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Angel Dark : l’éternel come-back

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An-gel-dark. Chez les anciens, ces trois syllabes ravivent le souvenir de soirées onanistes folles. Car la slovaque est une légende que l’on croyait reléguée sur l’étagère des DVDs qui prennent la poussière. Toutefois, elle est réapparue cette année au détour de quelques scènes lesbiennes. Comme si le temps n’avait aucune prise sur elle, son aura est intacte. Il fallait qu’on en sache plus.

Pour avoir rencontré Angel Dark en chair et en os sur le tournage de Malice in Lalaland en Belgique en 2008, je peux affirmer que rarement une pornstar aura aussi bien porté son nom. Dans la pénombre autour du plateau, une impressionnante silhouette montée sur d’épaisses plateformes faisait les cent pas. Je guettais le moment où elle s’arrêterait sous un spot de lumière pour oser l’aborder. Puis ce fut enfin le cas. Enveloppée dans une combinaison en résille noire et coiffée d’une simple queue de cheval, Angel me toisa de ses yeux charbonneux et luisants comme des agates. Je me tenais tout simplement devant la plus belle femme qu’il m’ait été donné de voir, l’incarnation parfaite d’un ange noir, forgé par Héphaïstos dans les flammes de l’enfer. 

Qu’elle soit sur ce tournage en pays flamand signifiait que la production avait allongé les talbins pour la sortir de sa pré-retraite. Car à l’époque, on la pensait déjà sur la sortie, rincée par six ans d’une vie trépidante qui épuise jusqu’à la corde. Tout le monde se trompait. Angel Dark tourna encore jusqu’en 2014 avant finalement de disparaître comme Keyser Söze. En 2020, elle fut introduite au Hall of Fame par AVN. Pour une actrice ou un basketteur, cet honneur signifie surtout le couvercle du cercueil qui se referme sur une carrière. Et en effet, son absence durera sept longues années, le temps pour un Autrichien d’aller au Tibet et pour elle de prendre soin de ses quatre gros toutous dans le Nevada, le visa de résident permanent en poche. 

En septembre 2021, premiers indices d’un come-back : elle rouvre un compte Twitter. À l’origine, elle y rassemble les vieilles scènes de sa filmo, mais s’affiche petit à petit dans de nouvelles photos et vidéos softcore. En parallèle, elle part en tournée dans les plus grands clubs de strip des États-Unis : Sapphire de New York, Hustler Club de L.A, Solid Gold de Miami… Comme à la belle époque, les aéroports redeviennent sa résidence principale. En 2022, alors qu’elle est installée de longue date à Las Vegas, elle réapparait sur le catalogue de l’agence Nikki’s Models, à Prague. Cette fois-ci, plus de doute : la star sort définitivement du placard. Et le moins que l’on puisse dire est qu’elle vieillit bien, tel un millésime. 

La silhouette n’a pas bougé. Certes ses seins ont perdu le combat contre la gravité, mais ils sont toujours naturels. Certes, le bistouri semble être passé de ça et là, mais les quelques pattes d’oie que l’on distingue lui donnent un air sévère et plus fatal encore. En revanche, ceux qui étaient restés aux doubles-pénés et autres partouzes période Private seront probablement déçus, puisqu’elle a pris la résolution de ne plus faire que des scènes solos et lesbiennes. On s’en accommodera car elle reste égale à elle-même : hardcore. Avec un ou deux rabbits, ses doigts, ceux d’Olivia Jay ou Sofie Marie, Angel Dark revisite ses orifices sans donner l’impression d’avoir 500 films au compteur. 

En avril dernier, la Slovaque est revenue pour un mois au bercail, dans sa ville de Bratislava, là où tout a commencé. « C’est ici que je suis arrivée, seule, quand j’ai quitté mes parents. Je m’y sens chez moi, plus que n’importe où ailleurs. Tous mes amis sont ici, mes souvenirs également. J’ai appris la vie dans cette ville. J’y suis très attachée », me témoignait-elle déjà sur le tournage de Malice in Lalaland. À l’occasion de ce trip sur le vieux continent, Angel fit un crochet par Prague pour shooter ses premières scènes en VR, une technologie qui met en valeur ses courbes démoniaques. À 41 ans, Angel Dark a de beaux restes, mais joue désormais dans la cour des femmes matures. À ce titre, les rôles de belles-mères initiatrices lui vont comme un gant. Il n’y a qu’à voir sa scène avec la jeune tchèque Olivia Sparkle pour s’en convaincre. Angel n’est peut-être pas une vraie lesbienne, mais en grande pro, elle fait très bien semblant.

Et un de ces quatre, elle disparaitra une fois pour toute. Elle est comme ça. « Je peux changer d’avis en un claquement de doigt. Je peux quitter cette industrie aussi vite que je peux y revenir, me confiait-elle en 2008. Avec moi, il n’y a pas de plan à avoir, parce que je ne sais pas moi-même ce que je ferai dans un mois. Je peux être partie dans un mois, comme dans deux ans. Avec moi, on ne peut jamais être sûr à 100 % ».

La glorieuse incertitude du sport en chambre.

Journaliste professionnel depuis 2003. Rédacteur du magazine Hot Video de 2007 à 2014.

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