Pratiques sexuelles
Comment bien se préparer à la sodomie ?
La sodomie constitue, nous sommes bien d’accord, l’une des meilleures choses au monde. Néanmoins, elle peut être gâchée par de petits « incidents ». Alors, quelles sont les précautions à prendre pour présenter à son partenaire un anus aussi propre que celui d’une star du porno ? Suivez le guide…
Avant de rentrer dans le vif du sujet, rappelons deux évidences : d’abord, le sexe anal, ce n’est que du plaisir. Ensuite, et ce sera l’angle principal de cet article : ce n’est pas sale ! J’ai été le premier étonné lorsqu’un médecin m’a affirmé que le rectum contenait moins de bactéries qu’une bouche. C’est pourtant vrai, pour autant que l’on respecte une bonne hygiène alimentaire, et que l’on sache faire un lavement.
Que manger pour se préparer à une sodomie ?
Plusieurs actrices porno interrogées sur la question m’ont donné la même réponse : « rien » ! En effet, nombre de performeuses débarquent sur les tournages sans avoir rien mangé depuis la veille. Ainsi, Alice Maze, grande performeuse anale, m’a confié :
« À partir de 24h avant le tournage, je ne bois plus de café et ne mange plus de nourriture susceptible d’accélérer le transit intestinal. À partir de la veille du shoot au soir, je ne mange plus du tout mis à part une barre énergisante peu avant de commencer la scène. Quand la scène prévue est assez hard, comme du fisting anal ou de la triple anale, je mange aussi un peu de riz la veille, ou une banane. Ça aide à constiper. Mais je ne prends que des choses naturelles. Certaines actrices prennent de l’Imodium® [un antidiarrhéique] mais c’est, me semble-t-il, dangereux. Je ne joue pas avec ma santé ! »
Faut-il suivre cet exemple à la lettre ? Rares sont les modes de vie permettant de respecter une telle discipline. Alors, si vous voulez vous reconvertir dans le X, pourquoi pas… Sinon, nul besoin de s’affamer pour se faire enculer ! Misez plutôt sur un régime alimentaire sain, et riche en fibres. À condition de bien comprendre quelles sont les différents types de fibres. Comme l’explique le nutritionniste Daniel O’Shaughnessy, auteur de Naked Nutrition: An LGBTQ+ Guide to Diet and Lifestyle, il s’agit de distinguer fibres solubles et insolubles :
« Les fibres solubles se dissolvent dans l’eau et ont des effets métaboliques (elles contribuent à réduire la glycémie et le cholestérol), tandis que les fibres insolubles ne se dissolvent pas dans l’eau et facilitent le transit intestinal. »
On trouve les fibres solubles dans la plupart des fruits et légumes, mais aussi dans le son d’avoine, l’orge, les haricots, les lentilles, les pois… Les fibres insolubles se trouvent dans les céréales complètes comme le riz brun, le son de blé, les haricots, et certains légumes comme le chou-fleur, les pommes de terre et les haricots verts. La plupart des aliments végétaux combinent ces deux types de fibres. Par exemple, la chair d’une pomme est soluble dans l’eau : c’est donc une fibre soluble, tandis que la peau est une fibre insoluble.
La consommation des fibres insolubles doit être limitée, vingt-quatre heures avant une sodo. Freinez sur les céréales complètes, remplacez le riz brun par du riz blanc et épluchez soigneusement les légumes ! Évitez les aliments épicés, difficiles à assimiler par l’organisme, ainsi que la viande rouge, les aliments gras (et la junk food en général) qui ont tendance à irriter le tractus gastro-intestinal et peuvent entraîner un transit rapide (c’est-à-dire une diarrhée). Pour l’apport en protéines, préférez la viande blanche, ou les alternatives végétales. À bannir également : les produits laitiers, les édulcorants aux effets laxatifs, et le café.
Si vous n’avez pas l’habitude de manger beaucoup de fibres, il est préférable d’augmenter lentement votre consommation, de boire suffisamment d’eau, pour faciliter leur passage dans le système digestif, et évitez ainsi l’excès de gaz, et la constipation. Vous pouvez ajouter des compléments alimentaires pour améliorer votre fonction digestive, comme le psyllium (en pharmacie et magasins bio). On peut également recommander un probiotique multi-souches pour rééquilibrer la flore intestinale. Enfin, la clé d’un régime respectueux des intestins est la bonne digestion des aliments, afin que les selles sortent en une masse solide et formée, ce qui laisse moins de résidus après la défécation.
Mais si vous vous inquiétez toujours des résidus potentiels, un lavement est toujours le bienvenu. À condition de savoir le faire…
Le lavement : tout un art !
