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Mary Rider : « Je veux que mes scènes laissent une trace dans l’esprit du spectateur »

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À quoi tient la longévité d’une carrière dans le porno ? Prendre du plaisir dans son travail, sans doute, et c’est bien ce qui motive encore la transalpine Mary Rider qui, à 45 ans, ne semble pas du tout prête à raccrocher… Cette actrice atypique a lâché son job de journaliste et sa vocation pour l’écriture pour se vouer entièrement à sa passion, il y a dix ans. Retour sur les étapes d’une vie dédiée au sexe. 

Pourquoi avez-vous décidé de vous lancer dans le porno ?

C’est une suite d’événements fortuits. Je voulais consacrer ma vie à l’écriture. J’ai été déçue par le journalisme italien qui ne me permettait pas l’autonomie et la liberté d’expression que j’imaginais, et j’ai donc décidé de me détacher progressivement des collaborations avec la presse, pour revenir à l’écriture. Dans ce moment de pause, Capitaine Eric et moi avons décidé, pour le plaisir, de faire un casting porno avec une société de production amateur. Avec masque et perruque, pour ne pas être reconnaissables, et pour être toujours libre de revenir en arrière si ça ne nous plaisait pas. Mais nous avons adoré. 

Qui est Capitaine Eric ? 

Capitaine Eric est mon associé, mon collègue, ma sex machine et mon mari. Capitaine Eric est acteur, réalisateur, producteur, et programmeur informatique : l’esprit, le bras et la béquille ! Nous sommes mariés depuis vingt et un ans. Nous partageons une passion pour l’aventure, les voyages, l’expérimentation, et la production pornographique. 

Parlez-nous de votre parcours…

Je suis originaire d’une petite ville très peuplée du sud de l’Italie, à mi-chemin entre Naples et Salerne, et je viens d’une famille de commerçants riche et bien connue de la région, qui a derrière elle des décennies d’engagement social et politique. Ma formation est enracinée dans la culture et la passion de cette terre, que j’ai aimée et détestée viscéralement, dont j’ai voulu m’échapper mais à laquelle je reviens chaque fois pour y puiser la force d’aller de l’avant, tout comme Scarlet O’Hara. J’ai étudié au lycée dans une filière classique, parce que j’aime l’histoire et la littérature. J’ai obtenu mon diplôme à l’université de Naples, la plus ancienne université d’État européenne. J’ai choisi la littérature comparée, parce que j’aime mélanger les genres, et suivre l’évolution des langues à travers l’histoire et la société. Ensuite, j’ai fait une maîtrise en journalisme, pour plonger dans le monde de la communication, mais je n’ai atteint ma véritable liberté d’expression qu’à travers la pornographie !

Comment avez-vous trouvé votre nom de scène ?

Rocco Siffredi m’a posé la même question, lorsque je me suis présentée à lui. Je lui ai dit que je faisais de la moto depuis l’âge de 12 ans. Je me souviendrai toujours de sa réponse : il m’a souri et m’a conseillée de devenir cock rider [chevaucheuse de bites] ! C’est ce que j’ai fait ! Dix ans après cette phrase, je n’ai toujours pas arrêté !

Votre famille sait-elle ce que vous faites, et qu’en pense-t-elle ?

Les membres de ma famille sont au courant de ce job depuis le début, et l’acceptent. Ils avaient d’autres ambitions pour une journaliste et écrivaine intelligente comme moi (rires) ! Ils ne sont pas en mesure de comprendre la satisfaction professionnelle que l’on ressent en créant des produits, en organisant des événements, en exprimant librement ses pensées et en étant son propre patron.

Prenez vous du plaisir sur les tournages ?

Lorsque je me sens à l’aise et que j’ai un bon feeling avec les acteurs sur le plateau, je me laisse aller à un plaisir profond. Heureusement, c’est souvent le cas ! 

Dans vos scènes, on voit que vous êtes particulièrement accro aux pratiques anales…

Je ne suis accro qu’à une seule chose : le bon sexe. Lesbien ou hétéro, anal ou vaginal, en couple ou en groupe, l’important c’est que ce soit bien fait. Mais oui, s’il faut choisir, je préfère la sodomie !

Envisagez-vous de tourner d’autres scènes extrêmes (comme boire de la pisse, vous faire pisser dans le cul…) ?

J’ai déjà réalisé des séances de sexe extrême, avec de la pisse et des pratiques très intenses, mais je ne suis jamais allée au-delà de ce qui aurait risqué de transformer le plaisir en gêne ou en souffrance. Je crois que chaque actrice a ses propres limites et ses propres goûts, et qu’il est juste qu’elle les respecte si elle veut transmettre son plaisir à ses fans.

Quelle est la meilleure façon de vous faire jouir ?

Caresses sur le clitoris, pilonnage vaginal intensif et sexe anal profond : orgasmes multiples garantis !

J’ai entendu dire que vous étiez une grande fan de sex toys. Quel est votre préféré, en ce moment ?

Nous, les femmes, avons de la chance car nous pouvons ressentir différents types d’orgasmes selon la zone érogène stimulée. C’est la raison pour laquelle j’ai ouvert un sex-shop : je peux ainsi tester personnellement tous les nouveaux sex toys et en faire la critique. Cependant, je suis une amoureuse du sexe réel, donc lorsque je me masturbe, je me concentre sur la stimulation clitoridienne, en alternant Womanizer et Magic Wand ! 

Pourquoi un amateur de porno devrait-il regarder une de vos scènes ?

