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Eden Ivy : « Mon gag reflex a depuis longtemps disparu »

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Rencontre avec Eden Ivy, la pornstar montréalaise la plus spectaculaire de ce côté-ci de l’Atlantique. Croisée le mois dernier au Venus de Berlin, celle-ci nous fait l’honneur d’une interview en français.

Allez, on arrête de déconner et on se concentre deux minutes. En des temps pas si lointains, des empires seraient tombés pour ses yeux d’azur, on aurait adressé des élégies à la perfection de sa peau d’albâtre et érigé des statues à la gloire de ses courbes callipyges. Et en 2024, dans un business épris de beautés éthérées et d’ambitions sexuelles débordantes, notre petit monde demeurerait insensible aux charmes pervers de la somptueuse Eden Ivy ? C’en est trop ! Direction Venus, le salon du X berlinois, pour rencontrer cette native de Montréal qui, Québec francophone oblige, nous accorde un entretien exclusif dans la langue de Jacques Cartier.

Salut Eden, comment ça va ?

Ça va bien. Et toi ?

Super ! Merci. Qu’est-ce que tu fais ici, au Vénus de Berlin ?

En fait, c’est mon premier événement de porno. Je ne suis jamais venue à aucune exhibition, mais je voulais voir comment c’est. Tu sais, voir tout le monde, tous ceux qui travaillent dans l’industrie. Ça me plaît. Il y a beaucoup de monde. C’est plus grand que ce que je pensais. Il se passe beaucoup de choses. Et j’imagine que demain, ça va être encore plus fou. Mais pour l’instant, j’aime bien.

Est-ce que tu peux te présenter ?

Oui, je m’appelle Eden Ivy. J’ai 25 ans. Je viens de Montréal, Québec, au Canada. Et pour ceux qui ne sont pas familiers avec mon travail, je me spécialise dans le facefucking. Je dirais même plus le “throatfucking” et aussi l’anal, donc tout ce qui est gros, long et peut aller dans mes fesses.

Comment as-tu commencé le X ?

En fait, à cause du Covid. Je pense que c’est une histoire très courante. Il y a beaucoup de monde qui a commencé pendant cette période. Je travaillais dans les clubs, j’étais strip-teaseuse, et avec le covid les clubs ont fermé. On n’avait pas de subvention du gouvernement au Canada, pour les danseuses de strip-club. J’ai dû trouver une alternative, donc j’ai fait de la cam. Puis, tranquillement, j’ai ouvert mon Onlyfans. Et suite à ça, j’ai commencé le porno.

Tu te souviens de ta première scène ?

Oui. C’était vraiment bien, mais super amateur. C’était pour un studio québécois. J’étais réellement stressée parce que je me disais que le porno, ce n’était pas pour moi. J’étais assez gênée. Je ne m’imaginais vraiment pas faire ça comme travail. Mais c’était très calme. Il n’y avait pas beaucoup de monde. C’était avec une personne que je connaissais, avec qui j’avais déjà fait des vidéos pour Onlyfans et il y avait juste un caméraman, c’est tout. Donc c’était super relax, ça m’a mis très à l’aise. Ça s’est super bien passé.

Tranquillement, j’ai fait de plus grosses scènes. Je suis rentrée très lentement. C’était parfait pour moi parce qu’au début, j’étais : “Non, non, je ne peux pas faire ça. C’est trop intense.”

Comment es-tu venue à l’hardcore ? Tu fais des pratiques plutôt extrêmes aujourd’hui. C’est venu petit à petit ?

Non, c’est venu dès le début. C’est comme ça que j’aime baiser dans ma vie personnelle. Je ne connaissais rien du monde de la pornographie. Je ne savais pas que tu devais garder ta première anale pour une grosse paye. Je ne savais pas que c’était une stratégie de marketing, donc pour moi ma première scène, c’était anal, facefucking, everything. “Faisons-le, allons-y.” Puis finalement, je me suis rendu compte que ce n’était peut-être pas le meilleur move. Et en même temps, je reste vrai, authentique. C’est comme ça que je baise en vrai. Alors, pourquoi ne pas le faire pour le travail aussi.

Qu’est-ce qui t’excite dans ces pratiques extrêmes ? La performance ?

Oui, je pense qu’il y a un aspect de la performance qui m’excite. Mais c’est surtout le feeling, la sensation. C’est ce que j’aime et je veux faire ce que j’aime, dans la vie en général. Même en dehors de la sexualité, je suis une personne qui est assez extrême, donc c’est tout et rien pour moi. Ça passe aussi par mes pratiques sexuelles.

Tu as des limites ?

Oui, définitivement, le scato, le vomi aussi. Ce sont deux choses que je ne ferai jamais. Ça ne m’intéresse pas du tout. Après, bonne chance à la personne qui essaie de me faire vomir. Mon gag reflex a depuis longtemps disparu. Le reste, je suis prête à explorer.

Est-ce qu’il y a un autre fantasme que tu as envie de réaliser ?

Oui, chaque fois que je vais chez le gynécologue, je suis vraiment excitée. Et j’aimerais bien que le gynécologue s’occupe aussi de mon excitation. Il ne le fait pas, mais ça serait ça, mon fantasme.

Il le sait ? Il le voit ?

