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Irogénia : “Je fais du théâtre érotique devant 200 personnes.”

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Ambiance néon, costumes Kawaii et références pop détournées, la “e-girl” a le vent en poupe. Notre invitée du jour en sait quelque chose. Camgirl, comédienne de théâtre érotique, streameuse et maîtresse du jeu à ses heures perdues, l’étourdissement Irogénia nous dévoile son univers. Entretien.

Salut Irogénia.

Bonjour Clint.

Ça vient d’où Irogénia ?

Ça vient de Game of Thrones. C’est un personnage qui est mentionné dans la série comme étant la prostituée la plus réputée de tous les temps. Les rois traversaient des pays entiers pour passer une nuit avec Irogénia. Elle savait terminer un homme rien qu’avec ses yeux.

Game of thrones, c’est ton dada ?

Oui, je suis assez geek, comme tu as peut-être pu le constater. J’aime beaucoup tout ce qui est séries, jeux vidéo, etc. Et surtout le médiéval-fantastique.

Qu’est-ce que ça veut dire pour toi, geek ?

C’est tout ce qui touche à la culture pop. Pour moi, c’est beaucoup, les jeux de rôle genre Warhammer, Donjons et Dragons. Les jeux vidéo également, les livres, et quelques séries aussi. J’aime beaucoup Game of Thrones, House of the Dragon. Et je suis en train de me refaire The Last Kingdom, dernièrement.

Tu joues à quoi, toi ?

J’aime beaucoup les RPG, la saga des algues des Elder Scrolls, comme Oblivion, Skyrim. En ce moment, je suis sur Assassin’s Creed Odyssey.

Et tu fais du jeu de rôle ?

Oui, je suis joueuse depuis 2011. Ça fait treize ans maintenant. Et depuis quelques années, j’ai commencé à être MJ. Donc, c’est moi qui gère la table et les joueurs, sur Warhammer Fantasy et D&D (Donjons & Dragons, ndlr.), principalement. Et je joue aussi à Warhammer 40k.

Fais-nous ta fiche de personnage. Tu joues quelle classe ?

Oulà, j’ai plein de persos ! Mon personnage principal, c’est un templier. Je l’ai commencé il y a des années sur Warhammer V1. J’avais débuté en tant qu’écuyer, puis chevalier errant, puis templier.

https://www.instagram.com/irogeniaofficial/p/C8WrmshoaD5/

Et quel est ton plus grand fait d’armes, celui pour lequel on chante tes louanges sur tout le Vieux Monde ?

L’année dernière, c’est moi qui ai tué le boss, un démon majeur, alors qu’on était une dizaine de joueurs à la table. Personne n’avait réussi à le battre.

Et le cosplay, ça te parle ?

Oui, justement, j’aime bien utiliser mes cosplays pour faire des vidéos personnalisées, des lives ou des shooting photos. J’ai beaucoup de geeks parmi mes followers.

Quand as-tu commencé le X ?

J’ai commencé par des shows à la webcam, en 2017. En fait, à l’époque, j’avais un travail assez prenant. C’est un couple d’amis qui m’a fait découvrir la webcam. Je faisais ça pour décompresser les week-ends, parce que j’ai toujours été portée sur le cul. Et un jour, j’ai décidé de tout quitter pour en faire mon métier. Je me suis mise aux tournages et aux salons de l’érotisme ensuite.

Qu’est-ce qui t’a poussé à en faire ton métier ?

J’avais un ras-le-bol de mon travail à l’époque. En fait, j’ai vraiment suivi le schéma classique : faire des études, avoir un poste à responsabilité, la petite vie tranquille, la voiture de fonction, etc. Et ça ne me convenait pas du tout. Franchement, je m’ennuyais dans cette vie-là. J’avais besoin d’un peu plus de piment.

Qu’est-ce que ça a changé dans ta vie le X ?

J’avais certains complexes que je n’ai plus aujourd’hui. Notamment, j’avais un peu de mal avec mes pieds avant. Le fait de savoir que des gens en sont fans, ça a reboosté un peu ma confiance en moi. J’ai appris à bien poser, à me mettre en valeur et c’est quelque chose de positif pour moi.

C’est quoi le cœur de ton activité ?

Actuellement, c’est plus le théâtre porno sur les salons de l’érotisme. On reproduit une scène X en live, devant cent-cinquante, deux-cents personnes.

C’est très différent d’une scène classique ?

Non, c’est un peu différent, parce qu’on ne peut pas se louper. Là où sur un tournage, si jamais on se plante, on peut couper et refaire la scène, devant un public, on n’a pas le droit à l’erreur. Il faut bien connaître ses répliques de son personnage. Même au niveau des tenues, il faut que tout soit, tout soit carré.

Mais bon, ça fait deux ans que je travaille avec la même équipe, donc, à force, il y a un feeling qui se crée. Ça devient beaucoup plus fluide à force de travailler ensemble.

Ça doit aboutir à des situations assez mémorables, non ?

Oui. L’année dernière, on a essayé un nouvel acteur qui n’avait jamais fait de théâtre avec nous. Je commençais dans le public et lui devait sortir de la loge et venir me chercher. Sauf que c’était la première fois qu’il travaillait avec nous. Il est parti en retard et dans la panique, au lieu d’ouvrir le rideau, il a tout arraché. Tout est tombé. Moi, dans le public, je devais rester sérieuse. Je me suis dit :  » On a un dialogue à faire. Tu rigoleras après. » J’ai mis mon cerveau en pause et j’ai pris sur moi pour rester professionnelle. The show must go on. On a enchaîné comme si de rien n’était, mais c’était très drôle.

Tu connais bien ton équipe. Tu fais ça avec qui ?

Avec Mya Lorenn et Michaël Cheritto. J’ai aussi fait du théâtre sur un autre salon avec Doryann Marguet.

