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Performer aux États-Unis : les agences – Entretien avec Mark Spiegler
Comment devenir pornstar aux États-Unis ? La Voix du X t’explique tout ce qu’il y a à savoir sur le travail pornographique en Amérique. Et on commence par les agences, porte d’entrée incontournable vers les plateaux californiens, avec en prime quelques mots de Mark Spiegler, patron de la prestigieuse Spiegler Girls Inc.
American Dream, Baby ! Ça y est. Tu as fait ton trou (si j’ose dire) dans le X-business national. L’Europe n’est plus assez grande pour toi. Mais accéder au rêve américain est encore une autre paire de manches. Et si se pointer en touriste à Vegas ou Los Angeles est accessible à n’importe quel quidam pourvu d’un passeport, bosser en bonne et due forme sur le territoire américain n’a rien d’une sinécure. N’entends pas toquer à la porte des studios, connu(e) ni d’Eve, ni d’Adam, avec ta bonne bouille et ton CV, et être reçu(e) comme le nouveau messie de la brouette javanaise. Il va falloir montrer patte blanche, se faire connaître, notamment au travers d’une agence. Car ce sont elles qui, en intermédiaires cooptés du secteur, gèrent le booking des talents auprès des productions. Et qui de mieux que Mark Spiegler, fondateur éponyme de la célèbre agence basée à Los Angeles, pour nous expliquer comment ça marche ?
Rencontré à Las Vegas lors du salon AVN, le petit homme d’une soixantaine d’années ne paie pas de mine, déambulant lentement dans les allées, appuyé sur sa canne. Son agence a accompagné le succès des plus grandes légendes du X des trente dernières années, qu’elles soient américaines comme Abella Danger ou Riley Reid, ou étrangères comme l’Australienne Angela White ou notre étoile Katsuni. Réputé strict et d’une respectabilité indiscutée, il est en outre décrit par ses pairs comme une infatigable bête de travail.
Mark Spiegler : “Je suis dans ce secteur depuis 39 ans, et un agent depuis environ 30 ans. Avant ça, j’étais day trader, je vendais des actions.”
Si un talent français ou européen souhaite venir travailler aux États-Unis, il doit entrer en contact avec une agence. Comment ça se passe ?
M.S. : “Ils peuvent prendre contact avec des agences, mais ce sera compliqué s’ils n’ont pas de visa de travail. Ils doivent obtenir ce qu’on appelle un O-1 visa (“O-One visa”), un visa pour aptitudes extraordinaires. Pour cela, ils doivent être très connus, avoir fait plein de films, peut-être avoir reçu plusieurs nominations. Alors seulement, ils peuvent venir. D’ailleurs, outre le fait d’entrer sur le territoire, il faut un visa pour qu’on puisse les payer. C’est très corporate ici. On ne peut pas vous payer à moins que vous ayez un visa et un numéro de contribuable (ie. “Tax Number”, ndlr.).”
Avec Mark, on entre tout de suite dans le vif du sujet. En réalité, le premier portier, ce n’est pas l’agence, c’est la douane. Eh oui ! Pour bosser aux États-Unis, il faut évidemment des papiers en règle. Et ça commence par un visa permettant d’exercer une activité professionnelle rémunérée sur le territoire. En outre, il ne s’agit pas d’un visa de travail classique comme ceux délivrés aux employés étrangers des entreprises américaines, aux couchsurfers, ou aux étudiants en stage, incompatibles avec une activité freelance. Pour prétendre à ce sauf-conduit en tant que personnalité du secteur audiovisuel (si, si, ne te dévalue pas), selon le site des Services de la Citoyenneté et de l’Immigration des États-Unis (USCIS), “tu dois attester d’accomplissements extraordinaires. Ils doivent être corroborés par des degrés de compétence et de reconnaissance significativement supérieurs à ceux rencontrés habituellement, au point d’être reconnus comme exceptionnels, notables ou pionniers dans les domaines du cinéma et/ou de la télévision.”
Avis aux francs-tireurs qui envisageraient le visa de tourisme pour courir les collabs pour réseaux privés avant de repartir, pas vu, pas pris : la ruse ne marchera qu’un temps et n’empêche en rien la concurrence de te balancer aux services de l’immigration (ça arrive plus souvent qu’on ne le croit), pour te faire lever, et pas comme on aime, puis expulser manu militari. À la clé : garde à vue, amende, frais de rapatriement d’urgence, voire interdiction de territoire. Le jeu en vaut-il vraiment la chandelle ?
Une fois le sésame en poche, c’est là que les agences entrent en piste.
Du coup, qui appelle qui ?
M.S. : “C’est vous qui devez les contacter. Et gardez à l’esprit que de nombreuses candidatures parviennent aux agences chaque jour. Elles pourraient ne pas remarquer la vôtre. Par ailleurs, nous ne représentons pas les hommes.”
Un autre élément important abordé par Mr. Spiegler est le désintérêt relatif des agences pour le tout-venant des candidatures. En gros, aucun agent ne te contactera spontanément pour te proposer miraculeusement le contrat du siècle. Aussi, il convient de se méfier des propositions trop alléchantes, portes ouvertes aux escroqueries et pratiques abusives diverses.
