthropométries de Klein ? 

Oui, j’ai étudié toutes les techniques possibles, mais je ne voulais pas aller vers le monochrome. Je voulais des couleurs flashy, et des superpositions d’empreintes. J’ai fait des empreintes de mon sexe, qui évoquent une fleur, un sablier, ou encore un volcan… 

On pense aussi au test de Rorschach…

Oui, les tâches d’encre que chacun peut interpréter comme il veut… C’est exactement ça ! 

Tu as beaucoup exhibé ton corps, et aujourd’hui tu n’en montres plus que des traces, des empreintes…

Oui. J’ai 40 ans, j’ai eu des enfants, et j’ai envie de montrer mon corps de façon différente. Je me suis rendue compte que ces empreintes pouvaient inviter l’esprit à voyager. 

Tu aurais voulu être artiste ? 

Oui, quand je posais pour des artistes, je me suis toujours dit que j’aimerais être à leur place, pour créer. C’est toujours une frustration d’être modèle, parce qu’on participe à une œuvre sans en être l’auteur. Aujourd’hui, je suis la plume de mes toiles. 

Tu travailles sur quels supports ? 

Pour l’instant, sur des toiles, mais j’ai prévu de travailler sur un œuf d’autruche. Je fais des essais d’empreintes de mon sexe. Il y a une vraie réflexion derrière : l’œuf ou la poule, qui était là en premier ? En utilisant un élément sexuel du corps féminin, j’en arrive à une réflexion philosophique sur le monde. A première vue, une empreinte de sexe sur un œuf, c’est assez obscène, mais il faut dépasser ce stade du voyeurisme. A la base, je suis née médiatiquement dans une émission de voyeurisme. Maintenant, après l’œil de « la voix », place à l’œil de mon derrière ! Je reste toujours un peu exhib, mais d’une manière artistique (rires) ! 

A quel âge as-tu commencé à poser nue ? 

Je devais avoir dix-sept ans. J’ai eu la chance d’avoir, comme atout, un beau corps. Jeune, j’étais naturellement bonne, sans jamais faire de sport ! Mon corps m’a toujours aidée dans ma vie, et ma démarche artistique actuelle, c’est aussi pour le remercier ! 

Tu as déjà fait du X ?

Non, j’ai plutôt fait de l’érotique, du charme. 

Pourtant, quand on cherche un peu sur Internet, on trouve des photos hard avec toi… 

Oui, avec certains logiciels tout est possible ! En fait je suis exploitée de la tête aux pieds ! C’est pour cela que je me suis dit : mon nom et mon image sont tellement utilisés, autant que ce soit moi qui le fasse. Mais peut-être qu’un jour, je ferai un film porno 

En tant qu’actrice ? 

Plutôt réalisatrice. Dans un porno qui mette en valeur le plaisir féminin. 

C’est quelque chose qui te reste encore à faire ? 

J’aime bien comment tu dis ça ! Disons que si un jour je le faisais, je ferai quelque chose de très égoïste. Je montrerai ce que moi, j’aimerais trouver dans un film. Et j’assumerai jusqu’au bout, comme dans tout ce que je fais. Quand je me suis lancée dans les empreintes, je les ai apportées sur un plateau télé à une heure de grande écoute. Si je fais du porno, j’irai expliquer pourquoi. J’aime bien intellectualiser mes conneries (rires) ! 

Quand j’ai pris ma douche à poil dans Secret Story, mon discours était déjà prêt pour l’expliquer ensuite, et ne pas me prendre des tomates pourries à la sortie du jeu ! Après, je n’ai pas de problèmes avec le regard des autres. Je ne suis pas comme la plupart des gens de la télé-réalité qui tombent en dépression parce qu’ils sont persécutés par des haters sur les réseaux ! Ce que pensent les gens, je m’en bats les reins ! Je ne me sens pas inférieure à l’opinion de la masse. Je suis droite dans mes baskets. Si je décide de faire un porno parce que je pense que c’est un cheminement positif pour moi, je le fais sans hésiter ! 

Coco fesse II

Tu es dans une démarche girl power ? 

Pour moi, le girl power c’est : j’exploite mon corps comme j’en ai envie. Ça m’appartient. C’est comme être mère célibataire. Élever seule ses enfants, c’est aussi un choix. Je ne suis pas sous la coupe d’un mec qui va me dire que mes choix de carrière vont lui poser des problèmes par rapport à sa famille ou à son entourage. Les mecs veulent nous avoir dans leur lit, mais après, il faut qu’on plaise à leur famille ! Je ne suis pas dans ce délire-là. C’est aussi ça, le girl power. On a fini par émasculer les hommes, malheureusement. Ils ne portent plus leurs couilles, et nous, on les porte à leur place ! 

Ce sera la punchline de l’interview ! 

C’est sûr !