Parce que je suis authentique. Je mets ma tête et mon âme dans tout ce que je fais. Mes produits sont un mélange d’érotisme, de sensualité, de passion et de plaisir. Je veux que mes scènes laissent une trace dans l’esprit du spectateur, et ne finissent pas dans l’oubli après l’éjaculation…

Lorsque vous faites le bilan de votre carrière, quels sont les films qui vous ont le plus marqué ?

J’ai été la créatrice, productrice, et protagoniste d’une saga. J’ai inventé le personnage de Lady LaDa (c’est un jeu de mots en italien qui renvoie à une femme de petite vertu), une héroïne de manga qui sauve le monde grâce au pouvoir de sa chatte. Dans la saga, il y a aussi un anti-héros, Dick Doc, des amis super-héros comme Gold Fucker, et un porn addict qui, grâce au sexe extrême de cette BD, trouve la force d’affronter la vie. Un excellent travail, que je n’ai malheureusement pas eu la force économique et médiatique de soutenir.

Vous avez tourné quelques scènes avec Jacquie et Michel en France. Vous aimeriez retenter l’expérience ?

Jacquie et Michel a été ma première expérience pour une société de production internationale (après Rocco Siffredi), et avec des acteurs étrangers, même si la réalisation a été confiée à un réalisateur italien. J’aimerais travailler un jour pour le label Jacquie et Michel Elite. 

Depuis le début de votre carrière dans le porno, quelle est la chose la plus importante que vous ayez apprise sur l’industrie ?

Je pense que le travail des TDS, qu’ils soient producteurs, acteurs, webcamers ou prostitués, a besoin d’une réglementation législative au niveau européen, pour garantir les droits et imposer des devoirs qui réglementent les comportements entre collègues, les collaborations, les droits d’auteur et les droits sociaux. Malheureusement, dans tous les pays, à l’exception de la Belgique, il semble que ce ne soit jamais le bon moment pour aborder ce sujet, parce qu’il y a toujours d’autres priorités. 

Et… qu’avez-vous appris sur vous-même ?

Que je suis encore plus déterminée et accro au travail que je ne l’avais imaginé. Lorsque je me mets un objectif en tête, je continue jusqu’à la fin, quoi qu’il arrive. Les résultats peuvent venir ou non, mais j’ai atteint mon objectif et je construis mon histoire. Celle qui n’a pas encore été écrite.

Aimez-vous toujours regarder du porno ?

Je passe mes journées à regarder du porno dans le cadre de mon travail, pour chercher l’inspiration dans ce que font les autres, mettre en ligne mes productions, ou vendre un DVD dans mon sexshop. Trop souvent, je ne peux pas vivre la pornographie comme un loisir, sans penser au travail. Je préfère lire un roman érotique. On devrait recommencer à imprimer des bandes dessinées pornographiques !

Pensez-vous continuer à tourner des films pornographiques pendant longtemps ?

Quand j’ai commencé, il y a dix ans, je pensais que cette nouvelle aventure durerait un ou deux ans. Au lieu de cela, je suis toujours là. Je ne sais pas ce que sera demain. Je préfère vivre le moment présent et continuer à semer. Si ce sont des roses, elles fleuriront !

Quel est votre message pour vos fans français ?

« Aimez-moi comme je vous aime ». J’aime la France, et les Français aussi. Je ne dis pas cela pour être flatteuse, mais parce que j’y ai vraiment rencontré des gens formidables, avec lesquels j’ai vécu de très belles expériences. Et chaque année, je passe une longue période de retraite sportive en France, au village naturiste du Cap d’Agde. S’il était possible d’adopter le même style de vie partout dans le monde, il y aurait peut-être moins de guerres. Et plus de sourire, c’est sûr !

Avez-vous un super pouvoir ?

Comme l’héroïne que j’ai incarnée dans la saga Lady La Da, mon superpouvoir est la détermination. Quand je me lance dans quelque chose, je n’abandonne pas tant que je ne l’ai pas terminé, même si je dois y consacrer chaque heure de ma journée. Comme le roman que j’écris en ce moment, et qui raconte l’histoire du Championnat du Monde du Sexe. J’écris deux heures par jour, après les heures consacrées à l’entraînement, au travail, à la maison, au magasin et à la famille…

Pour ceux qui cherchent à vous suivre, où peuvent-ils vous trouver ?

La recherche sur Google aidera certainement mes fans à savoir où me trouver. J’ai mon site web personnel : www.maryrider.com. On peut me retrouver aussi ici : 

– spicylab.org

– Manyvids : @MaryRider, 

– FapHouse : @MaryRiderPornstar 

– Loyalfans : @MaryRider 

– Onlyfans : @MaryTheRider

– Instagram : @maryriderofficial 

– X : @MaryTheRider

Quels projets vous tiennent à cœur pour l’année à venir ?

J’ai plusieurs projets importants en cours de préparation et qui sortiront bientôt :

un jeu vidéo avec de vrais acteurs, une série pornographique sur des questions sociales, et mon roman dont je vous parlais tout à l’heure. D’autres projets sont encore en cours d’élaboration mais, par superstition, je préfère ne pas en parler ! 

Pierre Des Esseintes est auteur et journaliste, spécialisé dans les questions de sexualité. De formation philosophique, il est également sexologue. Il a publié, aux éditions La Musardine, Osez la bisexualité, Osez le libertinage et Osez l’infidélité. Il est aussi l’auteur, aux éditions First, de Faire l’amour à un homme et 150 secrets pour rendre un homme fou de plaisir.

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