En ce qui concerne le caca, comme pour bien d’autres choses, nous ne sommes pas tous égaux. Le système digestif de certaines personnes fonctionne de telle façon qu’elles se vident entièrement le rectum en allant à la selle. D’autres peinent à se débarrasser de selles résiduelles. Le lavement est alors recommandé.
En ce qui concerne le lavement, inutile d’appliquer l’adage « qui peut le plus peut le moins » ! À trop vous laver le cul, vous obtiendrez l’effet inverse de celui escompté : vous expulserez en abondance du caca liquide, et le flux sera difficile à contrôler. Introduisez de l’eau dans votre rectum, mais pas trop, de manière à ne pas atteindre le colon sigmoïde !
Différentes méthodes de lavement existent. Quelle que soit celle que vous utiliserez, ménagez vos muqueuses et optez pour une eau à une température proche de celle de votre corps.
- La poire à lavement.
Cette méthode permet de se nettoyer rapidement le rectum, avec une faible quantité d’eau. On presse la poire pour évacuer l’air, et on la plonge dans l’eau pour la remplir. Puis, on la presse à nouveau pour injecter l’eau dans le rectum. Ensuite, on l’évacue aux toilettes, puis l’on recommence deux à trois fois l’opération. Commencez par de petites quantités d’eau. On peut s’injecter l’eau et se vider, plusieurs fois de suite, sur un laps de temps court, ou bien garder l’eau à l’intérieur quelques minutes avant de l’expulser. La deuxième méthode est plus fiable pour se débarrasser d’un maximum de caca.
- La poche à lavement.
Une option à envisager si vous avez une baignoire. En dessous de la poche est vissé un tuyau d’un mètre équipé d’un robinet, et d’une canule rectale. Accrochez la poche au-dessus de la baignoire, suffisamment en hauteur pour que l’eau s’écoule bien. Remplissez-la d’un litre d’eau. Installez-vous au fond de la baignoire, et insérez la canule dans le rectum. Ouvrez le robinet. Commencez par remplir votre ampoule rectale d’un litre d’eau, puis allez vous vider aux toilettes. Renouvelez l’opération encore une ou deux fois.
- La canule.
Elle se visse sur le tuyau de la douche. Il suffit de dévisser la douchette et de visser la canule. Elle est généralement fabriquée en acier chirurgical, et se trouve dans les sex-shops. Accroupi dans la douche ou la baignoire, Contractez bien votre sphincter autour de la canule, remplissez votre rectum puis expulsez aux toilettes. Recommencez deux ou trois fois, jusqu’à ce que l’eau sortant de votre cul soit parfaitement claire. Veillez à contrôler le débit de l’eau : n’introduisez jamais un jet d’eau à forte pression dans votre délicat orifice!
- La douchette.
La douchette de toilettes, qui permet de se laver l’anus juste après l’exonération, peut aussi s’utiliser « en interne ». Très pratique si vous ne disposez pas de beaucoup de temps pour vous préparer, elle présente néanmoins deux inconvénients : la douchette est reliée à l’arrivée d’eau froide de la cuvette des toilettes. Or, l’idéal est d’utiliser une eau à la température du corps. D’autre part, dans cette zone délicate, il faut ajuster la pression. Si celle-ci est trop forte, elle peut faire remonter l’eau beaucoup trop loin.
Quelle que soit la méthode utilisée, veillez à vérifier, une demi-heure après votre lavement, si vous êtes bien propre. Insérez un ou deux doigts dans votre anus, et expulsez ce qui reste d’eau. Ne faites pas de lavement immédiatement avant vos ébats. L’eau met toujours un peu de temps à s’évacuer complètement, et vous risquez d’arroser votre partenaire ! Suivez scrupuleusement le conseil d’Alice Maze : « Deux lavements sont généralement nécessaires, mais pas à moins de deux heures du tournage, sinon il y a un risque de pertes (le reste de l’eau du lavement) ! »
Dites-vous que, comme pour la sodomie, un accident peut toujours arriver, et cela n’a rien de dramatique. L’ancienne danseuse étoile Toni Bentley, dans son incroyable roman La Reddition, dédié à son amour de la sodomie, insiste sur l’idée que « ce n’est pas sale ! », même sans lavement : « quand certaines d’entre vous entendent parler de sexe anal, je le sais, vous ne voyez que du caca : du caca, partout du caca. (…) Je suis bien placée pour vous dire que ce n’est pas vrai. Il n’y en a presque aucune trace. (…) La sodomie n’est pas une affaire de merde. C’est l’affaire de ne pas avoir peur de votre merde, de dépasser votre merde. » Belle conclusion, n’est-ce pas ?
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