Après Secret story, tu as tenté plusieurs reconversions…

On m’a tellement répété que la célébrité serait éphémère, que je me suis dit : OK, je vais me dépêcher de faire tout ce que j’ai à faire. J’ai voulu tout essayer. J’ai créé ma marque de cosmétiques au lait d’ânesse, une ligne de lingerie, j’ai fait des défilés, j’ai chanté, j’ai fait une pièce de théâtre puis un one woman show, un film au cinéma… Mais je n’ai pas encore tout fait. Maintenant, ce qui me plairait, c’est de faire une voix off dans un dessin animé. 

Tes fans sont toujours aussi nombreux ? 

Je ne sais pas si on peut parler de fans, mais je me rends compte que beaucoup de gens me suivent lorsque je fais une apparition télé. Je fais souvent des records d’audience. Je suis allée chez Jordan De Luxe, c’était un record d’audience. Chez Cyril Hanouna, ce mois-ci, je n’étais pas annoncée, et on a dépassé le million de téléspectateurs. 

Tu es très active sur les réseaux ? 

J’ai 12600 followers sur mon Instagram, mais je ne suis pas très calée en réseaux. A une époque, j’avais même coupé tous mes réseaux, pour mener à nouveau une vie normale. 

Quel souvenir gardes-tu de ton incursion chez Jacquie et Michel ? 

Je voulais savoir comment se tourne une scène porno.  C’était assez frustrant, car c’est vrai que j’aurais bien participé (rires) ! Je me souviens que l’acteur bandait comme un cheval, il avait une bite énorme, comme un gros bout de bois dans son slip ! Par la suite, j’ai appris qu’il avait été, lui aussi, très déçu ! C’était quand même une belle opération, car la scène a fait des millions de vues ! Je me souviens que les journalistes m’appelaient, pour me demander ce que je faisais dans la scène. Je leur disais : regardez la scène, vous verrez bien ! Et ils payaient pour la voir (rires) ! Il y a eu un avant et un après J&M. Certains étaient frustrés que je ne sois pas allée au bout, et d’autres se disaient : « mais comment ose-t-elle faire ça ? » Dans la tête des gens, je l’avais vraiment fait. J’aime bien bluffer, mais là, pour le coup, c’est allé un peu loin ! 

On a l’impression que toi aussi tu regrettes un peu…

Je ne sais pas si je suis assez ouverte d’esprit pour faire du porno. Je ne fais pas de sodomie, le sperme me dégoûte… Je ne vais pas faire du missionnaire ! Je serai plutôt démissionnaire du cul ! 

Tu consommes du porno ? 

Oui, je regarde de temps en temps, mais j’ai du mal à m’y retrouver. Pour moi, le porno, c’est plutôt fait pour les hommes. 

En fait, ton truc c’est l’exhib, pas le voyeurisme. 

Oui, je suis celle qui montre, pas celle qui regarde ! 

Flower Power

Quel est ton regard sur l’univers de la télé aujourd’hui ? 

La télé ? Bof… On s’y ennuie. Qui regarde encore la télé aujourd’hui ? Les gens vont sur les plateaux, ils font acte de présence, disent deux phrases… Je pense notamment à TPMP. J’ai l’impression que les gens qui sont là… ne sont pas vraiment là ! Je ne vais pas citer de noms, mais certains posent une question, et n’écoutent même pas la réponse. C’est un monde faux. Je ne me retrouve pas dans cette télé-là aujourd’hui. Les téléspectateurs se rendent bien compte que tout est faux, que les présentateurs ne s’intéressent pas du tout à la personne qui parle… Donc on les regarde, et on s’emmerde. 

A l’époque de Secret Story, ce n’était pas déjà comme ça ? 

Si. Il y avait peu d’authenticité. Benjamin Castaldi ne faisait que lire un prompteur. Aujourd’hui, c’est pire. A la limite, pour retrouver un peu d’authenticité aujourd’hui, il faut regarder L’amour est dans le pré. Sur les plateaux, tout est aussi faux que les nibards de Nabilla. Les opinions sont toujours tranchées, sur tous les sujets. Il n’y a plus aucune nuance. Il n’y a que de la punchline, du buzz. Je sais très bien jouer ça. Mais à un moment, il faut savoir sortir ses tripes, montrer vraiment qui on est. Cyril Hanouna m’a proposé de rejoindre l’équipe de TPMP. Mais le problème, c’est que je ne suis pas fausse. Ça risque de faire mal ! Surtout que l’émission est en direct…

Pierre Des Esseintes est auteur et journaliste, spécialisé dans les questions de sexualité. De formation philosophique, il est également sexologue. Il a publié, aux éditions La Musardine, Osez la bisexualité, Osez le libertinage et Osez l’infidélité. Il est aussi l’auteur, aux éditions First, de Faire l’amour à un homme et 150 secrets pour rendre un homme fou de plaisir.

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