On dirait que oui. Je le vois dans ses yeux, et avec ses doigts dans ma chatte. Il me dit : “Ça fait mal ?” C’est plutôt le contraire, mais je ne lui ai jamais dit parce que c’est un professionnel et je n’ai pas envie de le mettre mal à l’aise. Mais dans ma tête, il y a plein de choses qui se passent.

Tu as un amoureux ou une amoureuse dans la vie ?

Oui, je vois quelqu’un.

Et comment ça se passe ? Vous avez des deals vis-à-vis de ce que vous faites chacun de votre côté ?

On est tous les deux dans l’industrie. C’est assez pratique puisqu’on fait ce qu’on veut dans le cadre du travail. Ça veut dire qu’il faut que ce soit filmé, qu’une caméra soit allumée et que tout le monde soit testé. Et c’est bon.

Donc tu n’es pas libertine ou échangiste ?

Non, pas vraiment. À part cette histoire de caméra, c’est une relation normale.

J’ai remarqué que tu étais tatouée, mais seulement d’un côté. Pourquoi ?

Ah oui ! Quand j’ai commencé à me faire tatouer, je les ai tous mis l’un à côté de l’autre, sans trop me poser de question. Et c’est en faisant de la webcam qu’un spectateur m’a demandé si je ne les faisais que d’un côté. J’étais là : “Bah, non.” Mais en fait, oui. Mais pas réellement, puisque j’en ai aussi ailleurs. Ce n’est pas une règle établie. C’est venu comme ça.

Tu vis en Europe aujourd’hui ?

La moitié du temps. Je fais 50 % au Canada, 50 % en Europe. J’étais en Europe à temps plein pendant trois ans, mais ils n’ont pas voulu me donner de visa. Donc j’alterne.

Pourquoi être venue vivre ici ?

Parce que l’Europe, c’est magnifique. C’est un endroit où j’aime vivre, et en plus je peux y travailler. C’est le meilleur des deux mondes. Parce qu’il y a les États-Unis aussi, qui est une place populaire pour la pornographie. Je peux voyager là-bas, ça ne me dérange pas. Mais ça ne m’intéresse pas trop d’y vivre. C’est bien plus beau ici.

Tu es déjà venu en France ?

Oui, bien sûr.

Qu’as-tu préféré chez nous ?

Les petits villages. J’aime beaucoup les villes et généralement, c’est là que je voyage et que je travaille. Mais les petits villages où tout le monde parle français, avec les vieux messieurs qui sont un peu méchants, a little rude, ça me plaît beaucoup. Et la nourriture française, évidemment, c’est délicieux.

Tu t’es lassée de la poutine ?

Non, j’adore la poutine. J’ai tellement hâte d’en manger une.

Tu es de Montréal. Tous les Montréalais parlent français comme toi ?

Ah oui, oui, oui ! La province du Québec est très, très francophone. À Montréal, c’est un peu plus bilingue, mais on travaille pour préserver notre langue. Parce qu’il y a beaucoup d’anglophones qui viennent à Montréal, puis au fur et à mesure, la musique à la radio, les titres, les menus, tout était en anglais. Et ça, on n’en veut pas. C’est pour ça qu’on a la loi 101 qui préserve notre langue, parce qu’il faut qu’on la garde. On est fiers d’être francophones.

C’est ta langue, le français ?

Oui, j’ai grandi en parlant français. J’ai commencé à apprendre l’anglais à six ans. Mon père est anglophone. Il ne parle pas français du tout, donc je suis quand même très bilingue. J’ai un petit accent quand je parle en anglais, mais tout le monde ne l’entend pas.

Et un petit accent côté français, aussi ?

Haha, oui, l’accent québécois. Je ne sais pas si tu le sais, mais le québécois, c’est l’accent qui est le plus proche du français original.

Oui, parce que les colons français qui sont restés là-bas ont justement préservé cette langue…

Oui, il n’y a pas beaucoup de Français qui savent ça. J’aime bien leur dire. Parce qu’ils parlent beaucoup de notre accent qu’ils n’aiment pas, alors que c’est nous qui avons l’original.

Tu aimes bien l’accent français quand même ?

Oui, parce qu’en plus les Français, ce sont tous des cochons, en vérité. Je les aime bien.

Tu as des fans français ?

Oui, quand même. Sur mon Onlyfans, il y a beaucoup de monde qui parle français, beaucoup de Français, des Montréalais aussi. Je ne fais pas beaucoup de vidéos en français. Ce que je devrais faire d’ailleurs, pour mes fans français.

C’est ma dernière question justement : à quand une scène dans notre jolie langue ?

J’en ai fait pour des productions québécoises. Mais il faudrait que je le fasse pour moi, pour mes réseaux, parce qu’ils me le demandent. Je dis que je vais le faire, mais dès que je me filme, je n’y pense pas, c’est l’anglais qui sort.

Tu jouis en anglais ?

Ouais, je jouis en anglais. Il faut que je me force, mais ce n’est pas en français, c’est en québécois, t’sais. Genre : “Ouais, vas-y, baise ma plotte !”. Ce n’est pas très joli. (rires)

Oui, mais c’est authentique.

Oui, authentique, c’est ça.

Un dernier mot pour tes fans français ?

Salut ! Continuez à vous branler, je vous aime. Bonne journée.

Merci beaucoup Eden.

Merci à vous, bye!

Titulaire d'une maîtrise en cinéma, auteur d'une Porn Study à l'Université Paris VII Diderot, Clint B. est aujourd'hui chroniqueur de l'actualité porno.

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