À fortiori, bien qu’on puisse arguer d’une certaine subordination du modèle aux prestations négociées par l’agent auprès des producteurs, sur le papier, c’est l’agent qui est prestataire de services auprès du performeur, et à son bénéfice, dans le cadre d’une relation commerciale équitable. Une agence se choisit donc avec soin et la confiance entre un talent et son agent est cruciale pour éviter toute mauvaise surprise, de part et d’autre.
Mais finalement, qu’est-ce que ça fait une agence pour ses clients ? À quoi ceux-ci s’engagent-ils ?
M.S. : “We get them the work, and they do the work.”
L’agent de pornstars le plus célèbre d’Hollywood me lâche sa sentence lapidaire avec malice, sachant pertinemment qu’elle fait mouche. Il faut reconnaître, on fait difficilement plus concis. Aussi, élaborons un peu. Le rôle concret d’une agence est donc de placer les talents sous sa responsabilité sur les meilleurs sets possibles, en respectant les conditions et limites de chacun des talents en questions (pratiques consenties, blacklist, etc.), de s’assurer de leur présence et de leur aptitude à travailler sur le plateau le jour du tournage, c’est-à-dire frais, lucides et dûment testés, puis de s’enquérir après coup du bon déroulement des opérations (limites respectées, satisfaction de la prod, etc.).
Mais pour quelqu’un à la réputation aussi établie que Mark Spiegler, nul besoin de développer. On le sollicite justement pour sa rigueur et son professionnalisme. Alors quand il propose un job, on le prend. Et gare à celui ou celle qui lui chiera dans les bottes.
Et l’argent dans tout ça ?
M.S. : “Les commissions, ça dépend. Toutes les commissions sont différentes. Pour nous qui ne nous occupons que de filles, ça dépend des filles, de leur notoriété, du type de scènes. Et s’il s’agit juste de simples studios, ou si comme beaucoup de filles, elles ont un contrat, avec Brazzers ou ce genre de choses, leurs tarifs sont différents.”
Lorsqu’interrogé sur les “rates”, à savoir les commissions, le taulier de la profession dresse un tableau précis des variables impliquées dans le calcul des cachets de ses modèles. Mais subtilité idiomatique ou ruse de vieux briscard, il élude opportunément un point intéressant, le prix d’un tel service. Fort heureusement, le Français Dorian Del Isla, performeur installé outre-Atlantique depuis maintenant plusieurs années, arrive à notre rescousse.
Selon lui, toutes les agences pratiquent peu ou prou les mêmes tarifs qui relèvent d’un calcul simple. Le représentant est directement intéressé au cachet des modèles bookés, à hauteur de 10 à 15% du montant versé pour la scène, et touche une somme fixe de la part de la production pour chaque performeur embauché : 50$ par performeur masculin, 100$ par actrice.
Il est à noter par ailleurs que les agences proposent parfois des facilités d’hébergement. Elles mettent ainsi à disposition de leurs clients itinérants des model-houses à des tarifs préférentiels ; comprendre : une coloc’ entre pornstars un poil moins onéreuse que les loyers en vigueur à Los Angeles, Las Vegas ou Miami. Mais en plus d’augmenter substantiellement la part perçue par les agences sur les revenus de leurs poulains par une habile synergie économique, cette option implique un nouveau degré de dépendance, cette fois-ci immobilier, des talents vis-à-vis de leur agent/proprio. D’où l’importance, encore une fois, de bien savoir chez qui on crèche avant de poser ses valises.
L’agence est donc un rouage central dans l’industrie du X états-unienne. D’un côté sentinelle, elle régule l’accès des candidats au travail pornographique, garantissant notamment par son statut administratif officiel la légitimité professionnelle de ces derniers, à commencer par leur solvabilité auprès du fisc. Car au moindre signalement suspect, c’est sur elle que se portent les accusations de trafic.
De l’autre arbitre, elle sert de tiers de confiance entre les performeurs et les productions, diluant en principe l’hégémonie des studios sur toute la profession. À son propre profit ? Peut-être. Après tout, une ingérence peut en cacher une autre.
En conclusion, la base, c’est déjà un visa en règle, histoire d’arriver l’esprit tranquille. En parallèle, ça ne coûte rien de commencer à se renseigner sur les agences connues et moins connues, leur réputation et, parfois, leurs affaires. Ensuite, bah, il n’y a plus qu’à prendre contact, avec ces dernières, ou bien directement avec les productions locales pour prendre la température. Après tout, une fois le visa O-1 accordé, les studios sont tout à fait susceptibles de t’embaucher en direct. On appelle ça le self-booking. De quoi s’offrir un galop d’essai au far-west avant d’y nouer des partenariats à plus long terme avec des tiers de confiance alors triés sur le volet. Une fois accoutumé au climat professionnel américain, il sera temps de choisir la bonne agence en connaissance de cause.
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