Et comment tu t’es mise au théâtre ?

C’est une autre fille qui faisait les théâtres avec Mya à l’époque. Sauf que cette actrice a décidé d’arrêter le X. Mya lui a demandé de trouver quelqu’un pour la remplacer et c’est elle qui a donné mes coordonnées. J’ai rejoint l’équipe en février 2023.

C’est important le réseau dans le X ?

Oui, justement. Quand j’ai commencé, je n’étais pas forcément bien renseignée. Et c’est vrai, quand on démarre là-dedans, on peut malheureusement vivre de mauvaises expériences, ou se faire avoir. Par exemple, j’ai déjà fait des collabs qu’on ne m’a jamais envoyées, ce genre de choses. Une fois qu’on est bien entouré, qu’on connaît des gens dans le milieu depuis longtemps, ils savent nous dire quelle personne est fiable et quelle autre n’est pas professionnelle.

Et puis, ne serait-ce que pour soi. C’est ce qui est chouette dans les salons de l’érotisme. Ça m’a permis de rencontrer d’autres personnes qui font le même métier que moi. Quand j’étais camgirl, je me sentais vraiment isolé, chez moi dans mon coin. C’est quand même sympa de rencontrer les collègues.

Quelle est l’ambiance sur les salons ?

C’est la fête. C’est une parenthèse dans la semaine, pendant laquelle les gens viennent décompresser. Et nous, on est aux petits soins avec eux. On est là pour leur procurer de la joie, de l’excitation, un moment de plaisir à leur faire oublier le reste.

Tu y fais quoi, toi ?

Je fais du théâtre porno, comme je t’ai expliqué, et des shows privés. Tout ce qui est striptease, massage, show avec sextoys chaud, lesbien, etc.

Tous ceux qui viennent te voir te connaissent ?

Un peu des deux. Il y a des gens qui me découvrent sur les salons et d’autres qui viennent spontanément vers moi en me disant : « Tiens, on t’a vu sur Tiktok ou sur Instagram. » Certains ne connaissent même pas mon travail porno. Ils m’ont juste vue via les réseaux sociaux classiques et découvrent le côté actrice sur les salons. D’ailleurs, j’ai déjà rencontré quelqu’un qui me connaissait seulement pour mon compte Tiktok, un réseau très soft sur lequel je fais pas mal de blagues. Il arrive et me réserve un

strip-tease intégral, direct. Je pense qu’il n’était pas prêt parce que, le pauvre, il a fait un malaise. J’ai dû l’allonger et lui apporter à boire et tout. Il était très content puisqu’il est revenu l’année suivante, mais je pense qu’il ne s’attendait pas à ça.

Ah, tu es aussi formée aux premiers soins, alors ?

Oui, j’ai une petite tenue d’infirmière, si besoin.

Et qu’est-ce que te disent tes fans quand ils te rencontrent sur un salon ?

« Ah, tu es plus petite en vrai. » (Rires.) Généralement, ça se passe très bien. Je suis quelqu’un d’assez accessible. J’aime faire de nouvelles rencontres, discuter avec les gens en vrai. C’est l’avantage des salons, ça permet de mettre un visage sur un pseudo. Je leur parle sur Internet, mais c’est quand même mieux de les rencontrer en personne. Ce n’est pas la même chose. Et ça fait plaisir aussi. Certains font beaucoup de route pour venir me voir. C’est touchant.

Est-ce que tu as fait des découvertes sexuelles à travers ce métier ?

Moi, j’ai toujours eu une vie sexuelle débridée. Mais c’est vrai que grâce au porno, j’ai pu réaliser certains fantasmes que je n’avais pas encore faits dans la vraie vie.

De quel genre ?

Par exemple : un plan à trois avec deux hommes bi. Et c’était très excitant à vivre. Moi, j’aime bien quand il y a de l’interaction entre tous les partenaires.

Est-ce qu’il te reste des fantasmes à réaliser ?

Oui, bien sûr. J’aimerais bien faire un scénario candauliste. J’ai un côté un peu voyeur. Et j’aime bien regarder mes partenaires avoir des rapports avec d’autres personnes.

C’est un fantasme que j’aimerais bien réaliser à la caméra.

Quelle est la dernière découverte sexuelle que tu as faite ?

Je dirais, peut-être l’anal, que je ne pratiquais presque pas dans la vie privée. C’est quelque chose que je développe aujourd’hui. J’ai eu l’occasion de faire pour une scène anale, Jacquie & Michel, justement, et aussi d’en faire en webcam avec des sextoys.

Tu as fait un sondage sur ce que préféraient voir tes fans, que t’ont-ils répondu ?

Ils ont des goûts très variés. J’ai des fétichistes des pieds, des fans qui vont plus aimer tout ce qui est BBC (pas la télé anglaise, ndlr.). Certains préfèrent les vidéos de couple, alors que d’autres préfèrent me voir en solo, peut-être pour préserver leur « girlfriend experience« .

Et toi, dans quel rôle préfères-tu te mettre en scène ?

J’aime les cosplays. J’aime beaucoup interpréter un personnage, ce que je fais sur les théâtres X, d’ailleurs. J’aime bien quand ça reste dans mon univers, donc assez geek. Par exemple, la dernière vidéo que j’ai tournée, c’est : « Je dépucèle un geek dans son fauteuil gaming. » J’aime bien demander aussi l’avis de ma communauté, histoire de trouver un juste-milieu entre ce qui me plaît et ce qui les intéresse.

Retrouvez Irogénia sur X (Twitter) et Instagram.

Titulaire d'une maîtrise en cinéma, auteur d'une Porn Study à l'Université Paris VII Diderot, Clint B. est aujourd'hui chroniqueur de l'actualité porno.

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